Martin Joseph Figueira : un consultant inculpé par une justice aux ordres de Wagner
Bangui, 03 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le 25 mai 2024, les forces de Wagner, soutenues par la milice Azandé, ont arrêté Martin Joseph Figueira à Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou. Figueira, de nationalité belge d’origine portugaise, travaillait comme consultant pour l’ONG américaine FHI 360. Détenteur de deux passeports, il a été accusé de complot contre l’État, de contacts avec des groupes armés, et d’incitation à la haine.
Après son interpellation par Wagner, Figueira a été transféré à Bangui et placé sous la garde de la police judiciaire. Les forces de Wagner ont exigé son emprisonnement, potentiellement à la prison militaire de camp de Roux. Selon le parquet, Figueira entretenait des liens réguliers avec plusieurs groupes armés sur le territoire centrafricain, supposément pour planifier des actions subversives.
Le Parquet de la République, dans un communiqué de presse, a affirmé que l’enquête ouverte en matière de flagrance visait à établir la véracité des faits. Le communiqué a également mis en garde le personnel des ONG opérant en Centrafrique contre tout acte compromettant la sûreté de l’État.
Néanmoins, plusieurs observateurs et citoyens centrafricains dénoncent cette arrestation comme une manœuvre politique orchestrée par Wagner. La justice centrafricaine est sous le contrôle des mercenaires de Wagner et de la Russie. Cette arrestation pourrait servir de moyen de pression sur l’Union européenne, le Portugal et la Belgique. La Belgique est le pays le plus visité par Touadera, bien plus que par tout autre chef d’État africain. Touadera a multiplié les visites pour rencontrer les partenaires Européens et solliciter leur aide, faisant de la Belgique un pivot de sa politique extérieure. Ce que Touadera cherche, si l’accès à la Belgique lui est interdit, cela serait une catastrophe pour lui et pour son régime.
La condition de Figueira à Bangui et son emprisonnement remettent en cause l’indépendance de la justice centrafricaine et l’influence étrangère dans les affaires intérieures du pays. Les critiques envers cette arrestation renvoient à une profonde méfiance à l’égard d’une justice devenue un outil de répression politique au service de Wagner et de ses intérêts.
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