L’opposition centrafricaine : chien de garde ou force de proposition ?
Bangui, CNC. Le rôle de l’opposition dans une démocratie est souvent sujet à débat. En République centrafricaine, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) se trouve au cœur de cette discussion, oscillant entre une posture critique envers le pouvoir et une volonté affichée de proposer des solutions concrètes aux problèmes du pays.
L’opposition centrafricaine refuse d’être “constructive”.
Maître Nicolas Tiangaye, président du CRPS, rejette catégoriquement l’idée d’une opposition “constructive” telle que prônée par certains groupes politiques : “Peut-être que vous pouvez aller poser la question à l’UFDO, l’Union des forces démocratiques de l’opposition, puisqu’ils disent qu’ils sont de l’opposition constructive. Ils vont faire des propositions pour une opposition participative et constructive et ils sont nommés ministre d’État au gouvernement “.
Le BRDC, l’opposition centrafricaine véritable, revendique au contraire une posture de vigilance et de dénonciation des dérives du pouvoir. Maître Tiangaye affirme : “Nous sommes une opposition critique. Et si nous avons des choses à faire, nous n’allons pas aider Touadéra“.
L’opposition centrafricaine L : la difficile équation entre critique et proposition.
Malgré sa posture résolument combative, l’opposition centrafricaine se retrouve régulièrement face à un dilemme. D’un côté, elle se doit de critiquer les actions du gouvernement qu’elle juge inadéquates. De l’autre, elle est souvent appelée à proposer des solutions alternatives aux problèmes qu’elle dénonce.
Le BRDC maintient que son rôle principal est de mettre en lumière les dysfonctionnements de l’action gouvernementale. L’opposition centrafricaine argue que c’est au gouvernement, élu sur la base d’un programme, de mettre en œuvre des solutions concrètes aux défis auxquels le pays est confronté.
“Touadéra prétend qu’il a été élu sur la base d’un programme de société, d’un programme politique, d’un projet de société. Et cela inclut l’ensemble des problèmes auxquels le peuple est confronté”, rappelle Maître Tiangaye.
Des propositions malgré tout.
Malgré ces réticences, l’opposition centrafricaine avance ponctuellement des propositions concrètes. Martin Ziguélé, président du MLPC et porte-parole du BRDC, suggère par exemple : “Il faut supprimer les voyages du président de la République. Dans une République, quand un chef d’État voyage, il revient, il y a un communiqué de presse de la présidence qui dit que le président de la République a été à tel endroit. Il a fait ça, il a fait ça, il a fait ça, il a fait tel accord, il a noué tel programme, il a fait telle chose”.
Le BRDC plaide également pour une meilleure gestion des ressources naturelles et une plus grande transparence dans les contrats miniers et pétroliers.
L’opposition centrafricaine : un rôle de vigie démocratique.
L’opposition centrafricaine revendique avant tout un rôle de surveillance et d’alerte. Crépin Mboli-Goumba explique : “Notre mission est de pointer du doigt les dysfonctionnements, les abus, les dérives du pouvoir. C’est ainsi que nous contribuons à la vitalité démocratique de notre pays”.
Le BRDC insiste sur l’importance de maintenir une pression constante sur le gouvernement pour garantir le respect des principes démocratiques et une bonne gestion des affaires publiques.
Vers une opposition plus propositionnelle ?
Malgré ses réticences, l’opposition centrafricaine semble prendre conscience de la nécessité d’être plus force de proposition. Martin Ziguélé conclut : “Nous avons une vision pour notre pays. Lorsque nous serons au pouvoir, nous mettrons en œuvre des solutions concrètes pour sortir la RCA de la crise”.
Le débat sur le rôle de l’opposition en République centrafricaine est loin d’être clos. Entre vigilance démocratique et force de proposition, le BRDC cherche encore sa voie pour peser efficacement sur la vie politique du pays. Dans un contexte de crise multiforme, l’opposition devra sans doute trouver un équilibre subtil entre critique constructive et propositions alternatives pour convaincre les Centrafricains de sa capacité à gouverner.
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