Les stagiaires de l’ENAM, en grève,  crient leur désespoir face au blocage de leurs présalaires

Les stagiaires de l’ENAM, en grève,  crient leur désespoir face au blocage de leurs présalaires

 

Photo de famille des jeunes magistrats et greffiers le 23 septembre 2023 après leur prestation de service. CopyrightDiaspora
Photo de famille des jeunes magistrats et greffiers le 23 septembre 2023 après leur prestation de serment . CopyrightDiaspora

 

Les stagiaires de l’École nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM) en République centrafricaine sont à bout de patience. Depuis des mois, ces jeunes professionnels affectés dans diverses branches de la fonction publique, notamment comme statisticiens, greffiers et agents pénitentiaires, attendent en vain le paiement de leurs présalaires. Malgré des manifestations répétées devant le ministère des Finances, leur situation demeure inchangée. L’État, qui leur a promis un soutien financier en attendant leur intégration officielle, ne tient pas parole. Face à ce silence, ces futurs fonctionnaires voient leur avenir devenir de plus en plus incertain.

 

Bangui, 19 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Des promesses en l’air pour les stagiaires de l’ENAM.

 

D’après les textes en vigueur, les stagiaires de l’ENAM ont droit à un présalaire dès leur prise de fonction, ce qui devrait leur permettre de vivre décemment en attendant leur intégration complète dans la fonction publique. Pourtant, cette promesse reste lettre morte. Dès janvier 2024, les dossiers de présalaire ont été soumis, avec l’assurance que les paiements seraient effectués le mois suivant. Nous voici en août, et ces jeunes n’ont toujours pas perçu un sou. Leur frustration les a poussés à manifester plusieurs fois devant le ministère des Finances, mais leurs revendications n’ont trouvé aucun écho favorable.

 

Le blocage vient d’en haut.

 

Ce retard dans le paiement des présalaires serait, en réalité, lié à des décisions prises au plus haut niveau de l’État. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas uniquement le ministère des Finances qui est en cause, mais une commission présidée par le Président Baba Kongoboro lui-même. Ce dernier, en dépit des conseils de ses collaborateurs, aurait choisi de ne pas donner l’ordre de libérer les fonds nécessaires. Cette situation, marquée par une gestion centralisée et peu transparente des finances publiques, rappelle des pratiques autoritaires d’un autre temps, où les décisions se prenaient en cercle fermé, sans tenir compte des lois en vigueur.

 

L’argent va ailleurs, et les stagiaires de l’ENAM en queue de liste.

 

Pourquoi ces paiements sont-ils encore en suspens ? Selon certaines sources, les finances de l’État sont actuellement sous pression, en partie à cause des engagements envers le groupe Wagner. Ces priorités budgétaires mettraient les stagiaires de l’ENAM en queue de liste, les laissant sans ressource pendant des mois. Une situation difficilement tenable pour ces jeunes qui peinent à subvenir à leurs besoins.

 

Manifestations : un espoir ténu.

 

Malgré leurs manifestations répétées devant le ministère des Finances à Bangui, les stagiaires n’ont toujours obtenu aucun résultat. Désormais conscients que la solution pourrait se trouver à un niveau plus élevé, certains envisagent de déplacer leurs manifestations devant la présidence de la République. Ils espèrent ainsi interpeller directement le Président Baba Kongoboro et faire bouger les choses. Néanmoins, l’issue de cette démarche reste incertaine.

 

Entre-temps, plusieurs stagiaires ont dû chercher du travail dans des ONG pour assurer leur survie, tandis que d’autres gardent l’espoir d’une intégration prochaine. Mais même cet espoir est mince, avec des rumeurs persistantes selon lesquelles seuls les plus “connectés” pourraient bénéficier d’une intégration rapide.

 

Une urgence pour la justice sociale et l’avenir de la fonction publique”.

 

Le cas des stagiaires de l’ENAM prouve encore une fois de plus les dysfonctionnements administratifs et les choix budgétaires douteux qui gangrènent le pays. Ces jeunes, qui devraient être soutenus dans leur entrée dans la vie professionnelle, se retrouvent au contraire négligés, sans salaire, ni perspective claire. Il est plus qu’urgent que les autorités prennent la mesure de cette situation et agissent rapidement pour rétablir l’équité et la justice dans le traitement de ces futurs serviteurs de l’État.

 

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