Les radios communautaires en Centrafrique : Un combat pour informer malgré les obstacles financiers et logistiques

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Les radios communautaires en Centrafrique : Un combat pour informer malgré les obstacles financiers et logistiques

 

Les radios communautaires en Centrafrique : Un combat pour informer malgré les obstacles financiers et logistiques

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les radios communautaires centrafricaines, de Berberati à Obo, relaient paix et savoir, mais peinent à survivre sans moyens financiers ni solutions logistiques. Dans des villes comme Bambari, ces stations sont des ponts entre les communautés, diffusant des messages d’unité et des informations essentielles. Pourtant, leur mission est menacée par des défis de taille.

 

À Bambari, des radios au service des habitants

 

À Bambari, deux radios communautaires se distinguent par leur engagement :

– Lego ti la Ouaka, née en 2015 pendant une période de crise, travaille à apaiser les tensions et à informer les habitants.

Béoko , soutenue par le diocèse catholique, propose des programmes sur la paix, la santé et le développement.

 

Ces stations jouent un rôle précieux. Elles ont, par exemple, évité des violences en diffusant des appels au calme lors de conflits. Elles informent aussi sur des sujets pratiques, comme les campagnes de vaccination ou les techniques agricoles adaptées. « Nos auditeurs comptent sur nous pour rester informés et se sentir connectés », explique un animateur de Lego ti la Ouaka . Mais derrière cet impact, les défis s’accumulent.

 

Un obstacle majeur : le manque de financement

 

Le principal frein est financier. À Bambari, comme à Berberati, Bozoum ou Mboki, les radios communautaires dépendent de ressources limitées :

Lego ti la Ouaka  tire ses revenus d’annonces locales ou de reportages payants, mais la demande reste faible dans une économie fragile. « L’électricité est notre priorité, mais le carburant pour le générateur coûte cher », confie Sylvain Réjal, directeur de la station.

Béoko bénéficie d’un appui du diocèse, mais les fonds ne suffisent pas. « Il nous faut 1,5 à 2 millions de FCFA par mois pour payer nos huit employés et entretenir le matériel. On est loin de ce montant », explique Maximilien Stanislas Digisi, directeur de Béoko.

 

Ce manque de moyens limite tout : salaires, équipements, diffusion. Dans d’autres villes comme Obo ou Zemio, les radios racontent une histoire similaire, luttant pour maintenir leurs programmes.

 

Des contraintes logistiques qui compliquent tout

 

L’absence de services bancaires dans de nombreuses villes aggrave la situation. À Bambari, par exemple, il n’existe pas d’agence bancaire. Les salaires ou les fonds doivent être acheminés depuis Bangui, souvent avec des retards et des frais élevés. « On peut attendre des semaines pour recevoir l’argent, et ça paralyse nos activités », déplore un employé de Legoti-Lawaka.

 

L’accès à l’électricité pose aussi problème. Dans des localités comme Bossangoa ou Bouar, les pannes fréquentes ou l’absence de réseau forcent les radios à utiliser des générateurs coûteux. « Sans énergie, on ne diffuse pas. C’est aussi simple que ça », résume un technicien de Béoko.

 

Un impact réel, malgré tout

 

Malgré ces contraintes, les radios communautaires font une différence :

– Elles favorisent la cohésion en diffusant des messages inclusifs dans des zones marquées par des tensions.

– Elles relaient des informations essentielles sur la santé, l’éducation ou l’agriculture là où d’autres médias sont absents.

– Elles offrent une tribune aux habitants, permettant aux communautés d’exprimer leurs préoccupations.

 

Un habitant de Bambari le dit simplement : « La radio, c’est notre lien avec le monde. Sans elle, on serait perdus ».

 

Des idées venues d’ailleurs : comment d’autres pays soutiennent leurs radios

 

Pour trouver des solutions, il est utile de regarder comment d’autres pays africains appuient leurs radios communautaires. Voici des exemples concrets qui pourraient inspirer la Centrafrique :

Au Sénégal, dans la région de Thiès, des radios comme Radio Dunyaa fonctionnent grâce à des coopératives d’auditeurs. Les habitants versent de petites cotisations mensuelles pour soutenir la station, qui propose en retour des programmes adaptés à leurs besoins. Ce système renforce le lien avec la communauté et assure un revenu stable.

– Au Ghana, des stations rurales, comme Radio Ada, ont bénéficié de partenariats avec des ONG pour installer des panneaux solaires. Cela leur permet de diffuser sans interruption, même sans réseau électrique, réduisant les coûts de carburant.

– En Ouganda, un fonds national, soutenu par le gouvernement et des partenaires internationaux, offre des subventions aux radios communautaires. Ces fonds servent à former les journalistes, acheter des équipements ou améliorer les studios.

 

Ces approches, adaptées au contexte centrafricain, pourraient offrir des pistes pour surmonter les défis actuels.

 

De Bambari à Obo, les radios communautaires centrafricaines sont des outils de paix et de développement. Leur travail est vital, mais sans ressources financières ni solutions logistiques, elles risquent de s’éteindre. En s’inspirant d’exemples comme ceux du Sénégal ou du Ghana, et en mobilisant un soutien local et international, la Centrafrique peut donner à ces radios les moyens de continuer. Comme le résume un auditeur de Beoko : « La radio nous unit. Il faut tout faire pour qu’elle reste en vie »….

 

 

 

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