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Les présidents passent, les combattants demeurent

 

Bangui (République centrafricaine) : 17 sept. 2019 18:43.

 

Les présidents congolais se succèdent les uns aux autres. Mais avec une constante. Chacune de leur visite en Belgique suscite la mobilisation de « combattants » acharnés. Celle de Félix Tshisekedi n’a pas échappé à la règle.

 

La nuit tombe mardi soir sur la rue Ravenstein à Bruxelles, siège de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). La réunion du Président Félix Tshisekedi avec les patrons belges est finie depuis longtemps, mais les « combattants », opposants acharnés au chef de l’Etat congolais n’en démordent pas et continuent à danser et à scander des slogans hostiles,
Au nombre de 100 à 150, arborant des drapeaux congolais mais aussi zaïrois, ces militants rassemblés à l’appel d’un certain Boketshu Longomlobo faisaient encore face aux policiers casqués et équipés de matraque. Les griefs sont invariablement les mêmes que sous l’ère de Joseph Kabila. « Le Congo est sous occupation étrangère » proclament des pancartes. D’autres qualifient le Président rwandais Paul Kagame, dont les rapports se sont améliorés avec Kinshasa d’ « assassin » ou de « Hitler africain », reprenant la propagande de l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (Apareco) de l’ex-conseiller pour la sécurité de Mobutu, Honoré Nbanda Nzamba, en exil à Paris. Ce dernier, plus connu sous le doux sobriquet de « Terminator », en raison de sa responsabilité présumée dans la répression ayant provoqué en 1992 le massacre de chrétiens à Kinshasa, a fait alliance en mai avec l’opposant numéro un à Tshisekedi, Martin Fayulu, qui estime que la victoire à la présidentielle de décembre 2018 lui a été volée.
D’autres manifestants sont des déçus de Tshisekedi, des membres de la diaspora dépités de n’avoir pas reçu de poste, explique un journaliste congolais de Bruxelles qui, pour éviter des représailles, requiert l’anonymat. « Pseudo président, usurpateur, pantin, honte nationale » invectivent les pancartes brandies par des membres de la diaspora en Belgique mais aussi d’autres militants, accourus de Paris et de Londres.
Toute la journée, les combattants se sont ainsi évertués à saboter la visite de Tshisekedi et de sa délégation forte de plus de 90 personnes, parvenant parfois à provoquer l’un ou l’autre raté. Ainsi, Albert Yuma, le patron de la Fédération des entreprises congolaises (FEC), coincé au siège de la FEB, a dû annuler en fin d’après midi ses interviews avec des medias belges et congolais dont La Libre Belgique.
Dans la matinée, une manifestation, partie du quartier Matonge de Bruxelles, vers le Palais d’Egmont, siège du ministère des Affaires étrangères belges où le président congolais a été reçu par le Premier ministre Charles Michel, avait déjà exprimé bruyamment son hostilité à Félix Tshisekedi. Elle a retrouvé le Président à la sortie du Palais d’Egmont, pour le huer copieusement et de surcroît chanté “Reynders collabo”, visant le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui, à l’instar de ses collègues, africains, américains et européens a fini par reconnaître l’élection de Félix Tshisekedi, malgré son invraisemblance, soulignée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

©La libre
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