Les journalistes fournissent un « remède » à la désinformation sur le COVID-19, selon le chef de l’ONU
Bangui ( République centrafricaine ) – António Guterres a lancé cet appel dans un message vidéo pour la Journée mondiale de la liberté de la presse, observée dimanche, dans lequel il souligne le rôle crucial des médias pour aider les gens à prendre des décisions éclairées.
Dans les circonstances actuelles, ces décisions peuvent faire la différence entre la vie et la mort, ajoute-t-il.
« La propagation de la pandémie du COVID-19 en a fait naître une nouvelle, celle de la désinformation, où de dangereux conseils de santé côtoient les théories conspirationnistes les plus folles », déclare le chef de l’ONU.
« Le remède, c’est la presse : des informations et des analyses vérifiées, scientifiques et fondées sur des faits », ajoute-t-il.
Alors que la crise du COVID-19 s’est aggravée, le chef de l’ONU et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont concentrés sur la lutte contre « l’infodémie » entourant le COVID-19.
Fin mars, le Secrétaire général a annoncé le lancement d’une stratégie de communication pour lutter contre la montée des théories de la désinformation et du complot entourant la nouvelle maladie.
M. Guterres a exhorté les gouvernements à protéger les journalistes et les autres personnes travaillant dans les médias et à respecter la liberté de la presse.
Selon lui, même s’il est inévitable de restreindre temporairement la liberté de circulation pour vaincre le Covid-19, « cela ne doit pas être un prétexte pour empêcher les journalistes de travailler ».
Représailles contre des journalistes
De son côté, un expert indépendant des Nations Unies en matière de droits de l’homme a indiqué que depuis le début de la flambée de la maladie, il avait reçu des « témoignages alarmants » de représailles contre des journalistes, sous prétexte de répandre de la désinformation.
David Kaye, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a documenté ces menaces dans son dernier rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui supervise son mandat.
M. Kaye a souligné le rôle essentiel d’une presse libre, en particulier lors d’une crise sanitaire.
Ces derniers mois, les médias indépendants ont été « un levier essentiel pour l’information du public », a-t-il dit, les journalistes découvrant des mensonges de gouvernements tout en aidant les gens du monde entier à comprendre la nature et l’ampleur de la pandémie.
Par conséquent, détenir des journalistes pour avoir fait leur travail va directement à l’encontre de l’obligation de garantir un environnement favorable aux médias, a-t-il déclaré. Environ 250 journalistes dans le monde sont actuellement derrière les barreaux, selon des données du Comité pour la protection des journalistes.
« À un moment où les épidémies se propagent dans les centres de détention, la cruauté de la détention est révélée, imposant une peine supplémentaire excessive qui comporte des risques de maladie et de mort », a déclaré M. Kaye, qui n’est pas membre du personnel des Nations Unies ni payé par l’Organisation.
« La criminalisation du journalisme doit cesser. Cela peut commencer par la libération immédiate des journalistes », a-t-il ajouté.
Dans son message pour la Journée de la liberté de la presse, le chef de l’ONU a remercié les médias « qui nous apportent faits et éclairages, qui tiennent les dirigeants, tous secteurs confondus, comptables de leurs actes, et qui savent exprimer les vérités qui dérangent ».
Il a en particulier salué « celles et ceux qui sauvent des vies en informant sur la santé publique ».
« Et nous appelons les gouvernements à protéger les professionnels des médias et à renforcer et protéger cette liberté de la presse indispensable pour un avenir de paix, de justice et de respect universel des droits humains », a-t-il conclu.
— Fin de l’article —