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Les forces vives de la nation ont-elles sauvé le fauteuil de CSP ?

Caricature de Mahamat Kamoun et Samba-Panza

Les forces vives de la nation ont-ils sauvé le fauteuil de CSP ?

Corbeau News Centrafrique (CNC) 22-10-2014: Les consultations entamées par la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza (CSP) avec les forces vives de la nation, notamment les partis politiques au palais de la Renaissance auraient apaisé un peu la tension sanglante qui a secoué Bangui la capitale centrafricaine ces derniers jours suite au tôlé relatif au détournement du don angolais (10 milliards de fcfa) qui a défrayé la chronique dans les médias nationaux et internationaux.
Ce qui ressort de cette consultation chaude parallèlement à l’interpellation de son premier ministre, Mahamat Kamoun par les parlementaires de la transition sur la question fâcheuse, l’ensemble des partis politiques centrafricains hormis une poignée qui demandait la démission de la présidente a joué sur la même gamme pour protéger le fauteuil de Catherine Samba-Panza, principal auteur de la dernière crise, à savoir le détournement d’une partie de cette coquette somme angolaise qui a pris une destination inconnue dont la traçabilité et la visibilité échappent au trésor public et surtout le ministère des finances et du budget. Le membre du gouvernement de tutelle en fonction a été écarté de la réception et de la gestion du fonds quand le président angolais José-Edouardo dos Santos a fait le don. Seule, la chef de la transition a pris la mallette du dollargate qui contenait les 50% pour Bangui. Cette aide financière angolaise était destinée à renforcer bien entendu les capacités de la transition qui manquait cruellement des moyens de sa politique.
En effet, les grosses pointures de la classe politique centrafricaine qui sont vomis par le peuple et la génération montante ont accordé leur violon pour ne pas que cette deuxième transition après le régime sanguinaire de séléka échoue. Selon les informations, les partis politiques ont déclaré qu’on ne va pas toujours continuer à changer les régimes transitoires. Ainsi, le débat houleux conclu de manière consensuelle et si vite, la locatrice du palais de la Renaissance a promis remettre la clé de la République au nouveau locataire qui sera élu au terme de la transition fixée le 15 février 2015.
Analysant cette décision qui ne fait pas l’unanimité populaire puisque les leaders des partis politiques centrafricains habitués à décider à l’insu et à la place de la population sacrifiée, la présidente Samba-Panza est en train de jouer avec le feu et tout porte à croire que les partis politiques qui acceptent l’organisation des élections en février 2015 seraient inscrits sur la liste de ceux qui ont perçu une partie de l’argent angolais détourné. Il va sans dire que nombre des partis politiques en Centrafrique sont des partis au ventre mou, créés par des leaders non visionnaires, toujours prêts à sacrifier leurs électeurs quand il s’agit d’argent. S’agissant des 2,5 milliards détournés, la présidente a déclaré que le moment venu elle va citer ceux qui ont perçu l’argent. Le premier ministre quant à lui, à la deuxième journée devant le parlement, ce dernier a fait savoir aux conseillers que ce sont des institutions qui en ont bénéficié. Quels sont ces institutions nationales? Autant de questions y relatives. Les partis politiques sont-ils aussi concernés ? Et pourquoi une liste de quatorze personnalités a été publiée avant la déclaration du premier ministre Kamoun ? Deux arguments non convaincants et contradictoires qui font arracher les cheveux. En plus, l’envoyé spécial du médiateur de la crise centrafricaine vient déclarer à Bangui que cette transition qui pédale à l’envers doit terminer sa mission, sachant que les premiers responsables de la maudite transition sont des voleurs des fonds publics.
La présidente de la transition se fait d’illusion tout en reconnaissant sa faiblesse, son incapacité de conduire à bon port cette transition. Profitant de la déclaration irresponsable des partis politiques, elle a eu le courage de se prononcer sur l’organisation des élections en février 2015. En 9 mois, elle et son équipe gouvernementale n’ont rien fait pour avancer le processus. On s’interroge alors quel miracle fera-t-elle en 4 mois pour organiser les élections ? Surtout que les éléments de Séléka et Antibalaka qui sèment la désolation ne sont pas encore désarmés, les populations vivent dans une terreur interminable, l’administration non rétablie dans les 16 préfectures, le programme DDR non bougé d’un iota, les réfugiés et déplacés ne sont pas rentrés, et l’opération du recensement des centrafricains non encore enclenché. Alors, quelles stratégies extraordinaires et magiques Catherine Samba-Panza mettra-t-elle en place pour fabriquer des dizaines de milliards afin de réaliser ces séries d’opérations de grands chantiers avant la date du 15 février 2015 pour un retour à l’ordre constitutionnel apaisé, crédible et légitime? Aurait-il d’autres pétrodollars angolais ou peut-être congolais puisque la médiation se fait l’avocat du diable par la voix de son envoyé spécial Basile Ikouébé, chef de la diplomatie congolaise dépêché à Bangui.
La complicité de la communauté internationale
Lors de sa conférence de presse relative au dernier regain de tension à Bangui, le Représentant du Secrétaire Général des nations unies du BINUCA, le général Babacar Gaye a levé le voile sur l’ambiguïté de la crise politico-militaire qui se trouve loin de voir le bout du tunnel. Dans sa réponse à la presse centrafricaine le 15 octobre 2014, cette personnalité onusienne a déclaré en ces termes : “Dans les résolutions des Nations Unies (2121, 2127, 2134 et 2149), le Conseil de sécurité n’a jamais parlé de désarmement forcé et je le dis ici. Le Conseil nous a donné une force sous chapitre 7 capable de prendre toutes les actions que nous jugerions utiles contre les récalcitrants au processus de paix. C’est ce que le Conseil a dit. Le Conseil considère qu’il faut dans ce pays un processus de DDR. Il faut arriver à ce que les gens acceptent un désarmement volontaire parce que leurs griefs, les raisons qu’ils ont été amenés à prendre les armes auront été posées sur une table et on y aura trouvé des solutions ensemble pour aller vers la paix. Le désarmement forcé ne fait pas de sens. Si vous désarmez quelqu’un par la force il va se réarmer tant qu’on n’aura pas réglé son problème”.
Alors s’il en est ainsi, la communauté internationale qui a compris et accepté les raisons des porteurs d’arme qui continuent de tuer les populations, pourquoi la communauté internationale qui prône la paix et la sécurité des populations n’a pas arrêté les assassins et les traduire si vite devant la justice que de les laisser détenir les armes et commettre des crimes et exactions contre la population pendant plus d’une année? Est-elle vraiment consciente et sérieuse dans cette panoplie de résolutions ?

En tout cas, il est désormais clair que la crise qui perdure en Centrafrique fait son chemin sanglant avec la complicité de la communauté internationale et l’irresponsabilité notoire des leaders politiques qui ont fait sombrer le pays. Les centrafricains ne peuvent plus faire confiance à cette communauté internationale qui nous mène en bateau. La solution de la crise centrafricaine viendra des centrafricains eux-mêmes qui doivent prendre en main leur destinée dans la solidarité, la fraternité, la concorde et l’unité en enterrant définitivement la hache de guerre, conclure un accord de paix global en excluant les considérations ethniques, régionales, communautaires et religieuses, bannir la prise d’arme de guerre, l’utilisation d’arme blanche et la machette en Centrafrique et interdiction et non reconnaissance de coup d’État pour s’emparer du pouvoir,.

journaliste politique et culturel
journaliste politique et culturel

Par: Pierre INZA

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