Dans l’attente du gouvernement du nouveau Premier ministre Mahamat Kamoun, la Centrafrique vit sous le choc après le massacre ces derniers jours d’une trentaine de personnes à M’Brés (nord) par des individus armés présumés appartenir à l’ex-rébellion de la Séléka, laquelle dément cet acte grave, pourtant confirmé par les autorités de Bangui.
“Effectivement, il y a eu une attaque. On parle d’une trentaine de morts, une opération sans doute perpétrée par les ex-Séléka”, a affirmé le porte-parole de la présidence centrafricaine Anicet Guiyama Mazogo joint samedi soir à Bangui par Xinhua après avoir recoupé les informations communiquées un peu plus tôt par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA).
Ce massacre vient remettre en cause l’accord de cessez-le-feu conclu entre l’ex-alliance rebelle Séléka et leurs adversaires des milices anti-Balakas le 23 juillet à Brazzaville, sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
Déjà rendus coupables de pillages et d’exactions sur la population lors de l’éphémère pouvoir de leur leader Michel Djotodia de mars 2013 à janvier 2014, ces ex-rebelles nient cependant toute implication dans cet acte dont ils nient par la même occasion la survenance.
“Aucun incident, ni aucune attaque ne se sont produits à M’Brés. Au contraire, c’est l’effervescence là-bas. La population en détresse qui se cachait en brousse (pour fuir les violences) est en train de sortir pour revenir au village”, s’est défendu le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole de l’ex-rébellion joint à Bria, dans la région diamantifère du pays.
Egalement contacté, El Hadj Abakar Ben Ousmane, préfet du département de la Ouaka, voisin de celui de Nana-Gribizi dont M’Brés est une sous-préfecture, a à son tour dénoncé “les fausses rumeurs”.
“A part le massacre de deux jeunes de Bambari après une rencontre cordiale entre les ex-Séléka et les anti-Balakas mercredi, il n’y a eu aucun autre incident”, a-t-il témoigné.
Cet événement traduit le climat d’insécurité qui persiste en Centrafrique à un mois du déploiement d’une mission de maintien des Nations Unies de quelque 12.000 hommes dès mi-septembre, en remplacement de la MISCA et de l’opération française Sangaris qui n’ont pu mettre un terme depuis fin 2013 aux violences causées par les combats entre ces ex-Séléka et les miliciens anti-Balakas.
Presque une semaine après sa nomination le 3 août, la population continue d’attendre le gouvernement d’union nationale, le troisième du genre depuis 2013, de Mahamat Kamoun.
Accusant la présidente de transition Catherine Samba-Panza d’avoir violé le consensus de Brazzaville, les ex-Séléka ont rejeté ce choix et annoncé leur refus de participer au nouveau cabinet.
Par: XINHUA