Les barrières illégales refont surface à Carnot, la colère monte parmi la population
Bangui, 22 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
“C’est du n’importe quoi !”, s’exclame Aimé Ngambesso, le délégué des conducteurs de taxi-motos de Carnot. “Le Président Touadéra lui-même a dit que c’était fini les barrières. Les autorités de Bangui sont même venues les enlever. Mais voilà que nos militaires d’ici les remettent comme si de rien n’était. On se moque de qui ?”.
Selon Aimé, le problème touche les quatre principaux accès à la ville : “Que tu viennes de Bouar, de Berberati, de Mbelou ou de Gadzi, tu tombes sur une barrière. C’est niet ! On ne peut plus circuler tranquillement”.
Pour Narcisse Yaloké, un commerçant de la place, ces barrières sont un véritable frein à l’activité économique : “Chaque fois qu’un camion de marchandises arrive, c’est la galère. Les militaires exigent des sommes folles. Résultat : tout devient plus cher pour le consommateur. C’est nous, la population, qui trinquons”.
Le sous-préfet de Carnot, joint au téléphone, reconnaît l’existence du problème : “Nous sommes au courant de la situation. Ces barrières n’ont effectivement aucune base légale. Nous travaillons avec la hiérarchie militaire pour y mettre fin”.
Mais sur le terrain, le sentiment d’impuissance domine. “On a l’impression que personne n’ose vraiment s’opposer aux militaires”, confie sous couvert d’anonymat un agent municipal. “Ils disent que c’est pour la sécurité, mais tout le monde sait que c’est surtout pour racketter les gens”.
La population, elle, ne décolère pas. “On nous parle de libre circulation des biens et des personnes, mais c’est du pipeau !”, s’emporte Aimé Ngambesso. “Comment veux-tu que le pays avance si on ne peut même pas aller d’une ville à l’autre sans se faire rançonner ?”
Les jeunes de Carnot appellent les autorités à prendre leurs responsabilités. “Il faut que ça cesse”, martèle Aimé. “On veut bien garder la barrière du PK5 pour contrôler qui entre et sort de la ville. Mais le reste, il faut tout enlever. On veut pouvoir circuler librement, comme l’a dit le Président“.
En attendant une réaction des autorités, la grogne monte à Carnot. Certains évoquent déjà l’idée d’une manifestation si rien n’est fait. “On ne va pas se laisser faire”, prévient Narcisse Yaloké. “Si ça continue comme ça, on va descendre dans la rue. On en a marre d’être les vaches à lait de quelques militaires véreux.”
L’affaire des barrières de Carnot prouve une fois de plus une nouvelle fois le fossé qui existe parfois entre les décisions prises à Bangui et leur application sur le terrain. Elle souligne aussi la nécessité d’un contrôle plus strict des forces de l’ordre dans les provinces, pour que les efforts de développement du pays ne soient pas sapés par des pratiques illégales persistantes.
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