Bangui, 14 février 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – À la demande du Président centrafricain Faustin Archange Touadera, un entretien discret avait eu lieu entre lui et le procureur de la cour pénale internationale (CPI), Monsieur Karim Khan, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. L’objectif, persuader la cour pénale internationale de ne pas ouvrir une nouvelle enquête sur les atrocités commises par les hommes de Wagner en République centrafricaine.
Profitant de sa présence dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba lors de la 35ème session ordinaire du sommet de l’Union africaine, le Président Faustin Archange Touadera, accompagné de sa ministre des affaires étrangères Sylvie Baïpo Temon, a entretenu, durant de longues heures avec Monsieur Karim Khan, Procureur de la cour pénale internationale sur une probable ouverture prochaine d’une enquête visant les atrocités des mercenaires russes dans le pays.
Les mercenaires russes : des « instructeurs et non des combattants »
Selon la théorie défendue par le chef de l’État centrafricain, ces paramilitaires de la société Wagner déployés en République centrafricaine ne sont pas des mercenaires, mais plutôt des « instructeurs » militaires russes non armés et qui ne prennent pas part au combat. Ils encadrent seulement nos forces de défenses sur le terrain, sauf s’ils sont attaqués, a déclaré Faustin Archange Touadera.
Les allégations des exactions inventées
Selon le Président centrafricain, les allégations de massacre publiées dans les médias nationaux et internationaux ne sont que de pure invention. Si jamais il y’a un cas d’exaction avérée, notre justice prendra sa responsabilité pour traduire les présumés auteurs nationaux devant la justice. Et si jamais un instructeur russe sera impliqué, il sera renvoyé dans son pays la Russie pour être jugé.
Un jeu de la France
Pour le chef de l’État centrafricain, dans son entretien avec le procureur de la CPI, ” c’est la France qui aurait poussé la Cour pénale internationale à monter une procédure judiciaire juste pour m’atteindre et me traîner dans la boue. Mais en réalité, tout ce que ces médias français racontent par-ci par-là n’est autre que de mensonge”. Nos forces et leurs alliés ont fait un excellent travail sur le terrain, mais les ennemis de la République veulent toujours nous ramener 10 ans en arrière. Ce sont les rebelles qui commettent des exactions sur la population, et ils le savent bien. Dans tout le cas s’il y’a une bavure, nous allons poursuivre les auteurs comme on l’a fait dernièrement, à fait savoir le président Touadera à qui veut l’entendre.
Mais sur le terrain, le massacre continue
Alors que le chef de l’État venait juste de rentrer au pays après quelques jours passés dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, les mercenaires russes, rassurés de leur protection, commettent à nouveau des massacres dans deux localités de Bria le 9 février dernier, faisant au passage près de 100 morts et deux villages completement rayés de la carte, nouvelle qui est restée inaudible sur le plan national et international.
Pour un défenseur des droits humains, en faisant l’avocat de diable, le président Touadera, malgré les arguments avancés dans ses mémoires de défense en vue de protégerses alliésmercenaires, s’est rendu lui-même coupable, par ses actions, de complicité de crime de guerre et crime contre l’humanité. Mais avant tout, à quand la fin de souffrance de la population?
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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