L’Empire secret du général Sakama : les coulisses de la mafia des barrières Illégales
Bangui, 03 janvier 2024 (CNC) – L’armée nationale centrafricaine est censée être le bouclier protecteur du pays, garantissant la sécurité de ses citoyens et le respect de la loi. Cependant, une enquête de huit mois menée par une équipe d’investigation du journal en ligne Corbeaunews-Centrafrique (CNC) révèle une face sombre et troublante de l’armée, une mafia qui rapporte des millions de francs CFA chaque mois à son chef des opérations, le général Sakama.
Le triste constat est que l’opération de démantèlement des barrières illégales instaurées par les forces de défense et de sécurité intérieure par le gouvernement centrafricain est un échec total, et la raison principale derrière cet échec est la présence d’une mafia bien enracinée au sein de l’armée nationale, avec le général Sakama en tant que maître d’orchestre de cette entreprise criminelle.
La première étape de cette mafia débute avec la nomination des chefs des bataillons militaires. Cependant, plutôt que de se baser sur la compétence et le mérite, ces nominations sont influencées par des liens familiaux. En effet, en tant que membre d’un cercle familial à la tête de l’État-major de l’armée, le général Sakama favorise ses proches en les plaçant à la tête de la majorité des bataillons d’infanterie territoriale (BIT).
Une fois ces proches militaires en poste, ils exploitent leur position pour placer d’autres proches sur les points de contrôle les plus lucratifs. Ainsi, les barrières routières des bataillons couvrant les préfectures de la Nana-Mambéré et de la Mambéré-Kadéi deviennent des sources de revenus importantes. Pour seulement deux de ces bataillons, le général Sakama perçoit mensuellement une somme de 3 millions de francs CFA. On peut aisément imaginer les sommes générées par l’ensemble des bataillons impliqués dans cette mafia.
Mais ce n’est pas tout. Les soldats FACA déployés pour sécuriser les sites miniers chinois dans le pays sont également une source de revenus pour le général Sakama. Chaque mois, les Chinois doivent verser de l’argent au chef mafieux, compromettant ainsi l’intégrité de l’armée nationale.
Pendant ce temps, les soldats FACA sur le terrain, qui ne reçoivent pas leur prime globale d’alimentation (PGA), sont laissés pour compte et sont contraints de participer à ce réseau mafieux pour survivre. Le démantèlement de ces barrières illégales pourrait bien déclencher leur révolte.
Il est clair que cette mafia est profondément enracinée dans le pays et qu’elle représente un défi de taille pour le gouvernement. Même s’il y a de la volonté pour y mettre fin, les ramifications de cette organisation criminelle rendent la tâche difficile. Il est crucial que des mesures drastiques soient prises pour éradiquer cette mafia et restaurer l’intégrité de l’armée nationale centrafricaine, pour le bien du pays et de ses citoyens. Le général Sakama doit être tenu responsable de ses actes, et une enquête approfondie doit être menée pour traduire en justice tous les membres de cette mafia militaire.
Par Alain Nzilo
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