L’économie centrafricaine plonge dans le rouge : Le budget 2025 creuse dangereusement le déficit public
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Alors que l’Assemblée nationale vient de voter la loi de finances 2025, les chiffres présentés dans le rapport de la Commission Économie et Finances dressent un tableau préoccupant des finances publiques. Les dépenses s’envolent à 365,92 milliards de francs CFA, dépassant largement les 322,7 milliards de l’exercice précédent. Cette augmentation vertigineuse de plus de 43 milliards traduit une gestion budgétaire qui peine à maîtriser ses coûts.
La situation de l’économie centrafricaine traverse une période particulièrement délicate. Le taux de croissance affiché de 1,4% en 2024, qui devrait atteindre 2,9% en 2025, cache une réalité bien plus sombre. En tenant compte d’une inflation galopante de 4,1% en 2024 et 3,4% prévue pour 2025, l’économie centrafricaine accuse en réalité un recul de 2,7% cette année, et les perspectives pour 2025 restent négatives avec -0,5%.
Les recettes intérieures peinent à atteindre leurs objectifs. À fin novembre 2024, elles n’ont été recouvrées qu’à hauteur de 134,37 milliards de francs CFA sur une prévision annuelle de 160,87 milliards, soit un taux de réalisation de 83,48%. Cette contre-performance touche l’ensemble des services fiscaux : la Direction générale des impôts indirects n’a réalisé que 72,84% de ses objectifs, tandis que la Direction générale des impôts directs plafonne à 79,84%.
Plus inquiétant encore, les dépenses ont largement dépassé les prévisions, atteignant un taux d’exécution de 118,98%. Le gouvernement justifie ce dérapage par le paiement d’arriérés, la charge des marchés financiers et des dépenses urgentes, mais cette situation fragilise davantage l’équilibre budgétaire.
Le déficit budgétaire de l’économie centrafricaine prévu pour 2025 s’établit à 20,72 millions de francs CFA, soit 1,1% du PIB. Si ce chiffre paraît en amélioration par rapport au déficit de 1,7% en 2024, il masque une réalité plus complexe : le financement repose largement sur des ressources extérieures, avec 160,20 milliards de francs CFA attendus des partenaires internationaux.
Face à ces difficultés, le gouvernement mise sur plusieurs réformes structurelles : digitalisation du système fiscal, élargissement de l’assiette fiscale, renforcement des contrôles. Mais ces mesures suffiront-elles à redresser une situation financière qui ne cesse de se dégrader ? L’examen du budget 2025 par l’Assemblée nationale intervient dans un contexte crucial, alors que les discussions avec le FMI sur le programme de facilité élargie de crédit restent en suspens.
Par Alain Nzilo
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