Le transport des cadavres sur un pousse-pousse ou une motos devient de plus en plus banal à Bangui
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Des taxi-motos ont traversé la localité de Bimbo, à la sortie sud-ouest de Bangui mercredi soir avec un cadavre attaché à un pousse-pousse, provoquant l’effroi des passants. Cette pratique, de plus en plus fréquente dans la capitale centrafricaine, pose la question du respect dû aux défunts.
“C’était terrifiant. Le corps, enroulé dans un drap blanc, se balançait sur le pousse-pousse tiré par une moto. Trois autres taxi-motos escortaient ce convoi funèbre improvisé avec des clackson”, décrit un témoin présent à 21h près de l’école préfectorale de Bimbo.
Les résidents du quartier de Bimbo – Pétévo n’acceptent plus ces scènes. “Nos enfants voient régulièrement des cadavres transportés comme des marchandises sur de pousse-pousse ou de moto. Dans notre tradition, on les protégeait de ces visions en les cachant sous les lits pendant les cérémonies funéraires”, explique un père de famille de Bimbo.
La victime aurait perdu la vie dans un accident avec un camion de la société Centrabois. “Ces véhicules tuent régulièrement des gens sur nos routes, surtout sur l’axe Pétévo – Bimbo – Mbaïki. Au prochain accident, nous brûlerons leur camion”, préviennent des jeunes du quartier.
“Cette banalisation de la mort détruit, sans doute, selon les sociologues, le tissu social centrafricain. Avant, le transport d’un défunt, même sur un pousse-pousse , obéissait à des règles strictes qui préservaient sa dignité et protégeaient la sensibilité des enfants”, analyse Francis Sterling Mongbe, sociologue centrafricain.
Les habitants demandent aux autorités d’agir pour stopper ces pratiques devenue vraiment banale dans la capitale, mais aussi dans les villes de province centrafricaine, et rétablir un transport respectueux des défunts.
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