Le Retour de l’Impôt de Capitation : Un Pas en Arrière sombre pour la République centrafricaine
Bangui, 25 juillet 2023 (CNC) – Le projet de nouvelle constitution du Président Faustin Archange Touadera , qui sera soumis au référendum le 30 juillet prochain, suscite un vif débat au sein de la population centrafricaine. Parmi les dispositions controversées qu’il contient, l’impôt de capitation refait surface, rappelant un sombre passé vieux de trente ans. Si cette nouvelle constitution est adoptée, cela aura des conséquences tragiques pour tous les Centrafricains, hommes et femmes.
L’Article 62 du projet constitutionnel du Président Touadera impose à tout citoyen centrafricain de s’acquitter de ses impôts et taxes. Cependant, la réintroduction de l’impôt de capitation est très préoccupante, car elle rappelle une période sombre de l’histoire du pays. Avant 1993, les forces de l’ordre menaient des rafles dans les quartiers, traumatisant les populations et les poussant à se cacher ou à se réfugier dans les champs. Certains policiers allaient même jusqu’à exiger la carte de baptême des frères musulmans, instaurant une atmosphère de peur et de discrimination.
Cet impôt a été aboli lorsque l’ancien Président Ange Félix Patassé est arrivé au pouvoir en 1993, mettant fin à une pratique inhumaine et oppressante. Aujourd’hui, le projet de Touadera propose de rétablir cette mesure répressive, ce qui est extrêmement préoccupant pour l’avenir du pays.
L’impôt de capitation est un fardeau pour les plus démunis et peut entraîner des inégalités économiques accrues. Il frappe indistinctement tous les citoyens, sans considération de leur situation financière ou de leur niveau de vie. Cela risque d’aggraver la pauvreté et de créer des tensions sociales, ce qui est loin d’être bénéfique pour la stabilité et le développement de la République centrafricaine.
En outre, inscrire cette mesure dans la constitution pose des problèmes de démocratie et de légalité. Le processus de création d’une constitution devrait être inclusif, transparent et respecter les principes démocratiques. Tout changement constitutionnel majeur doit faire l’objet d’un débat approfondi impliquant toutes les parties prenantes de la société, et non être imposé de manière autoritaire.
Il est essentiel que les citoyens centrafricains soient informés et conscients des enjeux entourant cette nouvelle constitution. Leur avis et leurs préoccupations doivent être pris en compte pour façonner l’avenir du pays de manière démocratique et responsable.
Rappelons que la réintroduction de l’impôt de capitation dans le projet de nouvelle constitution du Président Touadera suscite des inquiétudes légitimes. Ce pas en arrière vers un passé répressif et discriminatoire ne peut qu’affaiblir la cohésion sociale et le progrès de la République centrafricaine.
Par Anselme Mbata
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