Le projet de loi liberticide sur les “agents étrangers” dévoile le vrai visage du régime Touadéra
Bangui, CNC. Le gouvernement centrafricain s’apprête à porter un coup fatal aux libertés fondamentales et à la société civile. L’Assemblée nationale examine actuellement dans la discrétion un projet de loi visant à surveiller et à contrôler toute personne ou entité “financièrement contrôlée” depuis l’étranger. Cette législation, calquée sur le modèle répressif russe, menace gravement les ONG, les médias indépendants et les voix critiques dans le pays.
Un copier-coller de la législation autoritaire russe par le régime Touadéra.
Le texte proposé par le régime Touadéra reprend sans vergogne la loi liberticide sur les “agents de l’étranger” adoptée en Russie en 2012. Cette loi a permis au Kremlin de museler systématiquement toute opposition et d’étouffer la société civile russe. En important ce modèle, le régime Touadéra révèle ses véritables intentions autoritaires.
“C’est une attaque frontale contre les libertés fondamentales. Le régime Touadéra veut contrôler et surveiller toute voix indépendante dans le pays”, dénonce Maître Cyrille Mambo, avocat spécialisé en droits humains. “Sous prétexte de lutter contre l’ingérence étrangère, c’est en réalité un outil pour réprimer toute critique“.
Une riposte à la dénonciation des pratiques douteuses du gouvernement.
Ce projet de loi intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le régime Touadéra et la société civile centrafricaine. En septembre dernier, le groupe de travail de la société civile a publié un rapport accablant sur le ministère de l’Énergie, dénonçant l’octroi du monopole de la distribution de pétrole à la société camerounaise Neptune. Le rapport qualifie cette décision de “mafieuse”.
“Le ministre a immédiatement rejeté nos conclusions, prétendant que ce n’était pas la société civile qui avait rédigé ce rapport, mais des ‘partenaires internationaux’. C’est exactement ce type d’accusations que cette nouvelle loi cherche à légitimer, mais aussi attaquée à la presse indépendante comme la radio Ndékè Luka, partenaire de l’Union européenne, qui a fait échos de notre rapport “, explique un membre du groupe de travail sous couvert d’anonymat.
Les ONG et la société civile dans le viseur du régime Touadéra.
Le secteur associatif et humanitaire est particulièrement inquiet. De nombreuses ONG centrafricaines et internationales, qui fournissent une aide vitale à la population, risquent d’être étiquetées comme “agents étrangers” et de voir leurs activités entravées par le régime Touadéra.
“Si cette loi passe, c’est la mort programmée de la société civile centrafricaine”, s’alarme Marie Balézou, conseillère de l’ONG Femmes débout. “Nos financements viennent en grande partie de nos partenaires étrangers. Comment continuer nos actions si on nous traite d’agents étrangers ?”
Un régime aux abois qui cherche à se maintenir au pouvoir.
Pour de nombreux observateurs, ce projet de loi traduit la fébrilité d’un pouvoir aux abois. Incapable de répondre aux attentes de la population, le régime Touadéra tente de museler toute voix critique pour se maintenir coûte que coûte.
“C’est l’aveu d’un échec cuisant du régime Touadéra. Au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes du pays, le pouvoir préfère s’en prendre à ceux qui les dénoncent”, analyse Pierre Damienlo, politologue à l’Université de Bangui. “C’est la fuite en avant d’un régime Touadéra qui n’a plus aucune légitimité populaire“.
L’ombre inquiétante de Wagner sur le régime Touadéra.
L’influence russe derrière ce projet de loi du régime Touadéra interroge également sur le rôle croissant du groupe Wagner dans la gouvernance du pays. Plusieurs sources affirment que des “conseillers” russes ont directement participé à la rédaction du texte.
“Wagner n’est pas là uniquement pour la sécurité. Ils s’immiscent de plus en plus dans les profondeurs des affaires intérieures du pays”, s’inquiète un diplomate occidental sous couvert d’anonymat. “Avec cette loi, ils cherchent à évincer toute influence occidentale pour avoir les mains libres“.
Si ce projet liberticide venait à être adopté, il marquerait un tournant inquiétant pour la démocratie centrafricaine. Le régime Touadéra franchirait une nouvelle ligne rouge, au mépris des droits humains et des libertés fondamentales. Face à cette dérive autoritaire, la mobilisation de la société civile et de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire pour préserver les acquis démocratiques si chèrement obtenus en Centrafrique.
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