Le Professeur Gaston N’Guerekata souhaite ses Vœux de Nouvel An aux Centrafricains, et profite de l’occasion pour analyser la Situation Politique et Sociale de son pays
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
À l’approche du Nouvel An 2025, le Professeur Gaston Mandata N’Guerekata, universitaire centrafricain, a publié une analyse critique de l’état de la République Centrafricaine sous la présidence de Faustin Touadéra. Dans son message, qui fait suite au discours présidentiel du 28 décembre 2024 devant les députés de la nation, le Professeur N’Guerekata dresse un bilan sans concession de l’année écoulée. Son analyse s’appuie notamment sur des données de la Banque Mondiale et des Nations Unies, abordant les défis économiques, sociaux et politiques auxquels fait face le pays. Il évoque particulièrement la situation préoccupante du secteur éducatif, les difficultés économiques persistantes, et ce qu’il considère comme un recul des libertés démocratiques. Dans un style direct et critique, il partage ses préoccupations sur la gouvernance actuelle avant de présenter ses vœux à ses compatriotes pour l’année 2025.
Veuillez trouver l’intégralité de ses vœux ci-dessous :
Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes
L’année 2024 s’achève. Dans quelques heures, une nouvelle année va commencer, l’occasion de présenter nos vœux et formuler des résolutions pour nous, nos familles et le pays, pour les 12 mois à venir.
Mais avant cela, en tant que nation, il importe de jeter un regard rétrospectif et critique sur l’année qui s’en va.
Monsieur Faustin Touadéra s’est fait violence, pour la première fois depuis son accession à la tête de l’état, pour se livrer à cet exercice obligatoire dans toute démocratie, en prenant la parole devant les députés de la nation le 28 décembre 2024.
Mais l’homme est tellement inaudible, tellement médiocre, sans charisme, que j’ai dans un premier temps, comme beaucoup de personnes, centrafricains ou non, refusé d’écouter ses habituels mensonges, manipulations et autres réalisations purement fictives et utopiques.
Ma conscience de citoyen, cependant, m’interpelle. Un regard rapide, en diagonale, confirme sans surprise, que c’est un discours creux, déconnecté de la réalité socio-politique et, chose inouïe pour un diplômé en mathématique, dépourvu de chiffres. Un bilan sans chiffres, est-il un bilan ?
Chers compatriotes.
C’est en tant qu’un citoyen lambda que, brièvement, je vous fais part ici de mon analyse sur le parcours du bateau Centrafrique en 2024, un bateau ivre, sans pilote et sans destination.
D’abord, notons qu’un chef est jugé par son trait de caractère et sa personnalité. Manifestement, Touadéra semble avoir un problème existentiel. Il n’est ni un homme de parole, ni un homme de dialogue. Bref, il n’est pas et ne sera jamais un grand homme. Il fait feu de tout bois pour traquer celles et ceux qui ne pensent pas comme lui, qu’ils soient des opposants politiques, des universitaires indépendants, ou même des petits commerçants et travailleurs miniers. Il a livré le pays aux mafieux et mercenaires étrangers qui commettent impunément des exactions sur les populations. Très machiavéliquement, il a mis la justice au pas. Le procès du député Dominique Yandoka, encore appelé procès de la honte, en est une preuve éclatante. Il ne s’entoure que de collaborateurs incompétents, mafieux, criminels et maitresses sans qualifications. De l’avis de tous les observateurs de la situation nationale, l’année 2024 a connu un rétrécissement drastique de l’espace civique ainsi qu’un grand recul des libertés individuelles et démocratiques pourtant garanties par la Constitution, sa constitution de 2023.
Quid de son bilan pour 2024 ? Je me réfère globalement au dernier rapport de la Banque Mondiale du 17 Octobre 2024.
- Au plan économique. Selon ce rapport, la RCA occupe le 191e rang du classement sur 193 pays en 2022 de l’indice du capital humain et de développement humain. Depuis, aucun progrès. L’économie a continué de stagner en 2023 en partie à cause d’une baisse de 13% de la production déclarée d’or au cours du premier trimestre 2024, probablement liée à une augmentation de la contrebande et aux privilèges illégalement octroyés aux mercenaires du groupe Wagner. Les problèmes liés à l’importation du carburant par voie fluviale (80 à 85% des importations) et la gestion opaque de ce secteur sont en grande partie un facteur important de l’effondrement de l’économie. La croissance du PIB pour 2024 est estimée à 0,7%. Le plus bas de toute la région.
- Au plan social. Là aussi, le bilan est catastrophique. Selon le bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires, plus de 2,8 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire, ce qui atteste d’une extrême pauvreté, en particulier en zones rurales. La mortalité maternelle est l’une des plus élevées au monde (835 pour 100.000 naissances vivantes), tandis que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans le sixième le plus élevé au monde.
La RCA a l’un des plus faibles indicateurs d’instruction au monde, bien que le pays soit dirigé depuis 9 ans par un universitaire. La qualité de l’enseignement primaire est faible avec 67% de maitres-parents. Le secteur éducatif est non seulement laissé à l’abandon, mais il est ruiné par l’intrusion intempestive de la politique dans les classes et sur le campus de l’unique université publique et la promotion des médiocres. En allant moult fois contre les décisions du Conseil d’Université, tout comme il l’a fait pour la Cour Constitutionnelle de 2016 à 2022, Touadéra se présente comme un hors-la-loi, l’incarnation même d’un tyran des temps modernes. Plutôt que concevoir et mettre en œuvre une politique efficace de développement du secteur éducation avec la participation de toutes les voix autorisées et compétentes en la matière, Monsieur Touadera est habité par une quête irrésistible d’une quelconque gloire universitaire, une gloire toujours lointaine. Je mets en doute ses qualifications en matière universitaire et professionnelle et me démarque résolument de sa politique d’ores et déjà vouée à un échec dont le pays va peiner à se relever de longues années durant .
Notre pays est classé 188e sur 191 en termes d’égalité des sexes, malgré une loi votée depuis novembre 2016. Cette situation hypothèque gravement la participation des femmes au développement du pays.
Sans infrastructures sportives homologuées, le pays peine à participer victorieusement aux compétitions internationales. La jeunesse est donc privée de tout rêve de porter haut le flambeau du Centrafrique à travers le monde.
Au plan extérieur, le « pouvoir » de Bangui se livre à une diplomatie de la mendicité et de la duperie qui n’inspire pas confiance à nos partenaires traditionnels.
Enfin, le pays a atteint un niveau de dépravations morales avancées et de violences inhumaines cyniquement orchestrées par les dignitaires du régime par le biais de soi-disant hystériques, indécents et inconscients « cours magistraux » et autres « lives » sur l’histoire de la République Centrafricaine.
Chers compatriotes. Au regard de ce tableau non exhaustif, il est évident que le bilan de Monsieur Faustin Touadéra pour l’année 2024 est en fait nul, « garbage » pour les anglophones, et pour mes collègues mathématiciens, il (ce bilan) est plus petit qu’epsilon.
Il nous reste à vous souhaiter un meilleur destin pour 2025, un destin que seul le départ de Monsieur Touadéra, Président illégitime et criminel, a pouvoir de garantir.
Bonne et heureuse année 2025. Que Dieu protège notre cher pays. Je vous remercie.
Professeur Gaston Mandata N’Guerekata
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