Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Des ordures qui submergent les monuments historiques, des routes défoncées, une capitale à l’abandon. Les images saisissantes publiées par le journaliste Christian Aimé Ndota ce 20 novembre 2024 témoignent de l’effondrement spectaculaire de Bangui, à quelques jours des célébrations de la proclamation de la République.
La ville de Bangui : l’éclat perdu d’une place symbolique
En 2010, la Place Omar Bongo, communément appelée Place Marabena dans le cinquième arrondissement, incarnait la fierté de la ville de Bangui. Les images d’archives montrent une esplanade soigneusement entretenue, dominée par une imposante statue de colombe blanche, symbole de paix, perchée sur un socle majestueux. Les drapeaux multicolores flottaient fièrement, les bordures étaient impeccablement peintes, et la circulation s’effectuait sur des routes bien entretenues. L’environnement reflétait une gestion urbaine attentive et une volonté de préserver le patrimoine de la ville.
Le visage défiguré de 2024 de la ville de Bangui. La honte
Quatorze ans plus tard, le contraste est brutal. Les photos récentes filmées par le journalistes Christian Aimé Ndota révèlent une métamorphose catastrophique du même lieu. La statue emblématique, autrefois rutilante, se dresse maintenant au milieu d’un paysage urbain chaotique. Les détritus s’accumulent le long du mur portant le nom du président Bongo, formant des monticules nauséabonds qui défigurent le site. La chaussée, jadis bien entretenue, présente désormais des nids-de-poule béants. L’atmosphère générale est celle d’un abandon total, où même les services les plus élémentaires de voirie semblent avoir cessé de fonctionner.
Une fête nationale du premier décembre oubliée
Traditionnellement, la célébration du 1er décembre, marquant la proclamation de la République, était précédée d’une période intense de préparation. Deux à trois mois avant l’événement, la ville entière se mobilisait. Les quartiers s’animaient d’une effervescence collective, les habitants participaient au nettoyage et à l’embellissement de leurs zones respectives. Cette dynamique touchait également les villes provinciales, créant une atmosphère festive et patriotique à l’échelle nationale.
L’impact du détournement des ressources
Mais depuis 2016, la situation s’est dramatiquement détériorée. Les fonds publics, au lieu d’être investis dans l’entretien urbain de la ville de Bangui et les services essentiels, sont massivement réorientés vers le financement de forces étrangères, notamment les mercenaires de Wagner et les troupes rwandaises. Cette réallocation des ressources a des conséquences dévastatrices sur le quotidien des Banguissois et l’image de leur capitale.
Un recul historique alarmant de la ville de Bangui
Le plus alarmant dans cette spirale de déclin, cette dégradation de la ville de Bangui ne représente pas une simple stagnation mais un véritable retour en arrière d’un siècle. Si 2010 pouvait déjà sembler en deçà des espérances, la situation en 2024 évoque un recul d’un siècle. La ville de Bangui, qui devrait incarner le progrès et le développement, présente aujourd’hui l’aspect d’une ville abandonnée, rappelant, selon certains observateurs, l’état des villages reculés de pays voisins.
Les conséquences multiples
Cette déliquescence de la ville de Bangui a des répercussions profondes :
– Sanitaires : La prolifération des déchets menace la santé publique
– Économiques : L’image dégradée de la capitale décourage les investisseurs
– Diplomatiques : L’état du monument dédié à Omar Bongo affecte les relations internationales
– Sociales : Le cadre de vie détérioré impacte le moral des habitants
Le sursaut vital d’une capitale agonisante
À l’approche du 1er décembre 2024, l’état catastrophique de la ville de Bangui pose question. Comment célébrer dignement la proclamation de la République dans une capitale qui expose ainsi son délabrement ? L’absence de préparatifs traditionnels pour cette fête nationale symbolique démontre l’ampleur de la crise de gouvernance que traverse le pays.
Le contraste saisissant entre les images de 2010 et 2024 ne laisse aucun doute sur l’urgence d’une réaction. Sans intervention rapide et changement radical dans la gestion des ressources publiques, Bangui risque de s’enfoncer davantage dans une spirale de déclin dont les conséquences seront de plus en plus difficiles à inverser.
La situation actuelle de la capitale centrafricaine constitue un signal d’alarme qui ne peut plus être ignoré. Elle appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour restaurer la dignité d’une ville qui fut jadis la fierté de ses habitants.
Par Dr. Alain Nzilo
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