lundi, novembre 25, 2024
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Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….

Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….

 

Voici la place Oumar Bongo dite place Marabena en 2010, illustrant l'article sur Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….
Voici la place Oumar Bongo dite place Marabena en 2010

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Des ordures qui submergent les monuments historiques, des routes défoncées, une capitale à l’abandon. Les images saisissantes publiées par le journaliste Christian Aimé Ndota ce 20 novembre 2024 témoignent de l’effondrement spectaculaire de Bangui, à quelques jours des célébrations de la proclamation de la République.

Voici la place Oumar Bongo dite place Marabena filmée en 2010, illustrant l'article sur Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….
Voici la place Oumar Bongo dite place Marabena filmée en 2010

 

La ville de Bangui : l’éclat perdu d’une place symbolique

 

En 2010, la Place Omar Bongo, communément appelée Place Marabena dans le cinquième arrondissement, incarnait la fierté de la ville de Bangui. Les images d’archives montrent une esplanade soigneusement entretenue, dominée par une imposante statue de colombe blanche, symbole de paix, perchée sur un socle majestueux. Les drapeaux multicolores flottaient fièrement, les bordures étaient impeccablement peintes, et la circulation s’effectuait sur des routes bien entretenues. L’environnement reflétait une gestion urbaine attentive et une volonté de préserver le patrimoine de la ville.

Voici la place Oumar Bongo en 2024 filmée par le journaliste Chritian Aimé Ndota, illustrant l'article sur Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….
Voici la place Oumar Bongo en 2024 filmée par le journaliste Chritian Aimé Ndota

 

Le visage défiguré de 2024 de la ville de Bangui. La honte

 

Quatorze ans plus tard, le contraste est brutal. Les photos récentes  filmées par le journalistes Christian Aimé Ndota révèlent une métamorphose catastrophique du même lieu. La statue emblématique, autrefois rutilante, se dresse maintenant au milieu d’un paysage urbain chaotique. Les détritus s’accumulent le long du mur portant le nom du président Bongo, formant des monticules nauséabonds qui défigurent le site. La chaussée, jadis bien entretenue, présente désormais des nids-de-poule béants. L’atmosphère générale est celle d’un abandon total, où même les services les plus élémentaires de voirie semblent avoir cessé de fonctionner.

 

Une fête nationale du premier décembre oubliée

Voici la honte: la place Oumar Bongo dite Marabena en 2024, filmée par le journaliste Christian Aimé Ndota, illustrant l'article sur Le naufrage de la ville de Bangui: Une capitale aux portes du chaos à une semaine du 1er décembre….
Voici la honte: la place Oumar Bongo dite Marabena en 2024, filmée par le journaliste Christian Aimé Ndota

 

Traditionnellement, la célébration du 1er décembre, marquant la proclamation de la République, était précédée d’une période intense de préparation. Deux à trois mois avant l’événement, la ville entière se mobilisait. Les quartiers s’animaient d’une effervescence collective, les habitants participaient au nettoyage et à l’embellissement de leurs zones respectives. Cette dynamique touchait également les villes provinciales, créant une atmosphère festive et patriotique à l’échelle nationale.

 

L’impact du détournement des ressources

 

Mais depuis 2016, la situation s’est dramatiquement détériorée. Les fonds publics, au lieu d’être investis dans l’entretien urbain de la ville de Bangui  et les services essentiels, sont massivement réorientés vers le financement de forces étrangères, notamment les mercenaires de Wagner et les troupes rwandaises. Cette réallocation des ressources a des conséquences dévastatrices sur le quotidien des Banguissois et l’image de leur capitale.

 

Un recul historique alarmant de la ville de Bangui

 

Le plus alarmant dans cette spirale de déclin, cette dégradation de la ville de Bangui  ne représente pas une simple stagnation mais un véritable retour en arrière d’un siècle. Si 2010 pouvait déjà sembler en deçà des espérances, la situation en 2024 évoque un recul d’un siècle. La ville de Bangui, qui devrait incarner le progrès et le développement, présente aujourd’hui l’aspect d’une ville abandonnée, rappelant, selon certains observateurs, l’état des villages reculés de pays voisins.

 

Les conséquences multiples

 

Cette déliquescence de la ville de Bangui  a des répercussions profondes :

– Sanitaires : La prolifération des déchets menace la santé publique

– Économiques : L’image dégradée de la capitale décourage les investisseurs

– Diplomatiques : L’état du monument dédié à Omar Bongo affecte les relations internationales

– Sociales : Le cadre de vie détérioré impacte le moral des habitants

 

Le sursaut vital d’une capitale agonisante

 

À l’approche du 1er décembre 2024, l’état catastrophique de la ville de Bangui  pose question. Comment célébrer dignement la proclamation de la République dans une capitale qui expose ainsi son délabrement ? L’absence de préparatifs traditionnels pour cette fête nationale symbolique démontre l’ampleur de la crise de gouvernance que traverse le pays.

 

Le contraste saisissant entre les images de 2010 et 2024 ne laisse aucun doute sur l’urgence d’une réaction. Sans intervention rapide et changement radical dans la gestion des ressources publiques, Bangui risque de s’enfoncer davantage dans une spirale de déclin dont les conséquences seront de plus en plus difficiles à inverser.

 

La situation actuelle de la capitale centrafricaine constitue un signal d’alarme qui ne peut plus être ignoré. Elle appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour restaurer la dignité d’une ville qui fut jadis la fierté de ses habitants.

 

Par Dr. Alain Nzilo

Corbeaunews Centrafrique

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