Bangui (République centrafricaine) – Ce samedi 27 août 2022, sur le terrain de l’ex-UCATEX, dans le huitième arrondissement de Bangui, le bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), composé de plus de trente partis politiques et organisations de la société civile, entend organiser un grand meeting de mobilisation contre le projet du référendum constitutionnel annoncé par le Président de la République. Pour la première fois, le gouvernement donne son autorisation, mais ne veut surtout pas procéder à son encadrement ni à sa sécurisation. S’agit-il d’un chantage ou une menace à peine voilée ?
Rédigé par Prisca VICKOS
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 25 août 2022
Le grand meeting du BRDC, le gouvernement se désengage
Suite à la demande formulée par la Coordination du Bloc républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) en date du 19 août 2022 relative à l’organisation d’un meeting sur le terrain de l’ex-UCATEX dans le 8e arrondissement de Bangui le 27 août 2022 à partir de 14 heures , le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, au regard des analyses de la situation sécuritaire, marque exceptionnellement son accord pour la tenue de ce meeting en tenant compte du strict respect des Loi et Règlement en vigueur.
Cependant, contrairement à la procédure administrative habituelle, le gouvernement a préféré répondre à la demande de la coordination du BRDC que par un communiqué de presse. Or, dans le communiqué du ministre de la Sécurité publique, il est bien mentionné que l’encadrement et la sécurisation de cette manifestation incombent aux organisateurs. Plus étonnant encore, le ministre menace :
« le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique met en garde les responsables de la Coordination du Bloc républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) de tout dérapage de nature à troubler l’ordre public ». Le grand meeting du BRDC . Et le ministre va même loin en précisant qu’il priait toute personne à l’écoute du présent communiqué d’en faire part aux intéressés.
Les réactions se multiplient
Pour les leaders de l’opposition démocratique, le pays se dirige inéluctablement vers un régime totalitaire. Depuis quand cela doit faire l’objet d’un communiqué radio ?
Du côté de la population, les réactions se multiplient.
« Je suis surpris que le ministre puisse demander aux organisateurs de garantir la sécurité lors de ce grand meeting du BRDC . Il met pourtant à la disposition de l’autre camp tout l’arsenal d’encadrement qu’il faut. N’est pas cela deux poids, deux mesures. Sacrée RCA! », réagit un internaute.
« Ça sent le piège à pied de nez concernant la sécurisation ou la sécurité de la marche. Les Centrafricains se croient toujours trop malins avec les peaux de banane aux autres au détriment des intérêts du pays », s’alarme un autre centrafricain sur les réseaux sociaux. Tandis qu’un autre, de son côté, pense que Touadera ne serait élu que pour ses partisans.
“L’état centrafricain n’est plus au service de tous les Centrafricains. REGRETTABLE, mais ainsi va la République de TOUADERA, un élu pour ses électeurs et non pour la République.
À méditer……”.
Pour le gouvernement, le fait de mettre en garde les responsables de la Coordination du Bloc républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) de tout dérapage de nature à troubler l’ordre public » c’est non seulement une façon de mettre la pression sur l’opposition, mais aussi faire le chantage sécuritaire en envoyant ses perturbateurs.
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