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Le détachement de l’EUTM-RCA à Bouar : « Connaitre pour mieux combattre »

EUTM à Bouar, instruction tractique. Photo EUTM.
EUTM à Bouar, instruction tractique. Photo EUTM.

 

Bangui ( République centrafricaine ) – Depuis le 16 juillet 2016 et le début de la mission européenne d’entraînement en République Centrafricaine, les différents contingents des 12 pays contributeurs ont déjà formé plus de six-mille FACA, répartis en six bataillons d’infanterie territoriale et un bataillon amphibie. L’EUTM-RCA dispense ses instructions et ses entraînements opérationnels quotidiens à Bangui, mais aussi au Centre de formation et d’entraînement de Bouar (CIEB), ou 48 militaires français et suédois sont actuellement déployés. Au camp Leclerc, ils forment les sous-officiers et futurs sous-officiers des Forces armées centrafricaines. Chaque jour, ils accompagnent et conseillent les FACA dans leur montée en puissance et leur quête d’une armée moderne et pleinement opérationnelle.

 

Depuis le 24 novembre 2019, c’est le détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) de la 13e DBLE qui est déployé à l’Ouest du pays en appui des militaires centrafricains qui luttent pour atteindre cet objectif. En point d’orgue, la qualification de 34 stagiaires FACA au combat interarmes de niveau groupe (FIA – Formation interarmes). Du combat en zone urbaine aux transmissions en passant par les techniques d’intervention opérationnelle rapprochées (TIOR) et le secourisme au combat, tous les domaines essentiels du combat d’infanterie sont abordés. En parallèle, les légionnaires de la « 13 » intégrés à l’EUTM-RCA mettent tout en œuvre pour que les instructeurs centrafricains puissent assurer, dans le futur, les formations en pleine autonomie.

Améliorer sa connaissance pour maîtriser son avenir est la démarche des Forces armées centrafricaines. Apprendre à connaître les militaires centrafricains pour mieux les accompagner est celle des instructeurs de l’EUTM-RCA. Les semaines et les mois passés ensemble dans l’effort et la poursuite d’un objectif commun instaurent progressivement ce climat de confiance et de respect mutuel qui font le creuset de la transmission des savoirs. Pour beaucoup de légionnaires de la 13e DBLE, cette mission en opération extérieure est la première et ils ont à cœur de la remplir avec efficacité et professionnalisme. Les 34 sous-officiers et futurs sous-officiers FACA bénéficient donc d’un appui robuste dans cette formation interarmes qui leur permettra de devenir des chefs de groupe avertis et efficaces au combat. En effet, ce stage dense a pour vocation de les préparer aux situations qu’ils rencontreront en mission opérationnelle.

Une formation interarmes, option infanterie.

Tout au long de la formation, les militaires de l’EUTM-RCA ont mis en place une pédagogie d’enseignement qui fait régulièrement ses preuves dans l’instruction des jeunes soldats français, à savoir l’acquisition de méthodes de travail par l’instruction, la démonstration et la restitution. Les gestes sont répétés autant que nécessaire pour en devenir des réflexes. C’est le cas lors des ateliers qui reproduisent des situations opérationnelles, déclinés en mission spécifiques du combat d’infanterie, comme « reconnaître », « appuyer » par le mouvement ou par le feu, ou encore « s’emparer » d’un objectif en montant à l’assaut. Ici, les FACA répètent ce qui leur a été montré de manière dynamique en s’adaptant au terrain sur lequel ils évoluent. Cette adaptation aux circonstances et à l’environnement est indispensable, et elle fera la force des armées centrafricaines. C’est pourquoi la mission européenne en Centrafrique ne repose pas uniquement sur la simple acquisition du savoir-faire, mais aussi sur une maîtrise tactique et un commandement efficace des chefs de groupe. « Nous les encourageons à donner leurs ordres de manière franche et directe. Au début, nous voulons qu’ils parlent fort,  nous devons les entendre pour corriger d’éventuelles imperfections. Ils doivent aussi, et surtout, se faire parfaitement comprendre de leurs subordonnés.», explique le lieutenant Alexandre, chef de section français de l’EUTM-RCA.

La formation laisse aussi place à l’acquisition de compétences plus individuelles comme la maîtrise de la topographie, la connaissance des matériels et des méthodes de transmissions radiophoniques ou encore le secourisme au combat. Ces trente-quatre stagiaires FACA ont eu seize semaines pour se perfectionner à l’ensemble de ces domaines, bien aidés par la pédagogie et l’ingéniosité des militaires de l’EUTM-RCA.

Cherchant à stimuler et motiver leurs stagiaires en permanence, ces derniers s’investissent également pour atteindre progressivement l’autonomie du CIEB qui a pour vocation de devenir le centre national de formation des sous-officiers centrafricains.

Pédagogie et anticipation : former les formateurs.

Cela faisait 10 ans qu’il n’y avait pas eu de formation au profit des sous-officiers au centre d’instruction de Bouar. La réussite de cette FIA, couplée à la qualité des instructeurs FACA, pourraient amorcer la nouvelle dynamique d’un camp Leclerc vaste et adapté à l’instruction et aux entraînements variés. La présence du détachement de l’EUTM à Bouar permet de travailler progressivement sur l’anticipation et la continuité de la mission par la création d’un pool de spécialistes FACA, principalement dans les domaines ITSC, secourisme et du combat en zone urbaine. Depuis le début du 8e mandat de la mission européenne et l’arrivée de la 13e DBLE, plusieurs militaires du rang, futurs sous-officiers FACA, sont déjà aptes à dispenser eux-mêmes des instructions dans le domaine du secourisme au combat.

Le sous-lieutenant Binzia, adjoint au chef de stage FIA, est un ancien sous-officier qui totalise près de 10 ans de service. Quotidiennement,  il met son expérience au profit de la formation de ses camarades FACA : « Au départ, ce n’est pas évident pour les stagiaires. Les méthodes que nous essayons de leur apprendre avec l’EUTM demandent du travail et de la pratique. Mais ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et seront prêts en temps voulu ».

Former les formateurs est donc un enjeu essentiel du volet opérationnel du projet de restructuration du secteur de la Défense en Centrafrique. Après une période d’agitation prolongée et d’instabilité qui a abouti au quasi effondrement de son Etat, la République Centrafricaine est sur la voie de la renaissance, notamment grâce à la remontée en puissance de ses armées. L’EUTM-RCA veille à soutenir cette courbe positive par la présence et l’abnégation des membres qui la composent. A Bouar, les légionnaires auront armé ce 8e mandat avec la détermination qui les caractérise et ainsi apporter leur contribution au plan de redéploiement progressif de leurs camarades centrafricains sur la terre de leurs anciens.

 

 

 

 

 

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