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Le cri silencieux des écrivains centrafricains : un appel au soutien littéraire sur les réseaux sociaux

Le cri silencieux des écrivains centrafricains

les journaux de Centrafrique
les journaux de Centrafrique

 

Bangui, 15 mai 2023 (CNC) —  L’appel des écrivains centrafricains sur les réseaux sociaux est un écho de leur détresse qui résonne dans le vide. Leur cri, métaphore d’un besoin urgent de reconnaissance et d’appréciation, semble être noyé dans le bourdonnement constant de la toile.

 

Un concert d’un musicien centrafricain attire une foule enthousiaste, prête à débourser 10 000 francs CFA pour une entrée. Les Centrafricains se précipitent, avec une ferveur presque palpable, vers la musique qui les fait vibrer. Cependant, lorsqu’un écrivain propose son livre pour seulement 5 000 francs CFA, les mêmes personnes semblent soudainement se désintéresser ou estiment que le prix est prohibitif. La question se pose alors : pourquoi cette disparité ?

 

Laddy, une célèbre artiste, a récemment organisé un spectacle avec un tarif d’entrée fixé à 150 000 francs CFA. Malgré ce prix, qui est bien plus élevé que celui d’un livre, la foule s’est pressée pour acheter des billets. Les selfies pris lors de l’événement ont inondé les réseaux sociaux, les participants voulant montrer qu’ils étaient capables de se permettre ce luxe. Pourtant, les journaux locaux, à seulement 300 francs CFA l’exemplaire, peinent à trouver des acheteurs. La contradiction est frappante et soulève de sérieuses questions sur les valeurs et les priorités des Centrafricains.

 

Cependant, accuser rapidement la France, ou tout autre entité extérieure, de cette situation serait simpliste. La culture littéraire, comme toute autre, ne se développe pas dans l’isolement. Elle nécessite un soutien institutionnel, une éducation appropriée et un environnement qui valorise et encourage la lecture et l’écriture.

 

Ce que ces écrivains crient sur les réseaux sociaux, c’est un appel à l’éveil, à la revalorisation de la littérature dans la société centrafricaine. Ils nous rappellent que les livres, tout comme la musique, sont des moyens essentiels d’expression culturelle. Les livres véhiculent des idées, des valeurs, des rêves et des réalités qui sont tout aussi vitaux pour l’épanouissement d’une société que toute autre forme d’art.

 

Il est donc temps pour la Centrafrique de redécouvrir la richesse de ses lettres, de soutenir ses écrivains et de reconnaître la valeur intrinsèque de la littérature. Car si le cri de ces écrivains reste sans réponse, c’est toute la société centrafricaine qui risque de perdre une partie précieuse de son âme.

 

Par Alain Nzilo

 

 

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