Bambari (République centrafricaine) —Pour le lancement officiel du projet Londo, financé par la banque mondiale, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA est attendu à Alindao d’ici quelques jours. Des négociations avec Ali Darassa seraient en cours, mais le doute persiste quant à la sécurité des agents qui seront déployés dans ces localités en proie à des violences graves des groupes armés.
Le projet Londo, en langue nationale debout, est un programme financé par la Banque mondiale, et exécuté par l’AGETIP-CAF (Agence d’exécution des Travaux d’intérêt public en Centrafrique). Il est initialement conçu pour donner des revenus aux populations vulnérables contre un travail temporaire d’entretien routier manuel à travers l’approche de la Haute Intensité de main-d’œuvre. Or, depuis quelques mois, avec les échéances électorales qui s’approchent à grands pas, le pouvoir de Bangui tente d’instrumentaliser ce projet de la banque mondiale en Centrafrique à des fins politiques, pour ne pas dire électorales.
En décembre 2019, le projet avait été lancé dans la préfecture de la Basse-Kotto, plus précisément à Mobaye. Après l’achèvement de sa première phase le 6 janvier 2020, la seconde et dernière vient d’être lancée le 10 janvier dernier, toujours dans la ville de Mobaye.
Là où le bât blesse, c’est son prochain lancement, d’ici fin janvier, à Alindao, toujours dans la Basse-Kotto où l’insécurité atteint un point inquiétant depuis quelques semaines.
Le pouvoir de Bangui, qui ne cesse de multiplier de pression sur le Coordinateur dudit projet, souhaite à ce que ce dernier déploie incessamment son équipe à Alindao en vue de préparer l’arrivée prochaine du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA d’ici fin janvier.
Contactée par CNC, une source au sein du gouvernement indique qu’une évaluation avait été faite en décembre dernier, et les conditions de sécurité ne sont pas propices au lancement du projet Londo dans la ville d’Alindao. Mais pour la présidence de la République, il est hors de question de laisser tomber le projet à cause de l’insécurité dans cette localité.
Mais qui seront les bénéficiaires dudit projet à Alindao ?
Rappelons que le 9 janvier dernier, deux soldats FACA ont été assassinés, et des blocs des camps des déplacés internes ont également été incendiés dans les affrontements opposant les soldats FACA et les rebelles de l’UPC à Alindao. La ville, contrôlée en partie par des rebelles, est toujours sous tension
Selon le programme établi, le projet, après son lancement à Alindao, un sous-bureau doit être installé dans la ville, mais aussi dans les villes de Kembé, Gambo, etc.
Or, la semaine dernière, un jeune originaire de Gambo a été assassiné par les rebelles de l’UPC à Pombolo, et la tension est encore visible entre la communauté peule de Pombolo et les populations de Gambo.
Selon les observateurs, la présidence de la République semble volontairement ignorer les menaces sécuritaires dans la région, et souhaite faire son coup politique à quelques mois des échéances électorales.
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