La Dictature en Centrafrique : Un Nouveau Pas Vers l’Instauration du Parti Unique
Bangui, 24 octobre 2023 (CNC) – La République centrafricaine, un pays autrefois prometteur de démocratie et de prospérité, se trouve aujourd’hui à un carrefour critique de son histoire politique. Les dirigeants au pouvoir, sous la houlette du président Faustin Archange Touadera, ont récemment achevé la révision du code électoral, un acte qui menace gravement les fondements démocratiques du pays. Cette démarche, toutefois, n’est qu’un élément d’une série de manœuvres mises en œuvre pour asseoir un pouvoir autoritaire sous la bannière du parti unique.
Le gouvernement de la République centrafricaine, décidément insensible aux préoccupations et aux droits de son peuple, semble déterminé à réduire la diversité politique dans le pays. Le 30 août dernier, une nouvelle constitution, controversée et illégale aux yeux de nombreux observateurs, a été promulguée. Cette constitution a jeté les bases d’un régime autoritaire en renforçant les pouvoirs présidentiels et en restreignant les contre-pouvoirs. Elle a ouvert la voie à la révision du code électoral, un projet qui a été finalisé le 19 octobre 2023.
Ce nouveau code électoral n’est pas seulement un amendement technique, il est une menace à l’égard de la démocratie centrafricaine. Les caciques du régime, réunis à Boali, ont révisé pas moins de 267 articles, modifiant ainsi les règles du jeu politique. L’une des modifications les plus préoccupantes est le passage du mode de scrutin à deux tours à un mode uninominal à un seul tour. Cette tentative de réforme du mode de scrutin avait déjà été faite en 2020, mais avait été abandonnée face à la résistance de l’opposition et des citoyens soucieux de préserver leur démocratie.
Cette résurgence du mode uninominal à un seul tour est inquiétante. Elle témoigne du désir du président Touadera et de son gouvernement de s’accrocher au pouvoir à tout prix, même au mépris de la volonté du peuple. Le mode uninominal à un seul tour réduit les chances pour les partis d’opposition et les candidats indépendants de se faire élire, favorisant ainsi le parti au pouvoir. Cela signifie qu’un gouvernement déjà critiqué pour son autoritarisme est maintenant en passe d’acquérir encore plus de pouvoir et de contrôle sur le processus électoral.
La démocratie en République centrafricaine est clairement en danger. Les dirigeants actuels semblent déterminés à instaurer un parti unique et à éliminer toute opposition significative. Ces manœuvres pourraient plonger le pays dans une ère de répression politique, de censure médiatique et d’étouffement de la société civile. Les citoyens de la République centrafricaine méritent mieux que cela. Ils méritent un gouvernement respectueux de leurs droits et de leurs voix, et non un régime autoritaire qui ne cherche qu’à consolider son pouvoir.
L’avenir de la République centrafricaine est incertain, mais une chose est claire : il est impératif que la communauté internationale surveille de près la situation et fasse pression sur le gouvernement pour qu’il respecte les principes démocratiques et les droits de l’homme. La démocratie en Centrafrique est un bien précieux qui doit être protégé, et les citoyens méritent la possibilité de décider de leur propre avenir politique, sans ingérence ni manipulation.
Affaire à suivre, car l’avenir de la République centrafricaine est en jeu.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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