La Dérive Autoritaire de Faustin Archange Touadera : Un Coup de Massue sur la Justice Centrafricaine
Bangui, 11 octobre 2023 (CNC) – Le 9 octobre 2023 restera gravé dans l’histoire judiciaire centrafricaine comme le jour où le président Faustin Archange Touadera a décidé de limoger sans préavis 10 magistrats, secouant ainsi les fondements mêmes de la justice dans le pays.
Cette décision arbitraire a été annoncée par le biais d’un décret présidentiel, mettant fin aux fonctions de ces 10 magistrats au sein du Corps de la Magistrature de l’Ordre Judiciaire Centrafricain. Le motif invoqué, selon le décret, est un prétendu “manquement aux devoirs de leur charge”. Cependant, les circonstances entourant ces limogeages soulèvent des questions sérieuses quant à la véritable nature de cette décision.
Selon des sources judiciaires bien informées, ces 10 magistrats n’ont pas été révoqués pour incompétence ou faute professionnelle, mais plutôt pour avoir exercé leur droit légitime à une mise à la disponibilité, autorisée formellement par le ministère de la fonction publique. Certains ont choisi de travailler pour des institutions internationales telles que la Minusca, renforçant ainsi leur expérience et contribuant à l’image positive de la Centrafrique sur la scène mondiale.
La stratégie adoptée par ces magistrats était parfaitement en ligne avec les normes internationales, où les fonctionnaires ont le droit de demander une mise en disponibilité pour diverses raisons. Cependant, le ministre de la justice a présenté un ultimatum déconcertant à ces professionnels de la justice en leur demandant de choisir entre la mise en disponibilité et le maintien dans le corps de la magistrature. La réponse des magistrats, consistant à choisir les deux options, a été sévèrement réprimandée par le président putschiste Faustin Archange Touadera.
Cette décision draconienne a envoyé des ondes de choc à travers le système judiciaire et au-delà. Elle suscite des préoccupations légitimes quant à la volonté du président putschiste Touadera de respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire et de permettre aux magistrats d’exercer leurs fonctions en toute impartialité.
Il est impératif de souligner que la mise à la disponibilité de ces magistrats était conforme aux procédures établies par le gouvernement lui-même. La révocation subite et sans préavis par Faustin Archange Touadera s’apparente à une violation flagrante de la séparation des pouvoirs et soulève des inquiétudes quant à la stabilité du système judiciaire dans le pays.
Pour Simon Pascal, un activiste de la société civile centrafricaine, ces limogeages arbitraires envoient un signal alarmant sur la dérive autoritaire du président Faustin Archange Touadera. La communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et les citoyens centrafricains doivent rester vigilants et condamner fermement de telles actions qui sapent les fondements démocratiques et minent la confiance envers le système judiciaire. La Centrafrique mérite une justice indépendante, impartiale et respectée, loin des caprices d’un pouvoir exécutif de plus en plus autoritaire.
Par Alain Nzilo
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