La COSCIPAC dresse un bilan inquiétant sur la situation du pays
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
La Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique (COSCIPAC) a publié vendredi à Bangui un réquisitoire sévère sur l’état de la nation centrafricaine. Dans une déclaration signée par son coordonnateur national Petit Delphin Kotto, l’organisation dresse un tableau particulièrement sombre de la situation politique, sécuritaire et économique du pays, un an avant les prochaines échéances électorales de 2025.
‘Près de 70% de la population vit dans l’extrême pauvreté tandis que le taux de mortalité infantile est l’un des plus élevés au monde’, révèle la COSCIPAC, démentant catégoriquement les affirmations du gouvernement sur le contrôle total du territoire national. L’organisation souligne que la réalité sur le terrain contraste fortement avec les ‘pompeux discours propagandistes des autorités’.
Sur le plan sécuritaire, malgré le déploiement des forces nationales appuyées par les mercenaires russes de Wagner, les forces spéciales rwandaises et la MINUSCA, la situation demeure précaire. À Bangui, pourtant centre du pouvoir situé à 76 km de Damara, ville natale du président Touadéra, le risque de violences persiste. Dans les provinces, notamment dans des villes comme Bria à 595 km de la capitale ou Bambari à 385 km, les opérations militaires se poursuivent sans parvenir à neutraliser les groupes armés.
La société civile pointe également du doigt une gouvernance qu’elle qualifie ‘d’axée sur la démagogie, le népotisme, le clientélisme, la gabegie, la concussion, le tribalisme et surtout la mafia’. La COSCIPAC critique particulièrement la nouvelle Constitution de Touadera promulguée le 30 août 2023, qu’elle considère comme un instrument destiné à permettre au président Faustin Archange Touadéra, alias ‘Baba Kongoboro’, de se maintenir indéfiniment au pouvoir.
L’organisation dénonce aussi les entraves à la liberté d’expression et les restrictions sur les réunions et manifestations publiques. Ces limitations s’inscrivent dans un contexte où ‘des millions de personnes continuent d’être confrontées à la violence, aux catastrophes naturelles et aux déplacements qui limitent considérablement leur accès aux services essentiels’ de base.
La COSCIPAC propose comme solution l’organisation d’un dialogue politique inclusif réunissant l’ensemble des forces vives de la nation, y compris les groupes armés. Cette initiative viserait à ‘décrisper le climat politique et social’ avant les futures consultations électorales de 2025. L’organisation appelle le président Touadéra à ‘laisser tomber son orgueil politique’ et à organiser cette ultime assise qu’elle qualifie de ‘dernière chance’.
En l’absence d’une réponse favorable à cette demande, la COSCIPAC menace de mobiliser toutes les forces vives de la nation pour ‘restaurer la démocratie, la bonne gouvernance et l’État de droit’ dans le pays. Cette position ferme s’appuie notamment sur les conclusions du dernier rapport du FMI et celui du Groupe de Travail de la Société Civile, qui ont tous deux relevé des insuffisances majeures dans la gestion du pays.
Cette déclaration intervient dans un contexte déjà tendu, alimenté par une profonde crise socio-économique et des inquiétudes croissantes concernant la stabilité politique du pays à l’approche des échéances électorales. Elle souligne l’urgence d’engager un dialogue constructif pour éviter une nouvelle détérioration de la situation nationale.
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.