la Centrafrique prisonnière de Wagner, couplé avec la   Corruption et incompétence des autorités : voici le cocktail mortel du PND 2024 – 2028 adopté dimanche

la Centrafrique prisonnière de Wagner, couplé avec la   Corruption et incompétence des autorités : voici le cocktail mortel du PND 2024 – 2028 adopté dimanche

 

Richard Filakota, ministre de l'économie, du plan et de la coopération, débout, en veste grise, dans l'hémicycle de l'assemblée nationale le dimanche 15 septembre 2024 lors de l'adoption du plan national du développement (PND. Corbeaunews-Centrafrique

 

 

Bangui, CNC. Le gouvernement centrafricain vient d’adopter en grande pompe son nouveau Plan National de Développement (PND) 2024 – 2028. Chiffré à 7 000 milliards de francs CFA, ce programme ambitieux prétend mettre le pays sur la voie de la prospérité à partir de 2024 jusqu’à 2028. Mais derrière les discours grandiloquents et les chiffres mirobolants se cache une triste réalité : ce plan est voué à l’échec dès le départ.

 

la Centrafrique prisonnière de Wagner : un pays livré aux prédateurs.

 

Comment parler sérieusement de développement quand le pays est livré aux mercenaires du groupe Wagner ? Ces criminels russes ont la mainmise sur l’économie centrafricaine, pillant les ressources minières et perturbant le commerce. Leur présence même est un obstacle majeur à tout progrès réel.

 

“Wagner contrôle tout : l’or, les diamants, le commerce. Comment développer le pays dans ces conditions ?”, s’interroge un observateur local sous couvert d’anonymat. L’emprise des mercenaires russes va jusqu’à l’empoisonnement massif de la population avec la distribution d’alcool frelaté produit en masse.

 

la Centrafrique prisonnière de Wagner : une sécurité en trompe-l’œil.

 

Le gouvernement met en avant la sécurité comme préalable au développement. Mais de quelle sécurité parle-t-on ? Celle assurée par les groupes armés qui continuent de sévir dans le pays ? Ou par les troupes rwandaises dont la présence soulève des questions ? Ou parle-t-on de la Centrafrique prisonnière de Wagner?

 

La véritable sécurité ne passe pas par le massacre des populations. Elle nécessite une refonte en profondeur du secteur, à commencer par l’armée nationale. “Il faut des officiers compétents à l’état-major, pas des incompétents comme l’actuel chef d’état-major”, fustige un ancien militaire.

 

La gangrène de la corruption.

 

Le PND prône la bonne gouvernance, mais le gouvernement lui-même est gangréné par la corruption. Les détournements de fonds publics sont monnaie courante au plus haut niveau de l’État, et la Centrafrique est totalement prisonnière de Wagner.

 

“Le ministre chargé des relations avec le secrétariat du gouvernement a détourné 60 millions destinés à l’éducation. Le ministre des Sports, 10 millions du comité olympique. Et la liste est longue”, révèle une source au sein de l’administration. Ces dossiers sont étouffés au lieu d’être transmis à la justice.

 

Un capital humain négligé.

 

Le plan met l’accent sur le développement du capital humain. Mais comment y croire quand l’éducation est en ruine ? Depuis 9 ans, aucune école n’a été construite. Les enseignants manquent cruellement, remplacés par des “maîtres-parents” sans formation, payés par les familles, pendant que la Centrafrique est prisonnière de Wagner.

 

“On se moque des Centrafricains. Il faut d’abord former les gens, construire des écoles, recruter des professeurs qualifiés“, s’indigne un syndicaliste enseignant. Le système éducatif est à reconstruire de fond en comble avant de parler d’investissement dans le capital humain.

 

La Centrafrique prisonnière de Wagner , des réformes urgentes à mener.

 

Pour que ce plan ait une chance de réussir, des réformes profondes s’imposent en amont. La lutte contre la corruption doit être une priorité absolue, avec des poursuites judiciaires contre les responsables de détournements.

 

La restructuration de l’armée est indispensable, en commençant par nommer des officiers compétents aux postes clés. Les primes des soldats doivent être payées régulièrement, au lieu de dilapider l’argent pour financer Wagner.

 

Dans l’éducation, un vaste chantier de construction d’écoles et de recrutement d’enseignants qualifiés est à lancer d’urgence. Le système de santé, totalement délabré, nécessite lui aussi des investissements massifs.

 

Un plan déconnecté des réalités.

 

En l’état actuel, ce Plan National de Développement apparaît totalement déconnecté des réalités du terrain. Sans une remise à plat du système, sans des réformes de fond, les milliards promis ne serviront qu’à enrichir davantage les prédateurs qui pillent le pays, comme Baba Kongoboro et son entourage.

 

“C’est un plan sur le papier, sans fondations solides. Il faut d’abord assainir la gouvernance, reconstruire les services de base, avant de parler de grands projets”, analyse un économiste centrafricain.

 

Le peuple centrafricain, lui, reste sceptique face à ces nouvelles promesses. Après des années de souffrance et de faux espoirs, il attend des actes concrets plutôt que des discours. Le développement ne se décrète pas, il se construit patiemment sur des bases saines. Le chemin sera long avant que la Centrafrique ne sorte réellement du marasme.

 

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