La Centrafrique au bord de l’asphyxie financière, le FMI menace de bloquer tout
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Alors que les Centrafricains ploient sous le poids d’un carburant dont le prix a doublé, près d’un milliard de francs CFA de recettes pétrolières s’évaporent chaque mois dans la nature. Un mémo confidentiel du Président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, que notre rédaction a pu consulter, révèle l’ampleur du désastre financier qui menace le pays.”
Une augmentation inexpliquée des prix du carburant
Le gouvernement a récemment imposé un doublement des prix du carburant, une décision aux conséquences dramatiques pour la Centrafrique. “Cette hausse brutale a provoqué une flambée généralisée des prix, touchant particulièrement les denrées de première nécessité et les transports”, témoigne Martin, membre de l’association des consommateurs. Les ménages, déjà fragilisés par l’inflation galopante, sont aujourd’hui au bord de l’asphyxie économique.
Des recettes qui s’évaporent mystérieusement
Le plus scandaleux dans cette affaire est que l’augmentation des prix ne se traduit pas par une hausse proportionnelle des recettes de l’État. Le mémo officiel du Président de la commission finances de l’assemblée nationale révèle que les recettes mensuelles de la Centrafrique atteignent péniblement 1,1 milliard de francs CFA en moyenne entre janvier et août 2024, alors qu’elles devraient s’élever à environ 2 milliards. Une différence de près d’un milliard qui pose de graves questions sur la destination réelle de ces fonds.
“Cette situation est d’autant plus préoccupante que le Décret n°24.157 du 17 juin 2024, fixant la méthodologie de détermination des prix des produits pétroliers, n’est manifestement pas respecté“, souligne un expert financier sous couvert d’anonymat. “Il y a visiblement un système de captation des revenus qui échappe totalement au contrôle de l’État”, probablement destiné au groupe Wagner.
Le FMI menace la Centrafrique
Devant cette gestion calamiteuse, le Fonds Monétaire International a durci le ton. Lors des récentes Assemblées Annuelles à Washington, l’institution a clairement posé ses conditions pour la poursuite de son programme de Facilité Élargie de Crédit (FEC) à la Centrafrique. Au cœur des exigences : une réforme urgente et transparente du secteur des hydrocarbures.
La réponse de la présidence de la République a été aussi surprenante qu’inquiétante. Non content d’ignorer ces avertissements, le porte-parole improvisé du Président Baba Kongoboro, un ressortissant camerounais de surcroit un ancien membre de la milice blouse noire de Paris, s’est permis d’insulter publiquement le FMI et la Banque mondiale. Un comportement diplomatiquement suicidaire qui révèle le mépris total des autorités pour les institutions financières internationales.
Des conséquences catastrophiques pour la Centrafrique en vue
Si le gouvernement persiste dans son refus des réformes, les conséquences seront dramatiques pour la Centrafrique. Le mémo du Président de la commission des finances à l’assemblée nationale liste une série de sanctions qui menacent le pays :
– Suspension immédiate du programme FEC et gel des décaissements prévus (15,7 milliards de francs CFA)
– Arrêt de tous les appuis budgétaires des autres bailleurs, notamment l’aide française de 10 millions d’euros
– Obligation pour l’État de trouver en urgence 10 milliards de francs CFA pour honorer sa dette FMI entre décembre 2024 et mars 2025
Le groupe Wagner privilégié au détriment du peuple
Pendant que les caisses de l’État se vident, le gouvernement continue pourtant de payer rubis sur l’ongle le groupe Wagner et ses affiliés. Une situation qui interroge sur les véritables priorités des autorités.
“Comment expliquer que la Centrafrique trouve de l’argent pour payer des mercenaires du groupe Wagner mais qu’on ne peut pas financer les services essentiels pour la population ?”, s’indigne un député de l’opposition.
Un appel à une réponse urgent
Devant cette situation inquiétante , le Président de la Commission Économie, Finances et Plan, Guy Samuel Nganatoua, appelle le Président de l’Assemblée nationale à intervenir d’urgence auprès du gouvernement. “Les enjeux ont des répercussions sociales incalculables”, avertit-il dans son mémo.
La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Mais pendant qu’il joue avec le feu des sanctions internationales, c’est la population centrafricaine qui continue de souffrir. L’augmentation incontrôlée des prix, la raréfaction des services publics et la perspective d’une cessation de paiement de l’État dessinent un avenir plus que sombre pour le pays.
Sans un changement radical de gouvernance et une réforme en profondeur du secteur pétrolier, la Centrafrique pourrait bien connaître l’une des pires crises économiques de son histoire. Le temps presse, mais la volonté politique semble toujours manquer à l’appel.
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