Jean-François Akandji-Kombé : “Il y a urgence à libérer la Centrafrique de Wagner”

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Jean-François Akandji-Kombé : “Il y a urgence à libérer la Centrafrique de Wagner”

 

Jean-François Akandji-Kombé : “Il y a urgence à libérer la Centrafrique de Wagner”

 

Rédigé le 26 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Lors d’une émission sur la chaîne gabonaise SIBIKAN MEDIA, Jean-François Akandji-Kombé, professeur de droit, a lancé un appel urgent à la libération de la Centrafrique de l’emprise du groupe Wagner qu’il qualifie de “mal total” pour le pays.

 

 

Jean-François Akandji-Kombé  commence par définir la nature de Wagner : “Nous sommes un État. La République Centrafricaine est un État souverain, un État indépendant. Et Wagner, c’est une compagnie privée, c’est une milice privée qui a des appétits d’ogre».

 

Le professeur décrit l’emprise totale de cette milice : “Cette milice privée est comme une sorte de monstre qui a jeté ses tentacules sur la République Centrafricaine et qui aspire tout. Il aspire la politique. Aujourd’hui, il n’y a pas d’espace politique dans notre pays par la faute de Wagner».

 

Cette mainmise politique se traduit concrètement : “Nous sommes le pays aujourd’hui où il y a la transposition des lois liberticides de Russie jusqu’à la loi sur les agents de l’étranger pour museler la société, pour museler l’opinion publique».

 

Jean-François Akandji-Kombé  énumère les domaines contrôlés : “Ils ont préempté la politique. Ils ont préempté l’économie. Ils ont préempté la sécurité».

 

Sur la question sécuritaire, le professeur rejette l’idée d’une amélioration : “Les Wagner sont arrivés à Bangui et se sont étendus sur la totalité de notre territoire. Est-ce à dire que la sécurité est revenue ? Non. Ils sont venus prendre la place des groupes armés pour piller le pays, pour continuer la prédation du pays».

 

Le professeur Jean-François Akandji-Kombé  décrit la condition des Centrafricains dans les zones contrôlées par Wagner : “Quelle est le sort des Centrafricains dans toutes les régions où il y a la présence massive des Wagner ? Les Centrafricains sont aujourd’hui réduits à l’esclavage».

 

Cette comparaison avec l’esclavage n’est pas excessive selon lui : “Il faut que chacun se souvienne de ce qu’a été la colonisation en République Centrafricaine avec des sociétés concessionnaires qui avaient droit de vie ou de mort sur les populations. C’est aujourd’hui la situation de nos compatriotes qui sont dans les provinces».

 

Jean-François Akandji-Kombé  attire l’attention sur un projet en cours : “Aujourd’hui, dans tout l’est du pays, il y a un plan des Wagner auquel participe le président Touadéra avec les troupes du Rwanda, qui est un projet de dépossession des gens de cette terre-là pour la récupérer pour des intérêts économiques».

 

Le professeur précise la nature de cette opération : “Il y a une guerre sourde aujourd’hui qui se déroule. Ce n’est pas une guerre apportée de l’extérieur et contre laquelle se battraient des Wagner. C’est une guerre apportée par des Wagner sur des Centrafricains pour prendre possession de leur terre au prix de la mort».

 

La subordination de l’armée nationale provoque l’indignation du professeur : “Nous sommes dans un pays où ce sont des milices sans foi ni loi qui donnent des ordres à une armée nationale. Notre armée nationale est sous les ordres des Wagner. Il faut manquer de dignité, de sens de l’État pour accepter que ce qui représente notre sécurité en tant que nation dépende d’un groupuscule d’hommes sans foi ni loi».

 

Jean-François Akandji-Kombé souligne le paradoxe : “Prigojine est devenu un homme considéré comme un mal dans son propre pays. Et c’est ça que nous avons. Et c’est de ça que nos gouvernants se vantent».

 

Le professeur Jean-François Akandji-Kombé  dénonce la passivité des dirigeants : “Malheureusement, nous avons à la tête de notre pays des compatriotes qui ont décidé non seulement de prendre en otage le pays, mais qui ont décidé qu’ils ne connaissent qu’une seule manière de réagir par rapport aux Centrafricains, c’est de passer en force».

 

Il qualifie la situation actuelle : “Ce que les Centrafricains vivent aujourd’hui est un retour au temps de la colonisation, au pire moment même de la colonisation, sous la férule des sociétés concessionnaires qui aujourd’hui sont les compagnies Wagner».

 

Akandji-Kombé lance un appel : “Aucun pays, aucun Africain ne peut tolérer cela pour ses propres compatriotes. Comment pourrions-nous le tolérer dans notre propre pays ? Le défi pour nous, c’est de reprendre notre destin en main. Tourner la page, reprendre notre destin».

 

Le professeur insiste sur l’urgence : “Il y a urgence aujourd’hui à restaurer notre pays, à retrouver notre pays pour que les Centrafricains se retrouvent, vivent l’esprit tranquille, en ayant les biens de première nécessité, en ayant ce dont ils ont besoin pour vivre et en pouvant se projeter dans l’avenir, pour construire l’avenir de leurs enfants et des générations futures. Il y a urgence pour cela aujourd’hui».

 

L’appel de Jean-François Akandji-Kombé  à la libération de la Centrafrique de l’emprise de Wagner repose sur plusieurs constats. D’abord, l’incompatibilité fondamentale entre un État souverain et le contrôle exercé par une milice privée étrangère.

 

Ensuite, l’emprise totale de Wagner sur tous les aspects de la vie nationale – politique, économie, sécurité – qui transforme la Centrafrique en territoire occupé plutôt qu’en nation indépendante.

 

Puis, la condition des Centrafricains réduits à l’esclavage dans les zones contrôlées par Wagner, rappelant les pires moments de la colonisation.

 

Enfin, le projet de dépossession des terres dans l’est du pays qui vise à expulser les populations locales au profit d’intérêts économiques étrangers.

 

Cette urgence découle aussi de la subordination de l’armée nationale aux ordres de Wagner, humiliation suprême pour un État qui prétend à la souveraineté.

 

L’appel de Jean-François Akandji-Kombé ne propose pas de méthode concrète pour cette libération. Il identifie la nécessité urgente de “reprendre notre destin en main” sans détailler comment y parvenir face à une milice lourdement armée soutenue par le président lui-même.

 

Cette ambiguïté reflète probablement la difficulté de la situation. Comment libérer un pays de l’emprise d’une milice étrangère quand le chef de l’État collabore activement avec cette milice ?

 

L’urgence soulignée par le professeur Jean-François Akandji-Kombé  témoigne de la gravité de la situation. Chaque jour qui passe renforce l’emprise de Wagner, dépossède davantage les Centrafricains de leurs terres, consolide le système d’exploitation.

 

L’appel à “tourner la page” suggère que la libération de Wagner nécessitera probablement un changement politique majeur. Tant que Touadéra reste au pouvoir avec son alliance avec Wagner, cette libération semble impossible.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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