Interview de Mr. NGUINDA Joseph, président du bureau sous-fédéral de l’ URCA (Sénégal)
Monsieur le président, c’est avec fierté que vous êtes élus à la tête de la sous-fédération de Dakar du parti URCA que préside l’ancien premier ministre Anicet-Georges DOLOGUELE. Quelles sont vos impressions après ce succès incontestable puisque vous n’aviez pas eu de concurrent ?
Joseph NGUINDAT : Il est tout à fait naturel de tirer une certaine satisfaction de l’atteinte d’un objectif individuel. Mais ce qu’il faut retenir c’est que cette élection a permis d’implanter le bureau sous-fédéral de l’URCA à Dakar. L’urgence en RCA aujourd’hui est d’apaiser les tensions pour sortir du cycle de violences multiformes et entrer dans une logique de débats responsables et civilisés afin de tirer l’Etat centrafricain de son effondrement. Cette élection est donc l’acte fondateur qui est venu consacrer l’émergence, sur la scène politique, de ressortissants centrafricains basés au Sénégal, ayant pris la décision de participer à l’œuvre de reconstruction nationale dans les colonnes de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), créé le 23 octobre 2013 par Assemblée Générale Constitutive à Bangui (République Centrafricaine) et officiellement reconnu le 13 janvier 2014.
Quelles étaient vos motivations ?
Ma motivation tire son essence de la situation sociale extrêmement grave que connait la RCA depuis l’accès au pouvoir de la coalition armée « Séléka », malgré le rejet de la prise de pouvoir par la force telle que exprimé par la Francophonie dans la déclaration de Bamako adoptée le 3 novembre 2000. Cette situation n’a pas manqué de susciter la réaction de la communauté internationale qui a bien voulu accompagner le pays dans le cadre d’un processus de sortie de crise, de transition démocratique et de consolidation de la paix et ce, conformément aux objectifs stratégiques arrêtés dans la déclaration de Saint Boniface – adopté le 14 mai 2006 – par les Etats ayant le français en partage. Il y a lieu de noter que dans l’intérêt supérieur de la RCA, les centrafricains eux-mêmes doivent apporter leur réponse politique à une telle situation. Pour ma part, j’ai décidé de suivre la démarche proposée par l’URCA, qui doit être perçue comme une démarche de solidarité et de participation à la rénovation du pays.
Vous êtes entourés pour la plupart par des jeunes centrafricains qui sont élus au sein du Bureau Politique de Dakar. Y aura-t-il une bonne collaboration entre vous avant les prochaines échéances électorales d’août 2015 ?
La présence des jeunes au sein du bureau politique de l’ URCA à Dakar est une très bonne chose dans la mesure où, justement, ça correspond à l’un des objectifs majeurs retenus par les pays francophones, qui consiste à renforcer le rôle des femmes et celui des jeunes en tant que vecteurs de paix et acteurs de développement. Avec mon sens de large ouverture, il est possible d’instaurer un bon climat de collaboration afin de relever ensemble les défis de notre engagement en mutualisant nos expériences et nos motivations pour assurer la plus large mobilisation et l’implication citoyenne de nos jeunes.
Le secrétaire général de l’ URCA en mettant en place le Bureau politique de Dakar a évoqué la question de la mise en place des sections des provinces du Sénégal qui urge telles que Thiès, Casamance et bien d’autres villes. A quand le démarrage du processus de la mise en place des sections du Sénégal?
A mon avis, la mise en place de la sous-fédération de l’ URCA au Sénégal constitue une donnée d’entrée du processus qui permettra de déployer rapidement des sections d’abord à Dakar puis dans les autres régions ciblées à l’intérieur du Sénégal.
Selon le programme de l’ URCA, vous avez le rôle de soutenir la gouvernance du président Anicet-Georges DOLOGUELE. Avez-vous peur d’autres candidats en face de votre candidat pour la prochaine présidentielle ?
Il ne s’agit pas d’avoir peur d’autres acteurs ou protagonistes du processus démocratique qui seraient en face de celui de l’ URCA. Dans le cas de la RCA, il est plutôt question pour les centrafricains eux-mêmes de traduire les conflits ouverts en termes politiques afin de trouver une solution durable qui permettra de sortir le pays de son cycle de grave instabilité et d’incurie. Donc, en tant que Président du bureau sous-fédéral de l’ URCA au Sénégal, je ne saurai que faire preuve de courage et de solidité morale dans mon engagement politique pour soutenir, en prévision du prochain scrutin, le candidat de mon parti dans la libre compétition d’accès au pouvoir.
Comment vous voyez le président Anicet-Georges DOLOGUELE qui ne cesse de communiquer avec la population centrafricaine meurtrie ?
Parmi la multitude de types de dirigeants qui peuvent gouverner notre pays, il se trouve qu’Anicet-Georges DOLOGUELE se distingue particulièrement. Selon ma perception, c’est un homme politique visionnaire, compétent, rassembleur, ayant la capacité à planifier à l’avance et à rallier les hommes, les femmes et les jeunes centrafricains autour d’un projet de société structurant auquel ces derniers adhèrent. En effet, la RCA a besoin aujourd’hui d’une nouvelle génération d’hommes politiques qui peuvent gouverner le pays et faire le bonheur des peuples en créant des richesses dans l’intérêt à long terme des populations présentes et pour les générations futures, le tout dans un contexte de paix et de sécurité propice au développement durable.
Avez-vous un message à l’endroit du président DOLOGUELE ?
Je n’ai aucun message particulier à l’endroit du président Anicet-Georges DOLOGUELE. Mais je dirai tout simplement que j’ai confiance en lui et c’est la raison de mon adhésion à ses idéaux. Toutefois, en dehors de cela est-il que globalement, je reste convaincu que si rien n’est fait de manière urgente et objective par l’ensemble des dirigeants centrafricains pour soutenir les efforts de la communauté internationale, la RCA restera dans une crise récurrente dont personne ne peut aujourd’hui mesurer l’ampleur et les développements futurs. J’en appelle donc à une large mobilisation de la classe dirigeante pour une élimination définitive des facteurs d’instabilité sur toute l’étendue du territoire centrafricain.
Par ailleurs, je réaffirme la prise en compte des recommandations ci-dessous par nos dirigeants :
- Rétablir une véritable harmonie entre les communautés musulmanes et chrétiennes ;
- Mettre en place et équiper l’armée nationale pour assurer la défense opérationnelle du territoire dont les frontières ne sont que très poreuses ;
- Créer un dispositif de veille intégrant toutes les régions de la RCA pour anticiper tout ce qui pourrait impacter négativement la paix et la sécurité sur le territoire centrafricain ;
- Assurer le développement harmonieux des différentes régions de la RCA pour éviter des frustrations qui pourraient susciter la haine viscérale entre centrafricains ;
- Promouvoir les droits des femmes et des jeunes et assurer le renforcement de leurs capacités afin de bien combattre la pauvreté ;
Que direz-vous aux centrafricains de la diaspora sénégalaise ?
J’invite les centrafricains de la diaspora sénégalaise à s’engager politiquement dans les colonnes de l’ URCA, formation politique de challenge, afin de contribuer à relever le défi de reconstruction nationale.
Propos recueillis par Pierre INZA
Email : globevisionnaire@yahoo.fr