Ingérence politique dans les affaires religieuses à Mbaïki : la nouvelle mosquée fermée

Ingérence politique dans les affaires religieuses à Mbaïki : la nouvelle mosquée fermée

Façade de la nouvelle mosquée de Mbaïki, inaugurée le 9 septembre et fermée deux jours plus tard par les autorités locales.

 

 

Bangui, CNC. La mosquée centrale de Mbaïki, chef-lieu de la Lobaye, a été fermée par les autorités locales à peine quelques jours après son inauguration. Cette décision choquante intervient suite à un désaccord sur la désignation de l’imam.

 

Immixtion inacceptable des politiques dans l’affaire de la mosquée de Mbaïki .

 

Les autorités locales et certains députés se sont ingérés dans un domaine qui ne relève pas de leur compétence. Le député de Mbaïki 1, Brice Kakpayen, a révélé que l’imam venu de Bangui a désigné un imam tchadien pour diriger la mosquée, provoquant la colère de la communauté musulmane locale.

 

“Ils veulent à tout prix mettre leur marionnette à la tête de cette mosquée. C’est inacceptable !”, s’indigne un fidèle sous couvert d’anonymat.

 

Cette ingérence va à l’encontre du principe de laïcité et de la liberté religieuse. L’État n’a pas à s’immiscer dans la nomination des responsables religieux.

 

mosquée de Mbaïki : la discrimination envers les Tchadiens ?

 

Un observateur centrafricain s’interroge: “Si la communauté musulmane, si le chef de la communauté musulmane a désigné un imam tchadien pour diriger cette mosquée, quel est le problème des autorités ? Dans l’Église catholique, on voit des prêtres italiens, tchadiens, camerounais, congolais diriger sans problème. Pourquoi y a-t-il une telle opposition pour la mosquée ?”

 

Cette remarque prouve une possible discrimination envers les Tchadiens. “Donc tout ce qui est tchadien dans le pays est interdit ?”, s’interroge un habitant de Mbaïki.

 

Tensions communautaires attisées.

 

Cette manœuvre politique crée des tensions au sein de la communauté musulmane de Mbaïki. D’un côté, les fidèles locaux qui ont contribué à la construction de la mosquée. De l’autre, une équipe venue de Bangui.

 

Un pouvoir qui cherche à tout contrôler.

 

Cette affaire montre la volonté du pouvoir en place de mettre la main sur toutes les sphères de la société, y compris religieuse. Même le président de la communauté islamique centrafricaine est qualifié de “griot du régime” par certains observateurs.

 

“Ils veulent que tout le monde fasse la glorification de Touadéra. Si ce n’est pas pour Touadéra, il ne faut pas le mettre à la tête de la mosquée”, dénonce un habitant de Mbaïki.

 

Cette ingérence politique risque d’amplifier les tensions dans une région déjà instable. Les autorités feraient mieux de se concentrer sur les vrais problèmes du pays plutôt que de créer artificiellement des conflits religieux.

 

“Les autorités n’ont rien à voir dans cette histoire. Elles doivent rester en dehors de ça et laisser le chef de la communauté musulmane décider“, conclut un leader communautaire local, appelant au respect de l’autonomie religieuse.

 

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