Hugues Francis Mongombé : « Une campagne de chicote électorale contre les opposants »

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Hugues Francis Mongombé : « Une campagne de chicote électorale contre les opposants »

 

Hugues Francis Mongombé : « Une campagne de chicote électorale contre les opposants »
Faustin Archange Touadera, diacre de son Église Baptiste Ngoubagara lors de sa prière à Dieu

 

Rédigé le 02 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Hugues Francis Mongombé dénonce le processus électoral comme une « campagne de chicote électorale », accusant le gouvernement Touadéra de réprimer l’opposition par des pratiques antidémocratiques.

 

 

Dans l’émission Débat Patara sur la radio Ndèkè -Luka, animée par Armando Yanguendji, Hugues Francis Mongombé, vice-président du parti ITA, a livré une critique cinglante du processus électoral centrafricain, qualifiant les élections prévues pour le 28 décembre 2025 de « campagne de chicote électorale ». Face à Davy Yama, commissaire à l’Autorité Nationale des Élections (ANE), Mongombé a dénoncé un système conçu pour punir et marginaliser l’opposition, accusant le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra de manipuler les règles électorales pour consolider son pouvoir. Ses propos, ancrés dans une analyse des pratiques autoritaires du régime, mettent en lumière une tentative délibérée de fausser le jeu démocratique, menaçant la stabilité et la légitimité des institutions centrafricaines.

 

Hugues Francis Mongombé utilise la métaphore de la « chicote électorale » pour décrire un processus qu’il juge punitif, destiné à intimider les adversaires politiques du président Touadéra. « Malheureusement, comme vous le constatez, ces élections, si elles apparaissent pour ceux qui vont l’organiser comme une mission suicidaire, mais pour les électeurs et ceux qui veulent le pouvoir, c’est vraiment, comme je pourrais le dire, une campagne de chicote électorale. Allez-y, allez-y, allez-y, tant pis, si ça va ou ça va pas, allez-y », déclare-t-il. Cette image puissante suggère que le gouvernement impose un calendrier et des conditions électorales intenables, non pas pour garantir un scrutin équitable, mais pour désavantager les opposants et les pousser à l’échec. Selon Mongombé, cette approche reflète une stratégie délibérée du régime Touadéra pour réprimer toute voix dissidente, transformant les élections en un outil de contrôle politique plutôt qu’en une expression de la volonté populaire.

 

Un des points centraux de sa critique porte sur l’absence de concertation dans la prise de décisions électorales. La constitution et le code électoral exigent un cadre de concertation permanent, réunissant le gouvernement, les partis politiques et la société civile, pour garantir un processus transparent et inclusif. Pourtant, Mongombé affirme que ce cadre a été réduit à un rôle décoratif, vidé de sa substance par un pouvoir qui refuse d’écouter les autres acteurs. « Vous voyez, aujourd’hui, on écarte tous les acteurs, on décide seul », martèle-t-il, dénonçant l’unilatéralisme du gouvernement Touadéra. Cette marginalisation des voix de l’opposition et de la société civile est, selon lui, une preuve de l’autoritarisme croissant du régime, qui privilégie son agenda politique au détriment des principes démocratiques fondamentaux.

 

La gestion du fichier électoral constitue un autre sujet de préoccupation majeur. Mongombé s’insurge contre la décision de permettre à environ 8 000 électeurs de voter sans carte biométrique, en s’appuyant sur des pièces d’état civil. Il qualifie cette mesure de « nid à la fraude », arguant qu’elle viole l’article 29 du code électoral, qui exige des garanties de fiabilité pour toute modification des règles d’identification des électeurs. Cette décision, validée par le ministre de l’Administration du territoire, Bruno Yapande, sans consensus préalable, est perçue comme une tentative claire de manipuler le scrutin. Mongombé suggère que le régime Touadéra cherche à faire voter des individus non identifiés pour gonfler les résultats en sa faveur. « Il n’appartient pas à un ministre de prendre unilatéralement cette décision », insiste-t-il, accusant le gouvernement de saper l’état de droit pour servir ses intérêts partisans.

 

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