Harouna Douamba, ambassadeur des fake-news en Afrique
En Afrique, les fake-news continuent de pleuvoir. Homme d’affaires ivoirien d’origine burkinabè, Harouna Douamba en est l’un des visages.
Bangui, 12 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
À la tête d’un réseau de propagande basé en Centrafrique et au Burkina Faso, le nom de Harouna Douamba est bien connu de la scène internationale. En mai 2023, Meta dénonce la prétendue agence de performance numérique nommée Groupe panafricain pour le commerce et l’investissement (GPCI), dirigée par M. Douamba. Meta l’accuse alors de perpétrer des « opérations d’influence secrète », visant à manipuler l’opinion publique africaine. Par ce réseau, de nombreux faux sites d’informations et une grande quantité de comptes sur les réseaux sociaux publient et partagent des informations mensongères, dont des scoops diffamatoires et des théories complotistes populaires. Ce procédé se maintient par la création automatisée et perpétuelle de nouveaux sites et nouvelles pages en ligne, au fur et à mesure des suppressions. La zone de diffusion touche le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et bien d’autres pays sahéliens.
Ses activités ne sont pas récentes. En 2021, Facebook met déjà la main sur de nombreux comptes et pages, par lesquels l’organisme de M. Douamba désinformait massivement, usant du même mode opératoire qu’à ce jour. L’ONG fictive « Aimons notre Afrique » en est la couverture. 32 pages et 52 comptes sont alors supprimés.
Plus récemment, le 26 septembre 2022, le tribunal de Grande Instance de Bangui, sous la domination de la mafia centrafricaine, le traduit en justice. M. Douamba est alors condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 10 millions de FCFA pour diffamation. Il s’était attaqué à juste titre à des autorités centrafricaines, dont le très mafieux Sani Yalo, proche de la présidence centrafricaine. La même année, un mandat d’arrêt international est lancé contre sa personne.
Par opportunisme, les débuts de ce visage emblématique en manipulation de l’information remontent à 2018 : cette année-là, Harouna Douamba est devenu un pion clé de la désinformation étrangère sur son propre continent, après un cuisant échec dans le monde des affaires.
Un faux allié panafricain au service de Moscou.
« Lobbyiste proche de la galaxie Wagner », le décrit ainsi l’ONG Reporter sans Frontières (RSF) à l’issue de plusieurs enquêtes. Pour rappel, le groupe de mercenaires russe Wagner est étroitement lié au Kremlin. Depuis son arrivée en Afrique, il œuvre ardemment à prendre sa part du riche gâteau du grand continent, notamment par l’exploitation de sites miniers à l’Ouest. Selon le collectif All Eyes On Wagner, les structures dirigées par M. Douamba ont été financées par la société du groupe Wagner, Lobaye Invest, très présente en Centrafrique.
De facto, les informations postées en masse par les différents canaux du GPCI concernent pour la plupart des sujets de préoccupations russes. Le but étant de tourner l’opinion publique à l’avantage de la Russie, tout en gommant les crimes de contre l’humanité perpétrés par ses hommes sur place.
Au vu de ces faits avérés, il est tout à fait concevable que Harouna Douamba serve en réalité les intérêts d’un énième pays étranger en se faisant passer pour un panafricaniste convaincu. Il est aujourd’hui plus que jamais important de cultiver un esprit critique vis à vis des informations circulant en ligne.
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