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Ghana: des peuls risquent de devenir apatrides

Bangui (République centrafricaine) – 21 oct. 2019 20:38

“Je suis né et j’ai grandi au Ghana, mon père est né et a grandi au Ghana et nous n’avons nulle part où aller. Nous sommes tous Ghanéens, et le Ghana aussi nous rejette. Qu’allons-nous faire? ”
Cette question, Awudu Seidu la pose parce qu’on vient de lui refuser la carte d’identité ghanéenne. Pourtant ce Peul est né au Ghana il y a 24 ans.
Mais les agents chargés de l’enregistrement ont reçu des instructions : ils ne doivent pas délivrer de carte d’identité aux étrangers qui n’ont pas été naturalisés Ghanéens malgré de longues années de séjour dans le pays.
“Les grands-parents de ma mère étaient des soldats au Ghana. Ils ont participé à la Première et à la Seconde guerre mondiale pour le Ghana et les documents sont là comme preuves. Mais ils nous ont virés et nous n’avons pas eu d’autre choix que de partir”, témoigne Abukari Hamidu un Peul qui a également essuyé un refus de l’administration.
Pas conforme à la loi
Mais l’argument de Seidu et Hamidu n’est pas pris en compte dans la nouvelle loi ghanéenne sur la citoyenneté, selon le directeur général de l’Autorité nationale d’identification, le professeur Kenneth Agyemang Attafuah.
“La loi ghanéenne sur la citoyenneté diffère de la loi américaine sur la citoyenneté ou de la loi britannique sur la citoyenneté en ce qui concerne le lieu de naissance. Si vous êtes né au Ghana de parents étrangers, cela ne fait pas de vous un Ghanéen. Parler couramment la langue nationale ne fait pas de vous un Ghanéen si vous n’avez pas été naturalisé. Même si vous êtes né de parents étrangers ou si vous vivez ici depuis des millions d’années,” commente-t-il.
Conséquences
Cette décision affectera environ 800.000 Peuls vivants actuellement au Ghana. A long terme, il sera difficile pour ces personnes de poursuivre une vie normale dans le pays sans cette carte d’identité.
Des refugiés peules du Nigeria.
“Nous sommes allés à l’école, nous avons accumulé des expériences pour travailler pour le pays. Tout le monde a les compétences nécessaires pour aider le pays d’une manière ou d’une autre. Si on vous refuse la carte, comment allez-vous travaillez ?”, s’interroge Awudu Seidu, conscient que cela représente un obstacle pour continuer à vivre et gagner sa vie dans ce pays.
Avec cette décision, les Peuls sont considérés aujourd’hui comme des apatrides au Ghana bien que certains travaillent aussi dans le secteur public.

Avec AFP/VOA

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