Corbeaunews 24-07-2014 par Gisèle MOLOMA
Annoncé au début comme le dernier espoir pour la République Centrafricaine de retrouver le chemin de la paix, le forum de Brazzaville s’est vite transformé à un ring des stratèges internationaux en matière de négociation.
Dès son démarrage le lundi 21 juillet dernier, le Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique en Centrafrique a attiré l’attention de tous les médias du monde, d’ailleurs beaucoup en font leur Une. Pour pouvoir bénéficier de cette vague médiatique et faire monter les enchères afin de peser sur les négociations, les représentants des deux principaux groupes armés présents, à savoir la Séléka et l’Anti-Balaka, ont sollicité l’appui de plusieurs conseillers en stratégie. Chacun essaie, par sa manière, de monter les enchères mais la stratégie employée par la Séléka a fini par payer.
Au premier coup, les Représentants de la Séléka ont mis la barre haute en demandant la démission de Madame Samba-Panza, Présidente de la transition actuelle. Dans cette revendication, ils savent pertinemment qu’elle ne va pas être acceptée mais c’est une manière pour eux de secouer la Présidente. Puis, pour pousser encore plus loin, ils demandent la partition de la RCA, cinq (5) postes dans le Gouvernement dont celui du Premier Ministre. À ce niveau, la tension est déjà à son comble mais pour les Séléka, le pire est à venir. Le lendemain ils menacent de boycotter le Forum en restant tranquillement dans leurs chambres d’hôtel. Cette dernière attitude a fait trembler toutes les délégations présentes à ce Forum, même le Président Sassou Nguésso du Congo n’était pas à l’aise ce jour. Finalement tout le monde a compris que la Séléka joue leur dernière carte de survie politique et face à eux les Anti-Balaka qui n’ont rien à dire que de demander l’amnistie pour leurs éléments. Revendication aussitôt refusée et sans conséquence.
Alors, beaucoup des Centrafricains se demandent qui sont derrière les Séléka? Car la manière dont les Séléka mènent cette négociation montre bien qu’ils sont super organisés. Mais selon un analyste de cette crise, il affirme sans doute que le Tchad est derrière eux. Deby et son premier Ministre ont déjà planifié depuis longtemps en formatant les responsables de la Séléka à la manière de négocier.