Financement libyen : un proche de Sarkozy aurait perçu 440 000 euros en pleine campagne présidentielle

Publié le 1 décembre 2019 , 8:31
Mis à jour le: 1 décembre 2019 8:41 pm

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Thierry Gaubert, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy aurait touché en 2006 un virement de 440 000 euros provenant du régime libyen de Khadafi et ayant transité par un compte appartenant à l’intermédiaire Ziad Takieddine. C’est ce qu’affirme ce dimanche Mediapart.

 

Condamné en mai 2012 à une peine de prison avec sursis pour détournement de fonds, Thierry Gaubert aurait reçu cette somme le 8 février 2006 sur un compte ouvert aux Bahamas par un virement de la société Rossfield, qui serait la propriété de Ziad Takieddine. L’argent aurait ensuite été transféré le lendemain sur un compte non identifié.

En aucun cas de l’argent libyen, selon Gaubert
Or Rossfield n’aurait été « alimentée que par de l’argent du régime de Khadafi », selon le journal, à hauteur de six millions d’euros en 2006 : trois millions en janvier, soit quelques jours avant le virement évoqué dimanche, un autre en mai et deux derniers en novembre. Contactés dimanche par l’AFP, Thierry Gaubert et Ziad Takieddine n’avaient pas réagi dans l’immédiat.
Thierry Gaubert a affirmé au journal en ligne que « Rossfield n’est pas du tout Ziad Takieddine » et qu’il ne s’agit « pas du tout d’argent libyen ».
Des indices convergents vers la Libye de Khadafi
Après six ans de travail des juges d’instruction, une somme d’indices troublants a donné corps à la thèse d’un financement de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de Khadafi.
En novembre 2016, Ziad Takieddine, mis en examen, avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d’euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.
Mais aucune preuve matérielle n’a été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à huit mises en examen à ce jour.
L’ancien chef de l’Etat est ainsi mis en examen depuis le 21 mars 2018 pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens ».
Avec plusieurs proches, il conteste la validité de cette enquête judiciaire. L’examen de leurs requêtes en nullité doit avoir lieu le 19 mars devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.
Thierry Gaubert, qui a notamment travaillé auprès de Nicolas Sarkozy à Bercy, doit par ailleurs comparaître à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale ».
Il est, entre autres, soupçonné d’avoir placé des avoirs sur des comptes à l’étranger sans les déclarer au fisc français.

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