Fait inédit : Arnaud Djoubaye Abazène, le parrain mafieux de la justice, appelle les procureurs au respect de la loi
Quelle ironie du sort lorsqu’un pilier de la corruption exhorte au respect de l’éthique! Arnaud Djoubaye Abazène, ministre de la Justice, surnommé par certains magistrats « parrain mafieux de la justice », lance un appel inattendu au corps judiciaire pour un retour à la légalité. Mais peut-on sérieusement prendre au sérieux un tel appel venant de celui qui est accusé d’avoir intégré la mafia au cœur même du système judiciaire centrafricain?
Le décor de l’appel à l’ordre.
Lors de la conférence annuelle des procureurs qui s’est tenue à Bangui, le ministre a publiquement critiqué l’inefficacité des procureurs dans leur zone de juridiction. Arnaud Djoubaye Abazène, tout en déplorant leur proximité avec les justiciables, les accuse de ne pas agir avec l’autorité et l’impartialité requises.
“L’autorité, la crainte du châtiment, la loyauté, la rigueur, l’honneur et la confiance semblent ne plus respecter cet impérateur”, a-t-il déclaré, marquant ainsi son désaccord avec la banalisation de leur rôle par des associations inappropriées avec des acteurs peu recommandables de la société.
Corruption et sanctions.
Le ministre ne s’arrête pas là. Il pointe également du doigt la corruption rampante et l’implication de certains magistrats dans des affaires foncières louches, ainsi que leur silence complice face à la circulation des boissons frelatées. Face à ces manquements, il menace de sanctions, soulignant une promesse de soutien, mais aussi de sévérité :
“Soyez rassurés que vous serez soutenus… mais je n’hésiterai pas à appliquer les sanctions disciplinaires en cas de violation de la loi”.
Un paradoxe flagrant :.
Comment peut-on espérer une réforme sincère quand le réformateur lui-même est accusé à plusieurs reprises de corruption et de malversation? C’est la question que l’on peut se poser en observant ce spectacle où le ministre, à la réputation douteuse, demande à ses subordonnés de s’élever au-dessus des pratiques qu’il est lui-même accusé d’encourager.
Contexte social.
Cette conférence survient dans un contexte où les plaintes pour problèmes fonciers impliquant des magistrats, y compris le ministre Abazène, sont en augmentation, reflétant une crise de confiance profonde entre les citoyens et leur système judiciaire. La demande du ministre, bien qu’apparemment juste, risque donc de sonner creux auprès de ceux qui sont le plus affectés par ces abus.
Il convient de rappeler que l’appel d’Arnaud Djoubaye Abazène au respect de la loi sonne comme un écho ironique dans les couloirs de la justice centrafricaine. Entre accusations de corruption et pratiques mafieuses, la route vers une justice véritablement intègre et impartiale semble encore longue et semée d’embûches. Reste à voir si ce coup de semonce sera le début d’un vrai changement ou simplement un autre acte dans la pièce de théâtre que joue le pouvoir judiciaire en Centrafrique.
Par Gisèle MOLOMA
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