Et si l’ancien préfet du Haut-Mbomou, monsieur Jude Ngayako, a-t-il raison ? Les députés du Haut-Mbomou derrière les miliciens Azandé

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Quand l’ancien préfet du Haut-Mbomou, Jude Ngayako, accusait, en 2023, les élus du Haut-Mbomou de protéger les miliciens Azandé, beaucoup doutaient. Mais en 2025, avec les villes sous leur emprise, une question s’impose : l’ancien préfet n’avait-il pas raison depuis le premier jour ?
Rappelez-vous, en mars 2023, quand la milice Azandé Ani Kpi Gbé a surgi dans le Haut-Mbomou, Jude Ngayako, alors préfet de la région, n’a pas mâché ses mots. Sur la radio Ndéké-Luka, il a accusé les députés locaux d’être derrière ce groupe armé qui commençait à semer le chaos. Les miliciens, quant à eux, demandaient son départ, le pointant du doigt comme un complice des rebelles de l’UPC. Jude Ngayako a répondu que c’était une manipulation instrumentée par les élus de ladite préfecture. À l’époque, on pouvait douter. Mais deux ans plus tard, en ce printemps 2025, la question se pose sérieusement : et si Jude Ngayako avait raison depuis le début ?
Les députés pris dans leurs propres mensonges
Regardez ce qui se passe aujourd’hui dans le Haut-Mbomou. À Zémio, Mboki ou Djemah, les miliciens Azandé ne se cachent plus. Ils contrôlent des villes entières, pillent, tuent, et chassent les musulmans de leurs terres. Le général Limane, un de leurs chefs arrêté récemment, a fanfaronné dans une déclaration audio : 1500 hommes autour de Zémio, 1500 autres à Mboki, et encore plus ailleurs. Il menace ouvertement les musulmans, et pourtant, les députés de la région restent étrangement silencieux ou servent des excuses qui ne tiennent pas debout.
Éric Kpiodigui, le député de Zémio, a déclaré la semaine dernière sur la radio Ndéké-Luka que les jeunes cachés dans la brousse devaient rentrer, que tout était calme. Mais calme pour qui ? Les Azandé terrorisent sa circonscription, et il le sait. Ses cousins, proches du sous-préfet Romaric Sangou Zirani, sont mêlés à ces milices, c’est un secret de polichinelle là-bas. À Mboki, le député ne pipe mot sur le massacre qui se déroule dans sa circonscription contre la communauté musulmane, où des civils continuent de périr. Hermane Lambert Akovourou, député de Djemah, fait pareil : il avait signé en 2023 un texte pour nier les accusations de Jude Ngayako, mais aujourd’hui, il ne condamne pas les exactions. Et Ernest Mizedio, à Obo, s’énerve dans la presse dès que des miliciens sont arrêtés par les mercenaires russes à Bangui, comme s’il prenait leur défense.
Jude Ngayako voyait clair, les faits le confirment
Quand les Azandé ont exigé le départ de Jude Ngayako en mars 2023, ils l’accusaient d’être de mèche avec l’UPC. Lui, il a tenu bon et a dit aux leaders locaux : “Ce sont les députés qui tirent les ficelles”. Les élus, eux, criaient à l’innocence. Ils ont signé une déclaration disant que Jude Ngayako racontait n’importe quoi, que les Azandé étaient juste des gars venus du Soudan du Sud, fatigués des abus de l’UPC. Mais les mois ont passé, et leurs paroles sonnent creux. Les Azandé ne sont pas une bande improvisée. Ils ont des armes, des hommes entraînés à l’étranger – Soudan du Sud, peut-être RDC – et une organisation qui ne vient pas de nulle part. Jude Ngayako l’avait vu venir : ces milices ont des soutiens politiques, et ces soutiens, ce sont les députés du Haut-Mbomou.
Pourquoi Kpiodigui parle de “jeunes effrayés” alors que Liman menace toute la région ? Pourquoi Mizedio défend des miliciens arrêtés pour des massacres ? Pourquoi Akovourou et Kezzoa ne disent rien face aux morts qui s’accumulent ? La réponse est là : ils savent tout depuis le départ. Ils savent qui arme ces hommes, où ils se forment, et pourquoi ils sont là. Ngayako l’avait dit, et les faits d’aujourd’hui lui donnent raison. Les habitants du Haut-Mbomou vivent dans la peur, abandonnés par des élus qui préfèrent protéger leurs intérêts que leur peuple. Alors oui, Jude Ngayako avait raison – et les députés du Haut-Mbomou ne peuvent plus le cacher….
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