Ernest Mada, ministre voleur du gouvernement, dont le salaire est saisi par le trésor public, veut devenir député de Bria

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Ernest Mada, ministre voleur du gouvernement, dont le salaire est saisi par le trésor public, veut devenir député de Bria

 

Ernest Mada, ministre voleur du gouvernement, dont le salaire est saisi par le trésor public, veut devenir député de Bria
Ernest Mada, ministre en charge du secrétariat du gouvernementScreenshot, pris en flagrant délit du vol au ministère de l’éducation

 

Rédigé le 11 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Ernest Mada n’a aucune honte. Condamné à rembourser les 90 millions de francs CFA qu’il a volés au ministère de l’Éducation, ce ministre voleur se présente aujourd’hui aux législatives à Bria 1. Rejeté par les militants du MCU lors des primaires, il revient par la petite porte comme candidat indépendant. Dans la Centrafrique de Touadera, même les voleurs avérés et les faux diplômés peuvent espérer siéger à l’Assemblée nationale.

 

 

Ernest Mada connaît bien les dossiers de corruption. Quand il était directeur de cabinet au ministère de l’Éducation nationale, les partenaires internationaux ont fait des dons importants : de l’argent, des kits scolaires, du matériel destiné aux élèves centrafricains. Plus de 90 millions de francs CFA devaient servir à acheter des livres scolaires et des motos pour le personnel éducatif. Mais Ernest Mada a préféré rediriger cet argent vers ses propres comptes.

 

Quand l’affaire a éclaté en 2023 grâce au courage du journaliste Fiacre Salabe, Mada a d’abord nié. Il a affirmé publiquement qu’il s’agissait d’un autre Ernest Mada, pas lui. Une défense pathétique qui n’a trompé personne. L’Inspection générale d’État, mandatée par le président Touadera, a enquêté et rendu son verdict : Ernest Mada devait rembourser les fonds détournés. Au lieu de le sanctionner véritablement, le système s’est contenté d’organiser un prélèvement automatique sur son salaire. Chaque mois, le Trésor public coupe une partie de sa paye pour récupérer l’argent volé.

 

Mais voilà qu’aujourd’hui, ce cleptomane ministre se présente aux élections législatives dans la circonscription de Bria 1, chef-lieu de la Haute-Kotto. Il n’est même pas candidat officiel du MCU, le parti au pouvoir. Les militants de Bria l’ont battu sèchement lors des primaires. La population locale a clairement exprimé son rejet. Qu’à cela ne tienne : Ernest Mada revient comme candidat indépendant, utilisant sa position privilégiée au sein de l’appareil du parti pour manœuvrer.

 

Car Ernest Mada occupe un poste stratégique : directeur de cabinet du directeur national de campagne du MCU. Ce directeur national de campagne n’est autre que le président de l’Assemblée nationale et premier secrétaire général du MCU. Avec de tels appuis, Mada pense pouvoir contourner le verdict des urnes et manipuler le processus électoral à son avantage. Une manœuvre mafieuse qui permet aux voleurs de rester dans le système, voire de grimper les échelons.

 

Sa récente mission à Bria du 7 au 12 mars 2025 confirme cette stratégie. Dans les communes de Daumbutu et Dabanidu, Mada a joué les héros de la paix devant les médias. Il a assisté à la destruction de 250 armes artisanales et vanté les succès du programme de désarmement. Il a parlé de relèvement, de stabilisation, de vision présidentielle. De beaux discours pour un homme dont le salaire est amputé chaque mois parce qu’il a volé l’argent des écoliers.

 

Quand Mada évoque les défis de l’éducation et de la santé dans la région, on se demande s’il se moque du monde. Comment peut-il disserter sur l’éducation alors qu’il a privé des milliers d’élèves de leurs livres scolaires ? Comment peut-il parler de développement alors qu’il a détourné des fonds destinés à équiper le personnel éducatif en motos ? Cette hypocrisie atteint des sommets rarement égalés.

 

Le journaliste Fiacre Salabe a payé cher son courage. Après avoir révélé les détournements de Mada avec des documents authentiques et vérifiés, il a reçu des menaces des partisans du président Touadera. Mada lui-même a refusé de répondre à ses questions et l’a menacé lors d’une apparition à l’Assemblée nationale. Voilà comment ce régime traite ceux qui osent dire la vérité : on menace les journalistes et on promeut les voleurs.

 

Car depuis que l’affaire a éclaté, Mada n’a cessé de monter : directeur de cabinet du Premier ministre, puis ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement. Touadera fait la promotion des détourneurs de deniers publics. C’est un signal envoyé à toute l’administration : volez tranquillement, vous serez récompensés.

 

Cette candidature pose aussi la question du rôle de la Cour constitutionnelle. En 2020, sous la présidence de Danielle Darlan, plusieurs candidatures avaient été invalidées. Madame Darlan avait rejeté les dossiers d’anciens rebelles, de miliciens, de détourneurs, de personnes ayant fait plusieurs fois la prison. Elle n’avait pas la visibilité sur tous les candidats, mais elle avait au moins sanctionné bon nombre de profils incompatibles avec le mandat législatif.

 

Aujourd’hui, la Cour constitutionnelle accepte la candidature d’Ernest Mada sans broncher. Un homme dont la culpabilité est établie par un rapport officiel de l’Inspection générale d’État. Un homme dont le salaire est saisi mensuellement pour rembourser ses vols. Un homme rejeté par sa propre formation politique lors des primaires. Et pourtant, il peut se présenter devant les électeurs comme si de rien n’était.

 

À Bria, les habitants n’oublient rien. Ils savent qui est Ernest Mada. Ils l’ont déjà rejeté une première fois. Mais avec les moyens de l’État à sa disposition, avec ses connexions au sommet du parti au pouvoir, avec la complicité silencieuse de la Cour constitutionnelle, Mada espère forcer son passage vers l’hémicycle.

 

Pendant que des Centrafricains luttent pour survivre dans un pays aux infrastructures délabrées et aux services publics en ruines, Ernest Mada se pavane et prépare sa campagne électorale. Pendant que des élèves n’ont toujours pas les livres qui devaient leur être distribués, Mada rêve de devenir député. Pendant que le peuple souffre, les voleurs gouvernent et se présentent aux élections.

 

Ernest Mada devrait être devant un tribunal, pas sur une liste électorale. Mais dans le pays de Barthelemy Boganda, devenu depuis neuf ans une entreprise mafieuse où les criminels économiques dictent leur loi, même les voleurs les plus notoires peuvent briguer des mandats législatifs. Et c’est toute la République qui s’effondre un peu plus chaque jour.

 

Par Alain Nzilo….

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