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Droits de l’homme en Centrafrique : Quand le silence tue plus que les armes de Wagner

Droits de l’homme en Centrafrique : Quand le silence tue plus que les armes de Wagner

 

Joseph Bindoumi, Président de la ligue centrafricaine de droit de l'homme
Joseph Bindoumi, Président de la ligue centrafricaine de droit de l’homme. CopyrightRNL

 

Les faits sont accablants. On ne cite que quelques uns produits récemment : Deux Centrafricains décapités à Bouca par les mercenaires russes de Wagner et les soldats des Forces armées centrafricaines (FACA). Un ébéniste sauvagement torturé à Bangui par ces mêmes mercenaires. Un technicien de Wagner, lui aussi, victime de tortures. Et pourtant, les organisations de défense des droits de l’homme en Centrafrique restent désespérément silencieuses. À Bangui, capitale du pays, elles semblent plus préoccupées par des séminaires et des chartes que par les atrocités qui se déroulent sous leurs yeux.

 

Bangui, 15 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Le silence assourdissant des défenseurs des droits de l’homme en Centrafrique.

 

Ces organisations, censées défendre les droits des citoyens centrafricains, semblent avoir troqué leur voix contre le confort des salles de conférence. L’institut Louis Joagnin, qui a mobilisé une trentaine de ces associations pour discuter d’une nouvelle charte, a montré une déconnexion inquiétante avec la réalité. Pendant que des Centrafricains sont torturés et exécutés, ces soi-disant défenseurs préfèrent débattre de « renforcement des capacités » et de « lignes de conduite ». Ce décalage est non seulement alarmant, mais il prouve aussi aux yeux du monde une complicité par omission.

 

Droits de l’homme en Centrafrique : des engagements creux face à la réalité du terrain.

 

Les témoignages des participants à cette rencontre de quatre jours sont révélateurs de leur propre impuissance. Mariam Djanga Fal, coordonnatrice du réseau Mossouka, a souligné l’importance des « risques et des menaces » auxquels font face les défenseurs des droits humains, un discours qui justifie à peine l’inaction sur le terrain. De même, Débonnaire Bomba Wangay, représentant de l’organisation URU, s’engage vaguement à « identifier les risques » et à trouver des « palliatifs ». Des mots qui sonnent vides quand, au même moment, des vies sont brisées sous les coups des tortionnaires du groupe Wagner en province comme à Bangui.

 

 Une charte comme paravent de l’inaction.

 

Magali Besse, directrice de l’IFJD, a présenté cette charte comme un moyen de renforcer la confiance entre les défenseurs des droits humains et la société civile. Pourtant, cette initiative apparaît plus comme une distraction qu’une véritable réponse aux besoins urgents du terrain. Les organisations de défense des droits de l’homme, en signant cette charte, semblent davantage préoccupées par leur image que par l’impact réel de leurs actions. Pendant ce temps, la population centrafricaine continue de subir les pires abus dans l’indifférence générale.

 

 Un devoir de vérité et d’action.

 

Le rôle des organisations des droits de l’homme est de dénoncer, d’agir et de protéger les citoyens contre les abus de pouvoir. Leur silence face aux atrocités commises par les mercenaires de Wagner et les forces armées centrafricaines est non seulement une trahison de ce rôle, mais aussi une abdication de leurs responsabilités les plus fondamentales. Si ces organisations ne sont pas prêtes à affronter la réalité, alors elles ne sont que des témoins passifs, complices par leur silence. Le peuple centrafricain mérite mieux que des promesses creuses et des chartes sans conséquence. Il mérite des défenseurs prêts à se battre pour la justice, même au péril de leur propre sécurité.

 

Ainsi, la question se pose : ces organisations existent-elles réellement pour défendre les droits de l’homme ou ne sont-elles que des façades vides, incapables d’affronter les défis auxquels le pays est confronté ? Le peuple centrafricain attend des réponses et, surtout, des actions concrètes.

 

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