Dossier spécial :  Dans les sillages d’une escroquerie du jamais vu en RCA.  Comment le ministre Héritier Doneng a pu transformer 400 millions en fumée au stade 20.000 places

Dossier spécial :  Dans les sillages d’une escroquerie du jamais vu en RCA.  Comment le ministre Héritier Doneng a pu transformer 400 millions en fumée au stade 20.000 places

 

Héritier Doneng, chef de la milice du pouvoir, nommé ministre de la jeunesse et des sports, illustrant l'article sur Comment le ministre Héritier Doneng a pu transformer 400 millions en fumée au stade 20.000 places
Héritier Doneng, chef de la milice du pouvoir, le requin, nommé ministre de la jeunesse et des sports.

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique

6 heures du matin au stade 20.000 places de Bangui. Un homme en jogging, couvert de poussière, dirige des ouvriers. Difficile d’imaginer qu’il s’agit d’Héritier Doneng, ministre de la Jeunesse et des Sports en exercice. Cette scène surréaliste n’est que la partie visible d’un vaste système de détournement de 400 millions de francs CFA, impliquant fausses entreprises et marchés truqués. Notre enquête exclusive dévoile les coulisses d’un scandale d’État qui prive la Centrafrique de son unique stade international.

 

Comment tout a commencé : la genèse d’une vaste escroquerie de la RCA par Héritier Doneng

 

En décembre 2023, la Confédération Africaine de Football (CAF) sanctionne le stade 20.000 places de Bangui pour non-conformité aux normes internationales. Cette décision contraint l’équipe nationale à délocaliser ses matchs au Cameroun. Devant cette situation, une entreprise chinoise propose une solution de rénovation complète pour un milliard de francs CFA. Mais le gouvernement opte pour une réhabilitation locale, débloquant 400 millions de francs CFA.

 

Un système mafieux bien huilé

 

Notre enquête révèle que le ministre Héritier Doneng a mis en place un véritable réseau criminel impliquant plusieurs hauts responsables. Un cadre du ministère des Sports témoigne : “Dès le départ, le plan était d’écarter les entreprises légitimes pour récupérer la totalité du marché. Sur les dix entreprises sélectionnées, sept étaient des sociétés fictives créées par le ministre Héritier Doneng  et ses complices”.

 

Les trois entreprises légitimes initialement retenues étaient :

– Entreprise Nombala (peinture), gérée par des jumeaux apolitiques

– Entreprise Élégance de Thierry Wambenti, surnommé “le sultan de Dékoua”, Président du MCU région centre-ouest

– Une troisième entreprise spécialisée dans les travaux d’aménagement

 

Le stratagème du ministre-entrepreneur  Héritier Doneng : un spectacle indigne de la fonction ministérielle

 

Le ministre Héritier Doneng a transformé sa fonction en une véritable entreprise personnelle, créant un précédent scandaleux dans l’histoire politique centrafricaine. Notre enquête révèle comment un membre du gouvernement est devenu entrepreneur sur son propre chantier, en violation de la loi sur les marchés publics.

 

“Le ministre Héritier Doneng  se fait passer pour un entrepreneur du bâtiment. Il arrive au stade à 6 heures du matin, vêtu d’un jogging sale et usé. Son véhicule de service, un pick-up GM flambant neuf il y a quelques mois, est maintenant méconnaissable à force de transporter ciment, peinture et autres matériaux de construction”, témoigne un agent de sécurité qui souhaite garder l’anonymat par peur de représailles.

 

Un chauffeur du ministère, également sous couvert d’anonymat, décrit des scènes ahurissantes : “Le ministre Héritier Doneng  garde toujours un costume propre et repassé dans sa voiture. Dès qu’il apprend qu’une délégation ou un rendez-vous important l’attend au ministère, il se change rapidement sur le parking du stade. Une fois la réunion terminée, il remet son jogging et retourne superviser les travaux. C’est du jamais vu pour un ministre de la République“.

 

Les employés du stade racontent comment le ministre Héritier Doneng  s’est improvisé chef de chantier : “Il donne des ordres aux ouvriers comme s’il était un entrepreneur professionnel. Il négocie personnellement l’achat des matériaux, souvent en usant de menaces voilées envers les fournisseurs qui oseraient réclamer un paiement“.

 

Un responsable administratif du ministère confirme l’ampleur du détournement : “Après avoir évincé les entreprises légitimes, le ministre a récupéré leurs contrats via ses sociétés écrans. Il s’est octroyé le rôle d’entrepreneur principal, validant lui-même les factures qu’il avait établies. C’est un conflit d’intérêts manifeste“.

 

“Son véhicule de fonction, initialement destiné aux déplacements officiels, sert désormais de camion de chantier“, note un mécanicien du ministère. “La suspension est complètement déformée à cause des charges excessives. Les sièges sont tachés de peinture et de ciment. C’est un bien public utilisé comme outil personnel de travail“.

 

Le plus révoltant dans ce stratagème est l’utilisation de la fonction ministérielle pour obtenir gratuitement des matériaux. “Il se présente chez les fournisseurs en jouant sur deux tableaux”, explique un commerçant libanais. “Tantôt ministre exigeant une contribution patriotique au nom du chef de l’État, tantôt simple entrepreneur négociant des prix au rabais. C’est une forme sophistiquée d’extorsion“.

 

Cette double casquette ministre-entrepreneur lui permet également d’échapper aux contrôles. Un inspecteur des finances confie : “Comment voulez-vous contrôler efficacement un chantier où le donneur d’ordre est aussi l’exécutant ? Il signe les bons de commande le matin et supervise leur exécution l’après-midi. C’est un système verrouillé“.

 

Des travaux dangereux et bâclés

 

L’inspection des travaux révèle des manquements graves à la sécurité. Un expert en infrastructures sportives alerte : “La piste d’athlétisme est devenue un piège mortel. L’ancien revêtement amortisseur a été remplacé par du béton simplement peint en orange. Une chute sur cette surface peut être fatale“.

 

Le rapport technique liste les principales défaillances :

– Installation de lampadaires domestiques en lieu et place d’éclairage sportif professionnel

– Conversion des toilettes publiques en bureaux mis en location

– Pelouse impraticable transformée en bourbier

– Gradins non sécurisés

– Installations électriques non conformes aux normes internationales

 

La tentative de dissimulation par le ministre Héritier Doneng

 

Face au refus de la CAF de lever la sanction, le ministre Héritier Doneng  tente une manipulation grossière. Un informaticien recruté pour l’opération révèle : “On m’a demandé de retoucher les photos du stade avec Photoshop pour masquer les défauts de peinture. Les peintures sont un peu bizarres.  C’était une tentative désespérée de tromper les inspecteurs de la CAF“.

 

Le contrôle financier du ministère des finances sonne l’alarme

 

Le contrôle financier du ministère des finances est formelle : seuls 25% des travaux prévus ont été réalisés, malgré le décaissement total des 400 millions. Un contrôleur financier confie : “Les documents fournis par le ministre sont remplis d’irrégularités. Nous avons même découvert des factures pour des matériaux jamais livrés au stade“.

 

Un réseau de complicités au plus haut niveau

 

L’enquête identifie les principaux acteurs du système :

– Le ministre Héritier Doneng, architecte du détournement

– Séverin Lidamon, directeur général de l’ONASPORT, gérant plusieurs sociétés écrans

– Roméo Gribingui, ministre des entreprises parapubliques, impliqué via des entreprises fictives

– Des responsables du contrôle financier, silencieux malgré les irrégularités flagrantes

 

Les conséquences désastreuses

 

Cette affaire a des répercussions multiples :

– Financières : 400 millions de francs CFA détournés

– Sportives : impossibilité pour la Centrafrique de jouer à domicile

– Sécuritaires : installations dangereuses pour les athlètes et le public

– Diplomatiques : crédibilité du pays entachée auprès des instances sportives internationales

 

La jeunesse sacrifiée

 

Un entraîneur de football national s’indigne : “Nos jeunes talents sont privés d’une infrastructure essentielle pour leur développement. Pendant ce temps, le ministre Héritier Doneng  s’enrichit sur leur dos. C’est un crime contre la jeunesse centrafricaine.”

 

La réaction de la CAF

 

Contactée par notre rédaction, la CAF maintient sa position : “Les images et vidéos reçues montrent clairement que le stade reste dangereux et inadapté aux compétitions internationales. La sécurité des joueurs et du public n’est pas négociable“.

 

Le ministère des Finances doit faire toute la lumière sur le scandale du stade

 

Le rapport accablant du contrôle financier sur les travaux du stade 20.000 places ne peut rester sans suite. Le ministère des Finances doit immédiatement convoquer les dix entreprises prétendument impliquées dans ce chantier et les menacer de remboursement. Face à cette pression, les trois véritables entreprises initialement engagées n’auront d’autre choix que de révéler comment elles ont été écartées au profit de sociétés fictives créées par le ministre Doneng et ses complices.

 

En exigeant de chaque entreprise ses références techniques, ses réalisations antérieures et son expérience dans le domaine des infrastructures sportives, le ministère des Finances pourra facilement démasquer l’imposture. Car comment des sociétés sans aucun passé dans le BTP ont-elles pu soudainement obtenir un marché public de 400 millions de francs CFA ? Une seule convocation sous la menace d’un remboursement suffira à faire éclater la vérité sur cette escroquerie d’État.

 

En réalité, cette affaire révèle l’ampleur de la corruption qui gangrène certaines institutions centrafricaines. Elle appelle une réaction forte des autorités judiciaires pour que les responsables répondent de leurs actes devant la justice.

 

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