Demande d’audience de Bozizé à Touadera, escalade verbale entre KNK et le pouvoir de Bangui.

Publié le 15 janvier 2020 , 6:37
Mis à jour le: 15 janvier 2020 7:49 am
Les 4 cadres du parti Kwa Na Kwa lors de la conférence de presse tenue le 14 janvier 2020 par cyrille
Les 4 cadres du parti Kwa Na Kwa lors de la conférence de presse tenue le 14 janvier 2020. Crédit photo : Cyrille Jefferson Yapendé / CNC

 

 

Bangui (République centrafricaine) – L’affaire de la demande d’audience formulée par le parti Kwa Na Kwa pour le tête-à-tête  entre l’ancien chef de l’État, le général  François Bozizé, et l’actuel président de la République, Faustin Archange TOUADERA continue de couler tant de salive et d’encre. Suite au communiqué publié par la présidence de la République en date du 10 janvier, le parti KNK, via son Secrétaire général adjoint Christian Guenebem, constate une fois de plus que le gouvernement ainsi que la Présidence ne disent pas la vérité aux centrafricains au sujet du retour à Bangui de leur Président fondateur.

 

Certains membres du bureau politique du parti KNK ont fait les points sur les multiples réactions  relatives à l’actualité récente qui fait La Une des journaux en République Centrafricaine.

La demande d’audience adressée par le parti KNK au nom de leur Président fondateur, François Bozizé qui depuis son retour d’exil le 15 décembre 2019, souhaite ipso facto rencontrer l’actuel chef de l’État avant de dévoiler ses ambitions politiques.

Pour le KNK, depuis près d’une semaine, la Présidence de la République s’est accordé le droit de communiquer sur les discussions menées entre cette dernière et le Secrétaire général de leur parti.

 « tout d’abord, permettez-moi de vous dire que c’est avec un profond regret que le KNK constate une fois de plus que le gouvernement ainsi que la Présidence de la République ne disent pas la vérité aux centrafricains au sujet du retour au pays de l’ex-Président François Bozizé Yangouvonda », s’indigne Christian Guenebem, Secrétaire général adjoint du parti KNK.

Sans mettre le gang le KNK fustige l’attitude du régime de Bangui qui selon lui, est dans une posture de désinformation concernant la demande d’audience adressée par leur  leader, « il n’est pas surprenant que sur la question relative à la demande d’audience, et dans un but strictement politique, la désinformation demeure la stratégie que le pouvoir de Bangui privilégie », selon le Secrétaire général adjoint de KNK.

Pour désamorcer les bombes qui entourent cette affaire, le KNK précise que dans la nuit du 25 décembre 2019, leur équipe a reçu la visite du ministre d’État, Directeur de cabinet du Président de la République, Obed Namsio, porteur de message du Président Faustin Archange TOUADERA qui dans un premier temps a marqué son accord verbal pour recevoir l’ancien président Bozizé, mais uniquement en tête-à-tête. Dans cette même déclaration le parti Kwa Na Kwa pense que c’est à ce moment que constitue le premier préalable à cette fameuse rencontre, « notons qu’il vient du Président de la République, et non du KNK », a réitéré le Secrétaire général adjoint du KNK sur un ton dubitatif.

Ensuite la seconde rencontre entre les deux parties a eu lieu le 26 décembre 2019, pour le KNK, c’est au cours de cette rencontre que la question relative à la sécurité du Président fondateur du KNK a été évoquée, notamment en ce qui concerne les 30 éléments de sécurité demandée.

 

« J’ajoute que la question des éléments de sécurité n’est pas un préalable à l’audience comme tente de le faire croire la Présidence de la République mais plutôt au séjour du Président Bozizé dans le pays. Je précise également que Michel Djotodia, de passage à Bangui a eu lui tout le loisir de choisir les hommes affectés à sa sécurité rapprochée et que si l’on y ajoute tous les effectifs déployés entre l’aéroport international Bangui M’Poko et l’Hôtel Ledger, le nombre de 30 éléments sollicité par le Président du KNK est largement dépassé», ajoute-t-il, avant d’ajouter que c’est « La politique de deux poids deux mesures du gouvernement ».

 

L’autre point saillant qui a provoqué la tension entre les deux parties (KNK-MCU) est la question de la délivrance d’un passeport diplomatique sollicité par l’homme fort du 15 mars, le général François Bozizé,  qui depuis  4 ans, clame pour avoir ce document de voyage.

Pour justifier la politique de deux poids deux mesures du gouvernement, le KNK a annoncé ouvertement avec une copie de preuve à l’appui,  le passeport diplomatique délivré par la ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’Étranger, Sylvie BAÏPO Temon, a l’ancien Président de transition, Michel Am-Nondokro DJOTODIA,  et ce passeport a été délivré, selon la copie, en date du 23 mai 2019 et expirera le 22 Mai 2024, ce qui donnera la possibilité à l’ancien  président  de circuler librement, contrairement à François Bozizé.

Pour finir,  le Kwa Na Kwa tient à informer l’opinion nationale et internationale que la rencontre souhaitée par l’ancien Président Michel Djotodia n’a pas pu se tenir malgré la présence au lieu indiqué pour la rencontre au jour et à l’heure convenue du Président Bozizé.  Pour Christian Guenebem , si l’explication du malaise ressenti par l’ancien Président Michel Djotodia été transmise à leur parti en guise de justification, « Bangui étant une ville où les secrets ne sont pas gardés bien longtemps , je crois que nous avons tous une idée de ce qui en existe véritablement » ; a-t-il conclut.

 

Cyrille Jefferson Yapendé

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