“LE TEMPS DU SURSAUT NATIONAL A SONNÉ”.
À la suite des dernières élections législatives, j’ai été élu Président de l’Assemblée Nationale. J’ai accepté cette lourde charge, convaincu que l’ordre et l’intégrité allaient caractériser la vie politique et les mœurs parlementaires de mon pays. Hélas, des forces néfastes, contrariées par mon action de redressement de l’institution, ont décidé de me combattre puis, comme je devenais un obstacle grandissant à leurs combinaisons, de m’éliminer.
Face au vote de défiance qui m’a frappé, et malgré le fait qu’il violait la constitution de la République, j’ai gardé le silence, pour laisser à la Cour des comptes, que j’ai moi-même saisi le 10 septembre 2018, le temps de statuer. Cette période est terminée. Car désormais, tout est clair, tout est public : le rapport de la Cour des comptes et ses recommandations, auxquelles j’adhère, révèlent les graves dysfonctionnements que j’avais moi-même décelés et apporte la preuve irréfutable que toutes les allégations qui ont servi de motifs pour ma destitution étaient fausses :
- Sur les accusations d’attribution de marchés publics sur la base de liens familiaux, de détournement de deniers publics, de concussion, de recrutements subjectifs, etc., la Cour des comptes ne met aucunement en cause ma responsabilité.
- La Cour des comptes révèle le réseau mafieux de détournements mis en place à la faveur de mon absence en 2018 pour raisons de santé. La Cour des comptes cite des noms : des membres du Bureau, spécialement M. MAPENZI, premier vice-président, des membres du Cabinet du président, en particulier Mme DÉKONO, chargée de mission, l’Agent comptable de l’Assemblée Nationale, ainsi
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que des fonctionnaires du Trésor, en particulier l’Agent comptable central du Trésor. Il y en a d’autres…
- Les insuffisances, négligences ou erreurs de gestion constatées résultent de graves défauts de fonctionnement antérieurs à mon élection. Non seulement ils ne sont pas de mon fait mais je les ai combattus : le nouveau règlement intérieur élaboré sous mon impulsion pour redresser la situation a reçu un avis favorable de la Cour constitutionnelle n° 007/CC/18 du 19 septembre 2018.
Si la manœuvre de mes détracteurs a échoué et si la vérité est désormais établie, la justice n’est toutefois pas encore passée : le droit commande que des poursuites soient maintenant engagées contre les responsables des malversations et détournements de pouvoirs. Car les Centrafricains ont le droit de savoir ce que leurs représentants font de l’argent public. Alors que beaucoup sont cruellement éprouvés par les difficultés de l’existence, jusqu’à ne pas pouvoir se nourrir convenablement, d’autres abusent du pouvoir que leur confère leur mandat. En soi condamnables, les comportements dénoncés par la Cour des comptes sont d’autant plus répréhensibles qu’ils jettent l’opprobre et le discrédit sur toute la représentation nationale, mêlant dans la même infamie, d’une part, la canaille et, d’autre part, les parlementaires qui portent haut le beau qualificatif d’« honorables » que je salue avec respect.
Ce n’est pas supportable. Notre pays n’avait pas besoin de ce scandale. Car que peuvent penser les pays amis de la République centrafricaine et les institutions internationales qui. lui apportent leur soutien financier ? Collectivement, nous devons mettre fin à ces mœurs délétères. C’est une question de fierté nationale !
Pour ma part, je suis plus que jamais déterminé à agir pour mon pays. Je le ferai avec une ardeur et une pugnacité nouvelles. La même indépendance que je revendique pour moi-même, je veux l’obtenir pour mon pays. Nous avons des amis influents. Nous avons des voisins qui sont aussi nos frères. Il faut les solliciter et accepter leur aide. Mais il faut aussi et avant tout trouver en nous-mêmes, dans notre culture africaine ancestrale, les ressorts du sursaut national.
Aujourd’hui commence une nouvelle phase de ma vie publique et de mon combat politique pour le redressement durable de mon pays et le bonheur de mes compatriotes. Je m’y consacrerai tout entier, en particulier au profit de ceux qui sont les artisans de l’avenir, les jeunes en faveur desquels un plan Marshal pour l’éducation et la formation professionnelle est absolument nécessaire. Demain se construit aujourd’hui. Il y a urgence. Mais je suis confiant car notre terre, notre terre africaine et centrafricaine, celle de nos racines, donne à nous tous, Centrafricains, le droit à la justice sociale, à la paix, au développement et au bonheur, ainsi que la force, le courage et l’énergie pour réussir.
Je fais le serment de me dévouer à cette noble tâche avec tous les patriotes qui partagent cette conviction.