La Conférence des Présidents réunie ce jour en session ordinaire s’est penchée sur l’examen du discours prononcé par le Président de la République,Monsieur Faustin Archange TOUADERA s’étonne de son contenu et déclare ce qui suit :
1) Dans son discours rédigé par l’ensemble des membres du Comité d’Organisation du dialogue, aucun des points considérés comme essentiels au bon déroulement du dialogue par les représentants de l’opposition démocratique n’a été pris en compte ;
2) Même si le Président de la République a parlé d’un dialogue qui sera inclusif, le fait de souligner dans son discours le « coup d’Etat injustifié de la CPC …» et de déclarer dans l’interview accordé aux médias que «seuls les compatriotes qui respectent les lois de la République sont les bienvenus au dialogue »laissent entrevoir que le futur dialogue va exclure une des composantes de la crise. La COD-2020 qui plaide depuis toujours pour une résolution définitive des problèmes de la RCA n’entend pas accepter que les problèmes soient déplacés au profit d’arrangements diplomatiques ;
3) Ayant constaté que le Comité d’Organisation dans sa configuration actuelle fait toujours la part belle au pouvoir en place, la COD-2020 avait estimé que le consensus soit le seul mode de prise de décision au sein du Comité. Or le Président dans son discours a parlé d’une recherche permanente de consensus qui devaitêtre privilégié en sous-comité comme en plénièrerendant incompréhensible son discours sur cette question cruciale.
4) La question des thèmes à débattre lors du dialogue proprement dit où la COD-2020 a indiqué qu’aucun sujet ne sera tabou a été bottéeen touche par le Président de la République ;
5) Le Président n’a non plus fait allusion au choix du modérateur souhaité par la COD-2020 pour assurer la neutralité dans la gestion des débats lors du dialogue ; bien que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) ait créé un poste de Médiateur Permanent sur la crise centrafricaine tout en proposant un nom.
La COD-2020 fidèle à la ligne politique qu’elle défend s’interroge sur l’intention du pouvoir à vouloir tout verrouiller en amont en vue de caporaliser les débats.
La COD-2020 prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur la responsabilité du pouvoir en place en cas d’échec du processus actuel.
Fait à Bangui, le 02 septembre 2021