« Nous sommes allés en RCA pour servir dans le cadre de la mission onusienne. Nous avons été approchés par l’ONU dans ce but.
En Centrafrique, il y a des dynamiques compliquées : Plusieurs groupes rebelles sont présents, certains se combattent entre-eux, certains pays voisins sont impliqués et font partie du problème.
De notre propre point de vue et compte tenu de notre expérience pendant le génocide, voire une telle situation se dégrader n’est pas acceptable. Il y a une force sur place qui est censée maintenir la Paix, mais elle est pieds et poings liés, comme en 1994 au Rwanda. Par moment, les rebelles sont parfaitement libres de circuler et de tirer sur les troupes onusiennes. Ce qui nous a amenés à nous poser la question : « A quoi sert notre engagement sur place si c’est pour fuir dès que les rebelles arrivent ? »
Nous n’avons rien à voir avec les #Russes. Nous ne travaillons pas ensemble, mais ils sont là ! Ce que je voulais dire, c’est que si les forces rwandaises engagées dans le cadre de notre accord bilatéral n’avaient pas été là, les élections en Centrafrique n’auraient pas eu lieu, c’est une certitude, tout le monde vous le dira.
Nous avons envoyé nos troupes pour deux raisons : Premièrement, pour protéger nos contingents onusiens qui avaient les mains liées. Deuxièmement, pour protéger l’intégrité du pays, et faire en sorte que les élections que le gouvernement voulait puissent se tenir. C’est pour cela que nous affrontons les rebelles avec nos troupes qui ne sont pas au sein de la MINUSCA ».
(#Paul_KAGAME, extrait interview Jeune Afrique)