Dans des tenues oranges : Comment la justice centrafricaine dévalorise ses détenus
Bangui, 25 janvier 2024 (CNC) – Dans les couloirs et sur les bancs des différents tribunaux et cours de la justice en Centrafrique, une teinte orange éclatante domine le paysage vestimentaire des détenus. Cependant, derrière cette couleur vive se cache un sombre constat : la justice centrafricaine semble sacrifier la dignité de ses détenus. Explorons les coulisses de ce dilemme, où la dévalorisation des détenus se joue au quotidien, sous les yeux du système judiciaire centrafricain.
Dans l’univers judiciaire, chaque détail vestimentaire devient une toile révélatrice des choix et des valeurs d’une société. En France par exemple, les détenus qui quittent la prison pour comparaître devant les tribunaux sont revêtus de leurs propres tenues civiles, un geste significatif en faveur de la préservation de leur dignité. Cette pratique contraste vivement avec celle observée en Centrafrique, où la couleur orange des tenues judiciaires des prisonniers éclipse souvent cette quête de respect envers les détenus.
Pourtant, une lueur d’espoir émane du Tchad, un pays souvent étiqueté à tort par les Centrafricains comme un territoire de brigands. Là-bas, au Tchad, les détenus bénéficient d’une distribution abondante de vêtements, une initiative visant à maintenir leur dignité même derrière les barreaux, alors qu’en Centrafrique, seulement une vingtaine des tenues pour un millier des détenus. Ce paradoxe soulève des questions percutantes sur la perception des détenus, où un pays stigmatisé offre plus de considération que d’autres aux individus en détention.
Au cœur de ces disparités, la Centrafrique se trouve dans une position délicate. Les détenus, parés de tenues orange vif, deviennent involontairement les acteurs d’une représentation où leur dignité semble sacrifiée. Alors que d’autres nations cherchent des moyens de préserver la dignité des détenus, la Centrafrique persiste dans une pratique qui soulève des interrogations profondes sur le respect fondamental des droits individuels.
Cependant, contrairement à certaines nations, la Centrafrique ne fait pas face à des problèmes graves d’évasion lors du transport des détenus vers les tribunaux. Alors, pourquoi maintenir les détenus dans leur tenue orange au tribunal ? Cette question persistante souligne l’absence d’une justification pratique ou sécuritaire, mettant en lumière le caractère potentiellement dégradant de cette pratique sur la dignité des détenus centrafricains. En explorant ces nuances, il devient évident que les choix vestimentaires transcendent le simple acte de s’habiller. Ils deviennent des symboles complexes de la manière dont la société traite ceux qui sont en détention. La dignité, ou son absence, se manifeste à travers ces nuances chromatiques, invitant à une réflexion profonde sur la justice, la compassion et les droits humains.
Dans un paysage où la justice devrait être garante des droits fondamentaux, la dévalorisation des détenus en Centrafrique soulève des questions cruciales. Alors que la couleur orange éblouit les tribunaux, elle devient le reflet d’une réalité où la dignité des détenus est souvent sacrifiée au nom de pratiques dégradantes. Il est temps d’interpeller le système judiciaire centrafricain sur ces compromis, et de plaider pour un changement qui replace la dignité au cœur de chaque décision, même derrière les barreaux.
Par Alain Nzilo
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