Après la décision de la Cour constitutionnelle de sanctionner le « bradage » de la nationalité, des terres et des ressources naturelles du pays à travers le projet SangoCoin initié par le chef de l’État Faustin Archange Touadera, les autorités centrafricaines ont désormais les nez collés au mur. La question que tout le monde se pose est de savoir si l’État centrafricain va-t-il devoir rembourser les sommes déjà investies dans SangoCoin?
Rédigé par Prisca VICKOS
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 5 septembre 2022
Le gouvernement va-t-il rembourser les sommes déjà investies dans Sangocoin?
Le 3 juillet dernier, le gouvernement centrafricain a lancé SangoCoin au milieu d’une forte baisse des prix du Bitcoin et de doutes sur la viabilité du projet dans un pays largement mal connecté à Internet et déstabilisé par un conflit.
D’après le site Sango, les investisseurs étrangers pourraient obtenir la citoyenneté pour 60 000 dollars (environ 39 400 700 francs CFA) de crypto – avec l’équivalent des pièces de monnaie Sango détenues en garantie pendant cinq ans – et la “résidence électronique” pour 6 000 dollars (environ 3 900 000 francs CFA), détenue pendant trois ans.
Les investisseurs pourraient également acheter un terrain de 250 m² pour 10 000 $ (6 568 789 F CFA), les SangoCoin étant enfermés pendant une décennie.
Mais un mois plus tard, la Cour constitutionnelle a jugé que la nationalité n’avait pas de valeur marchande et que la résidence exigeait un séjour physique dans le pays.
Pour la Cour constitutionnelle, vendre la nationalité ou un droit de résidence étant contraire à la Constitution, un groupe constitué de représentants de la société civile, le G16, a saisi ladite Cour qui lui a donné raison. Le gouvernement va devoir rembourser les sommes déjà investies dans Sangocoin.
Face à cette déconvenue, le gouvernement n’a pu que constater ce coup d’arrêt. “La décision de la Cour Constitutionnelle n’étant susceptible d’aucun recours, nous prenons seulement acte de cette décision”, a-t-il indiqué.
Mais la question qui se pose désormais est de savoir si l’État centrafricain va-t-il devoir rembourser les sommes déjà investies ?
Selon les observateurs nationaux, les ressources générées par le Sango Coin échappent à la comptabilité publique et sont de fait gérées directement par la présidence de la République et la société Wagner. Ceci dit, la cryptomonnaie centrafricaine est un jeu du pouvoir pour financer ses activités du référendum constitutionnel qui pourrait leur ouvrir grandement la porte à un, deux, trois ou quatrième mandat, sans penser nécessairement aux fonds des investisseurs.
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