Création d’une rébellion à l’Église Évangélique des Frères de Ngbénguéwé après la mort du pasteur Béorofei Tonzan Bertin

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Création d’une rébellion à l’Église Évangélique des Frères de Ngbénguéwé après la mort du pasteur Béorofei Tonzan Bertin

 

Création d’une rébellion à l’Église Évangélique des Frères de Ngbénguéwé après la mort du pasteur Béorofei Tonzan Bertin
Le pasteur Beorofeï Bertin en pleine prière dans son église évangélique des frères de Ngbénguéwé

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 La disparition du pasteur Béorofei Tonzan Bertin, préalablement excommunié pour adultère et activités occultes, a provoqué une scission au sein de l’Église Évangélique des Frères de Ngbénguéwé, créant une fracture profonde parmi les fidèles.

 

L’Église Évangélique des Frères du quartier Ngbénguéwé, située dans le troisième arrondissement de Bangui, connaît actuellement une période de turbulences rare. Le décès du pasteur Béorofei Tonzan Bertin en mai 2025, survenu après son excommunication pour des infractions graves, a mis au jour des scandales impliquant des relations extraconjugales et des tentatives présumées d’élimination mystique. Ces révélations ont catalysé l’émergence d’une faction dissidente menée par ses partisans, intensifiant considérablement les tensions internes de l’église.

 

Cette crise dépasse le cadre d’un simple désaccord pour révéler des enjeux de gouvernance, des allégations non fondées et des questionnements fondamentaux concernant l’administration de l’institution religieuse ainsi que les prérogatives pastorales. L’épicentre de cette controverse demeure le bureau exécutif, structure administrative instaurée en 2021, devenu aujourd’hui l’objet principal des dissensions.

 

Le commencement du scandale : relations illicites et pratiques occultes

 

En novembre 2024, deux femmes de la congrégation, Bissafi Gilberte et Doa Sabine, ont formellement dénoncé le pasteur Béorofei Tonzan Bertin devant l’assemblée de l’église. Leurs accusations portaient sur l’entretien de relations extraconjugales sous couvert d’une promesse  d’un mariage  fallacieux, alors que le pasteur planifiait simultanément une union à Paoua.

 

Les auditions conduites séparément par un conseil composé de diacres et de pasteurs ont révélé des éléments particulièrement compromettants. Les témoignages ont établi l’existence d’une liaison adultère de trois décennies avec Bissafi Gilberte, ainsi qu’une relation de deux années avec Doa Sabine. Ces liaisons, maintenues dans la clandestinité pendant des années, ont profondément secoué une communauté qui considérait Béorofei comme un modèle d’exemplarité chrétienne.

 

L’enquête a également mis au jour des accusations d’une gravité exceptionnelle. Le pasteur Béorofei aurait instrumenté des tentatives d’élimination mystique visant sept collaborateurs de l’église. Selon les témoignages, il aurait sollicité les services de praticiens occultes à Bagandou, localité réputée pour ces activités, dans le but de neutraliser ces personnalités influentes qu’il percevait comme des obstacles à son autorité. Ces agissements, en totale contradiction avec les principes chrétiens, ont déclenché une investigation approfondie du conseil de l’église.

 

Mesures disciplinaires et procédures judiciaires

 

Devant ces révélations, le conseil de l’église a organisé une assemblée générale extraordinaire en novembre 2024. Après délibération, la décision unanime fut prise : le pasteur Béorofei Tonzan Bertin a été excommunié et révoqué de ses fonctions, conformément aux dispositions statutaires de l’Union des Églises Évangéliques de Frères (EEF). Ces statuts stipulent qu’un pasteur doit incarner l’intégrité morale et spirituelle, critères manifestement violés par Béorofei. La sanction a reçu l’aval du conseil pastoral du district 1 de Bangui, assurant le respect des procédures institutionnelles.

 

Sur le plan judiciaire, Bissafi Gilberte, ex-maitresse du pasteur, a engagé des poursuites devant le tribunal de Bangui. À l’issue d’un procès expéditif, le pasteur Béorofei a été condamné à une peine d’emprisonnement d’un an avec sursis et au versement de dommages-intérêts s’élevant à un million de francs CFA.

 

Les sept collaborateurs ciblés par les tentatives d’élimination mystique ont également déposé une plainte collective, entraînant l’ouverture d’une enquête par la Section de Recherche et d’Investigation de la gendarmerie. Ces procédures judiciaires, conjuguées à la pression médiatique, ont considérablement détérioré l’état de santé du pasteur Béorofei, déjà fragilisé par des pathologies chroniques, notamment cardiovasculaires et diabétiques.

 

Finalement, suite à tout ce problème, le pasteur ne peut pas tenir le coup, et  il a succombé à une récidive, comme l’ont confirmé les investigations de CNC. Contrairement aux rumeurs d’assassinat propagées par ses sympathisants, sa mort résulte de complications médicales liées au stress généré par les procédures judiciaires engagée contre lui.

 

Le cœur du problème, le bureau exécutif

 

Cette crise trouve ses racines dans la création du bureau exécutif, organe décisionnel établi en 2021 sous l’initiative du défunt pasteur ancien Ngaïhouron Ngaïgbinon, prédécesseur de Béorofei. Ce projet, conçu pour moderniser la gestion de l’église, visait à structurer les ressources financières selon deux axes : un budget opérationnel destiné aux charges courantes (maintenance des installations, rémunérations du personnel, activités spirituelles) et un budget d’investissement pour financer des projets d’envergure, notamment la création d’établissements scolaires et hospitaliers évangéliques.

 

Le bureau exécutif, constitué d’une quarantaine de membres, est dirigé par Sylvain Ndoutingaï, président exécutif habilité à co-signer les documents officiels, y compris les instruments financiers, garantissant ainsi une gestion transparente.

 

Cette réforme a cependant causé une opposition virulente de certaines personnalités de l’église, dont le pasteur Béorofei Tonzan Bertin. Ce dernier considérait le bureau exécutif comme une menace à son autorité traditionnelle, qui leur permettait de contrôler les finances de l’église sans supervision rigoureuse. Ainsi, ils commençaient à accuser Sylvain Ndoutingaï de chercher à déposséder les pasteurs de leur pouvoir en introduisant des “pratiques séculières”, soit un système de gestion inspiré des institutions civiles, fondé sur la comptabilité et la transparence.

 

Cette opposition, bien que non officielle, s’est traduite par un rejet automatique des décisions du bureau exécutif et une hostilité de plus en plus vive envers ses membres, particulièrement Sylvain Ndoutingaï. Les partisans de Béorofei ont amplifié ces tensions en propageant des allégations non fondées, prétendant que Sylvain Ndoutingaï dominait le bureau exécutif et détournait les fonds de l’église.

 

Ces accusations, dépourvues de crédibilité, semblent constituer une tentative de discréditer ce diacre de l’église, reconnu pour son engagement financier envers l’église. En réalité, l’initiative de gestion comptable des fonds émanait du pasteur Ngaïhouron Ngaïgbinon, Sylvain Ndoutingaï n’ayant fait qu’opérationnaliser cette vision. Cette campagne de diffamation reflète un règlement de comptes visant à discréditer les réformateurs au profit d’un retour à une gestion opaque.

 

La rébellion : désordre post-mortem

 

La disparition du pasteur Béorofei n’a pas apaisé les tensions ; elle a au contraire déclenché une insurrection ouverte. Dirigés en coulisse par Alladoum Bavon, secrétaire exécutif de l’Union des églises évangéliques des frères, dix diacres et diaconesses ont constitué un Conseil National de l’Église, organe autoproclamé et illégitime, mis en place quelques jours après l’excommunication du Béorofei Tonzan Bertin. Le but de cet Conseil National de l’Église constitué par Alladoum Bavon est de  contester l’excommunication de Béorofei et réhabiliter sa réputation.

 

Ce mouvement, exploitant les tensions autour du bureau exécutif après la mort du Pasteur, a paralysé l’Église Évangélique des Frères de Ngbénguéwé. Ainsi, depuis deux semaines, les accès au lieu de culte demeurent verrouillés par les rebelles, empêchant la tenue des offices dominicaux et privant les fidèles de leur sanctuaire spirituel. Les paroissiens, qualifiés de “brebis sans berger”, subissent cette division organisée par le CNE.

 

Le CNE a également exigé la suspension des diacres Sylvain Ndoutingaï, Allah-Barèm Félix, Ndahatei Alfred Mathurin et Yarissem Jean Blaise, accusés sans fondement d’avoir manipulé l’excommunication de Béorofei pour des motifs personnels ou professionnels. Ces diacres, piliers de la communauté, sont reconnus pour leur engagement moral et financier envers l’église.

 

Sylvain Ndoutingaï, en sa qualité de président du bureau exécutif, a supervisé des projets tels que la réfection de la toiture de l’église et la collecte de fonds pour des œuvres caritatives. Allah-Barèm Félix et Ndahatei Alfred Mathurin ont coordonné des programmes d’évangélisation, tandis que Yarissem Jean Blaise a soutenu des initiatives destinées à la jeunesse. Ces accusations visent à détourner l’attention des fautes de Béorofei et à semer la confusion parmi les fidèles.

 

Cette rébellion a eu des conséquences graves: l’Église Évangélique des Frères de Ngbénguéwé a été exclue de l’Union des EEF pour violation statutaire. Le CNE, en défiant l’autorité de l’église, a isolé la chapelle et redoubler la division, transformant un lieu de culte en théâtre d’affrontements.

 

Le rôle des pasteurs : des serviteurs soumis également à des contrats

 

Ce gigantesque problème à l’église des frères du quartier Ngbénguéwé dévoile une vérité: les pasteurs ne sont pas des figures divines, mais des hommes formés pour guider les fidèles. En République centrafricaine, les pasteurs suivent une formation théologique, souvent dans des instituts spécialisés, pour apprendre la doctrine chrétienne, la prédication, et la gestion ecclésiastique. Une fois formés, ils signent un contrat avec l’église, un document qui définit leurs responsabilités : prêcher la parole de Dieu, accompagner les fidèles dans leur foi, organiser des activités spirituelles, et gérer les ressources de l’église avec transparence. Ce contrat, loin d’être une formalité, est un engagement solennel, supervisé par un conseil de diacres et diaconesses, qui veille à ce que le pasteur respecte les valeurs chrétiennes — humilité, fidélité, intégrité.

 

Ce contrat peut être résilié en cas de faute grave, comme l’adultère, la malversation financière, ou des actes criminels, comme ceux commis par le pasteur Béorofei. Si un pasteur estime que son licenciement est injuste, il peut saisir la justice civile, qui examinera le contrat et les circonstances. Ce cadre légal garantit que l’église reste une institution ordonnée, et non un fief personnel où le pasteur agit sans contrôle. Dans le cas de Ngbénguéwé, le licenciement de Béorofei respectait ces principes, validés par l’EEF et le district 1 de Bangui.

 

Pourtant, de nombreux Centrafricains placent les pasteurs sur un piédestal, les considérant comme intouchables. Cette mentalité permet à certains leaders religieux d’abuser de leur pouvoir. Le pasteur Béorofei, par exemple, a exploité son statut pour manipuler des fidèles et tenter d’éliminer ses opposants. Ce problème n’est pas unique à Ngbénguéwé. Dans des églises catholiques, baptistes, et évangéliques à travers le pays, des pasteurs ont été accusés d’inconduites sexuelles, de détournements de fonds, ou de pratiques occultes, trahissant leur mission spirituelle. Ces scandales montrent que les pasteurs doivent être des exemples vivants de la parole qu’ils prêchent, et non des « rois » intouchables qui exploitent leur position.

 

Le rôle du pasteur est clair : il est un guide spirituel, chargé de transmettre l’image de Dieu à travers ses actions. Il doit organiser des cultes, soutenir les fidèles dans les moments de joie et de peine, et gérer les finances de l’église avec transparence, en rendant des comptes au conseil et à la communauté. Il doit incarner l’humilité, éviter les comportements immoraux, et promouvoir l’unité. Lorsqu’un pasteur, comme Béorofei, s’écarte de ces principes, il perd sa légitimité et doit répondre de ses actes, que ce soit devant l’église ou la justice….

 

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