Confiscation du terrain sur l’avenue des martyrs : le Premier ministre stoppe les travaux de sa grande sœur Bemaka-Soui

Confiscation du terrain sur l’avenue des martyrs : le Premier ministre stoppe les travaux de sa grande sœur Bemaka-Soui

 

Le directeur de cabinet du ministère de l'Urbanisme et sa délégation inspectant un terrain en chantier à Bangui
Le directeur de cabinet du ministère de l’Urbanisme et sa délégation sur le site du terrain confisqué par la ministre Josiane Bemaka-Soui, avenue des Martyrs à Bangui CopyrightCNC

 

 

Le Premier ministre Félix Moloua a ordonné la restitution immédiate du terrain de l’État illégalement occupé par sa grande sœur, ministre de l’Action humanitaire, Josiane Bemaka-Soui. Cette décision intervient après la publication d’un article de Corbeau News Centrafrique révélant cette affaire qui secoue la capitale Bangui.

 

Bangui, 13  septembre 2024.

 Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Le chef du gouvernement, Félix Moloua,  a directement saisi la ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat pour qu’elle se charge de récupérer ce terrain stratégique situé sur l’avenue des Martyrs, à 200 mètres de la Primature. D’après nos informations, le ministère de l’Habitat, sur l’ordre du premier ministre,  a déjà dépêché des agents sur place pour stopper les travaux entamés par Mme Bemaka-Soui. Les sacs de ciment ont été saisis et le chantier bloqué.

Mme Konan, née Bemaka Soui Josiane Lina, ministre des Actions humanitaires
Mme Konan, née Bemaka Soui Josiane Lina, ministre des Actions humanitaires

 

L’avenue des martyrs , une convoitise de longue date.

 

Ce terrain de l’État au cœur de Bangui est depuis longtemps l’objet de toutes les convoitises. Plusieurs anciens chefs d’État et organismes ont tenté de se l’approprier par le passé. Sous la présidence d’Ange-Félix Patassé, il avait été cédé au Comité national de lutte contre le sida (CNLS) pour y construire un immeuble. Mais le projet n’avait jamais vu le jour.

 

Durant la transition de 2013-2014, Michel Djotodia avait à son tour essayé de récupérer ce terrain pour en faire sa propriété personnelle, sans succès. Même scénario avec Catherine Samba-Panza lors de la seconde transition entre 2014 et 2016.

 

Plus récemment, des opérateurs économiques libanais avaient jeté leur dévolu sur ce site stratégique. Mais l’État avait mis un terme à leurs velléités. C’est finalement la ministre Josiane Bemaka-Soui qui est passée à l’action en lançant des travaux sans aucune autorisation.

Le terrain de l'État, confisqué par Josiane Bemaka-Soui, à cause de la jalousie
Le terrain de l’État, confisqué par Josiane Bemaka-Soui, à cause de la jalousie

 

Confiscation du terrain sur l’avenue des martyrs , des justifications douteuses de Bemaka-Soui.

 

Pour justifier cette occupation illégale, la ministre de l’Action humanitaire a avancé vouloir “nettoyer une zone de débauche” où des prostituées exerceraient la nuit. Un prétexte qui ne trompe personne. “Elle veut juste récupérer ce terrain et y faire ses propres constructions”, confie un riverain.

 

Cette nouvelle affaire rappelle un précédent incident impliquant Mme Bemaka-Soui. La ministre avait déjà défrayé la chronique en érigeant des barricades dans son quartier et en imposant un couvre-feu à ses voisins. Elle prétextait alors vouloir éviter que le président Touadera ne soit “tenté par les filles du voisinage” lors de ses passages.

 

Ces agissements révèlent une jalousie maladive de la part de la ministre. “Elle voit des rivales potentielles partout, même chez les prostituées”, confie une source proche du dossier. “Elle craint que le président, amateur de femmes, ne succombe aux charmes d’une prostituée postée dans le coin la nuit”.

 

Une relation trouble avec le président.

 

Le comportement de Mme Bemaka-Soui interroge sur la nature de sa relation avec le chef de l’État. Est-elle la guérisseuse traditionnelle du Président, ou est-elle la simple maitresse ?Plusieurs sources évoquent une double liaison, y compris celle du maraboutage entre les deux personnalités. Ce qui expliquerait le silence du président face aux agissements de sa ministre.

 

“Le président est au courant mais ne dit rien. Il semble incapable de la rappeler à l’ordre”, note une source proche de la présidence. Cette inaction alimente les rumeurs sur un système mafieux au sommet de l’État.

 

D’après nos informations, Josiane Bemaka-Soui ne serait que l’une des nombreuses maîtresses du président Touadera à profiter de sa position. “Toutes les maîtresses commencent à récupérer des terrains bien placés pour y construire des immeubles sans autorisation”, s’alarme un opposant politique.

 

Un âge qui pose question.

 

Autre élément troublant dans cette affaire: l’âge réel de la ministre Bemaka-Soui. D’après nos sources, elle serait née en 1969. Mais sur son acte de naissance actuel, qu’elle aurait falsifié, figure l’année 1978. En Côte d’Ivoire, elle aurait même déclaré être née en 1976 lors de son mariage avec monsieur Konan.

 

Cette falsification de près de 10 ans interroge sur l’intégrité de la ministre. Pourquoi ce rajeunissement ? Est-ce pour conserver les faveurs du président ? Les zones d’ombre persistent.

 

Un abus de pouvoir symptomatique.

 

L’affaire du terrain de l’État prouve une fois de plus les dérives d’un pouvoir qui semble avoir perdu tout sens des limites. Comment une ministre peut-elle s’approprier impunément un bien public en plein cœur de la capitale ?

 

Ce scandale s’ajoute à une longue liste d’abus impliquant l’entourage du président Touadera. Il fragilise des institutions déjà précaires et sape les efforts de reconstruction nationale.

 

Alors que la population s’enfonce dans la pauvreté, les proches du pouvoir semblent se partager les richesses du pays sans vergogne. Cette affaire alimente la défiance des Centrafricains envers des dirigeants jugés plus préoccupés par leurs intérêts personnels que par le bien-être de la population.

 

Vers l’impunité ou la justice ?

 

L’intervention du Premier ministre laisse espérer que cette affaire connaîtra des suites. Mais beaucoup doutent qu’une enquête impartiale soit menée, tant la justice semble aux ordres du pouvoir.

 

Le cas de Mme Bemaka-Soui pose la question de l’État de droit en République centrafricaine. Si même les ministres peuvent s’approprier impunément des biens publics, que reste-t-il des principes de bonne gouvernance tant vantés par le régime ?

 

Cette nouvelle affaire de corruption au sommet de l’État compromet sérieusement les perspectives de développement du pays. Au moment où la Centrafrique peine à se relever des années de conflit, de tels agissements sapent tous les efforts de stabilisation.

 

L’avenir dira si la ministre sera sanctionnée ou si, comme tant d’autres scandales, cette affaire sera étouffée. En attendant, elle laisse un goût amer aux Centrafricains, témoins impuissants du pillage de leur pays par ceux-là mêmes qui sont censés le diriger.

 

Corbeau News Centrafrique continuera d’enquêter sur cette affaire et de tenir ses lecteurs informés des derniers développements. Notre rédaction reste mobilisée pour faire toute la lumière sur ce nouveau scandale qui ébranle le pouvoir à Bangui.

 

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