Cité ASECNA : quand l’avocat Blaise Fleury Hotto fait semblant de ne pas savoir
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans le feuilleton de la cité ASECNA, Me Blaise Fleury Hotto joue les ignorants avec brio. Défendant bec et ongles une agence sans titre foncier, cet avocat de l’État préfère embrouiller les esprits plutôt que d’admettre l’évidence.
En effet, le feuilleton autour des terrains de la cité ASECNA continue de faire couler beaucoup d’encre. Au cœur de cette affaire, Me Blaise Fleury Hotto, avocat de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), se présente comme une figure incontournable. Lors de sa conférence de presse du 21 février dernier à l’hôtel Ledger Plaza, il a tenté de défendre la position de son client avec une assurance déconcertante. Mais à y regarder de près, son discours pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, trahissant une stratégie qui semble davantage destinée à embrouiller les esprits qu’à éclaircir la vérité. Pire encore, en se drapant de sa double casquette d’avocat de l’ASECNA et de l’État centrafricain, Me Blaise Fleury Hotto joue un jeu dangereux, flirtant avec la manipulation pure et simple.
Un avocat aux deux visages
Me Hotto ne manque pas une occasion de rappeler qu’il est à la fois conseil de l’ASECNA et l’un des six avocats de l’État centrafricain. Ce double rôle, qu’il brandit comme un gage de légitimité, est en réalité une aberration. Comment peut-on défendre simultanément les intérêts d’une agence internationale, qui revendique des droits sur des terrains, et ceux de l’État, qui en est le propriétaire légal et souverain ? Cette position ambiguë n’est pas anodine : elle permet à l’avocat de s’arroger une autorité morale et juridique auprès du public, laissant entendre qu’il parle au nom de l’État lui-même. C’est une ficelle grossière, mais efficace auprès de ceux qui ne creusent pas plus loin.
Lors de sa conférence, Me Blaise Fleury Hotto a dénoncé avec véhémence les articles de presse, notamment ceux de Corbeau News Centrafrique, qu’il accuse de diffamation. Il va jusqu’à citer une prétendue trahison de “personnalités formées par le gouvernement centrafricain” qui auraient “vendu à l’ASECNA les propriétés de l’État”. Pathétique! On y revient plus tard. Notons qu’on cinq mois, depuis que cette affaire a pris de l’ampleur, l’avocat n’a produit aucun document concret démontrant une telle transaction. Au lieu de cela, il se lance dans un cours d’histoire juridique, invoquant des titres fonciers datant de l’époque coloniale pour noyer le poisson. Une tactique vieille comme le monde : quand on n’a pas de fond, on mise sur la forme.
Une leçon d’histoire qui ne prouve rien
Parlons-en, de cette leçon d’histoire. Me Blaise Fleury Hotto retrace avec minutie l’évolution des titres fonciers de l’ASECNA, depuis la Convention de Saint-Louis de 1959 jusqu’à celle de Dakar en 1974. Il cite des numéros de titres – n°557, n°1431, n°1487, n°2308 – et évoque leur transfert de l’État français à l’État centrafricain après l’indépendance. Très bien, l’exercice est impressionnant sur le papier. Mais qu’est-ce que cela démontre au juste ? Que l’ASECNA possède ces terrains ? Absolument pas. Ce que l’avocat Blaise Fleury Hotto omet de préciser – ou espère que personne ne remarquera – c’est que ces titres fonciers, même mutés au nom de l’État centrafricain, n’ont jamais été transférés à l’ASECNA. L’agence reste une simple affectataire, comme le stipule clairement l’article 2 de la Convention de 1974 : les États membres doivent “mettre à disposition” des moyens pour son fonctionnement, pas lui céder la propriété.
C’est là que le bât blesse. Me Blaise Fleury Hotto brandit ces documents comme une preuve irréfutable des droits de l’ASECNA, mais il s’agit d’un mirage. En réalité, ces titres confirment que l’État centrafricain est le seul propriétaire légal. L’ASECNA n’a jamais eu, et n’a toujours pas, de titre foncier en son nom. Alors, pourquoi cet acharnement à faire croire le contraire ? La réponse semble évidente : semer la confusion pour justifier les prétentions de son client, quitte à tordre la vérité.
L’épisode de 2011 : un silence révélateur
Le cas de la cité ASECNA est encore plus révélateur des lacunes de Me Blaise Fleury Hotto. En 2011, l’État centrafricain a demandé à l’ASECNA de réhabiliter les bâtiments délabrés de ce site, pour un coût estimé à un milliard de francs CFA. L’agence a refusé, arguant qu’elle n’en avait pas les moyens. Que fait un propriétaire légitime dans une telle situation ? Il investit pour préserver son bien. Mais l’ASECNA, elle, s’est défilée. Résultat : l’État a repris ses droits, désaffecté les terrains et les a vendus à des particuliers, comme Mme Marie-Solange Ndakala, qui détiennent aujourd’hui des titres fonciers en bonne et due forme.
Face à cela, Me Blaise Fleury Hotto reste étrangement silencieux. Pas un mot sur ce refus de l’ASECNA, pas une explication sur pourquoi son client n’a pas assumé ses responsabilités. À la place, il préfère défier “ceux qui ont acheté par morcellement” de prouver leurs droits, alors que ces derniers exhibent des titres fonciers dûment enregistrés. C’est culotté : l’avocat inverse les rôles, faisant passer les propriétaires légitimes pour des usurpateurs, tandis que l’ASECNA, sans aucun titre, serait dans son bon droit. Une pirouette rhétorique qui ne tient pas la route.
Manipulation et instrumentalisation : un jeu dangereux
Ce qui choque le plus, c’est la manière dont Me Blaise Fleury Hotto exploite sa position. En se présentant comme un défenseur de l’État tout en servant les intérêts de l’ASECNA, il abuse de la confiance des Centrafricains. Son discours, truffé de termes juridiques et de références historiques, est conçu pour impressionner, pas pour clarifier. Pendant cinq mois, il a eu tout le temps de produire un argumentaire solide, mais il se contente de gesticulations médiatiques. Pourquoi ? Parce qu’il sait que la vérité est ailleurs : l’ASECNA n’a aucun droit de propriété, et l’État a agi dans son cadre souverain en vendant ces terrains.
Pire encore, ses interventions coïncident avec des expulsions brutales, comme celle de Mme Ndakala, organisée par des forces de l’ordre sous l’influence de figures puissantes. Me Blaise Fleury Hotto se garde bien de commenter ces dérives, préférant jouer les victimes de la “diffamation” de la presse. Mais qui manipule qui, ici ? Un avocat de cette trempe, censé maîtriser le droit, devrait savoir que les faits parlent d’eux-mêmes. En persistant à défendre une cause indéfendable, il ne fait que jeter de l’huile sur le feu dans un pays où les conflits fonciers empoisonnent déjà le climat social.
Il est temps de mettre fin à cette comédie à l’ivoirienne. Me Blaise Fleury Hotto peut multiplier les conférences de presse et les effets de manche, mais les documents sont clairs : l’ASECNA n’est pas propriétaire de la cité ASECNA. L’État centrafricain l’est, et il a légalement cédé ces terrains à des particuliers en 2011. Si l’avocat veut jouer les justiciers, qu’il commence par reconnaître cette réalité au lieu de s’enferrer dans une défense bancale. En attendant, son double jeu et ses tentatives de manipulation ne trompent plus grand monde – sauf, peut-être, ceux qui préfèrent fermer les yeux.
La République centrafricaine mérite mieux que des avocats qui se servent de leur statut pour embrouiller les esprits. Me Blaise Fleury Hotto a eu cinq mois pour faire ses preuves. Il a échoué. À lui d’en tirer les leçons, et à nous de rester vigilants.
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