Centrafrique : Wagner fait ses valises
Bangui, 08 juillet 2023 (CNC) – Depuis samedi, une question est sur toutes les lèvres : que va devenir Wagner en quittant la RCA ? Après une rébellion bâclée, l’exil de Prigojine en Biélorussie, la roue tourne pour les mercenaires russes.
Wagner n’est pas irremplaçable. Conséquence directe de sa mutinerie, sa solide assise en République centrafricaine n’est plus : Wagner quitte le pays. Du côté de Bangui, les membres de l’opposition et du gouvernement rappellent leur accord de défense avec la Russie, et non avec Wagner. Depuis qu’elle a marché jusqu’à ses portes avant une volte-face in extremis, Moscou est résolu à destituer son armée de l’ombre.
L’auto sabotage de Wagner en RCA
Menacé par ses propres autorités, l’omniprésence de Wagner en RCA touche à sa fin. Un départ qui serait autant précipité que souhaité, si on s’attache aux propos de Martin Ziguélé. L’ancien premier ministre centrafricain associe l’arrivée des mercenaires russes à « des loups dans une bergerie ». La présence de Wagner en Afrique depuis cinq ans fait drastiquement augmenter les violences et les violations des droits humains dans les pays où il intervient.
En Centrafrique, les mercenaires tuent des civils, attaquent des villages, pillent des richesses non renouvelables. Un résultat bien contraire à leur accord : la lutte contre l’émergence de nouvelles menaces au cœur d’un pays déjà ravagé. L’échec de cette insurrection dévoile la première faille de Wagner. En se soulevant contre Moscou après avoir dépouillé un territoire qu’il devait défendre, Wagner rédige son propre avenir centrafricain en pointillé.
Un départ à rebours ?
En défiant le gouvernement dont il est le bras armé, Wagner précipite sa chute dans un pays qui veut se défaire de son emprise économique et de sa « présence coloniale ». « Il n’y a aucun soutien d’une quelconque population à Wagner. C’est une fable, un mensonge, le résultat de la propagande russe », promet Martin Ziguélé.
Wagner n’est plus le bienvenu en Centrafrique. Il s’agit au contraire « de groupes de mercenaires qui ont commis des crimes graves. Dans d’autres pays du monde, on les traiterait comme des groupes terroristes », condamne l’ancien premier ministre.
Si Wagner songe encore à son future, combien de temps reste-t-il avant qu’il ne se conjugue qu’au passé ?
Par Adama BRIA
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