Vive réaction du Cardinal Nzapalainga suite à un mémorandum des Parents d’élèves de Saint Paul
Bangui (République centrafricaine) – A peine de retour de mission à Bangui, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga a choisi le cadre d’une conférence de presse, ce mercredi 4 décembre, pour cracher ses quatre vérités à l’Association des parents d’élèves de l’Ecole Saint Paul garçon.
Apparu dans un air très ferme, le Prélat a intitulé sa rencontre avec les professionnels des média de « droit de réponse » et n’a pas mâché les mots pour dénoncer ce qu’il a appelé une accusation portée contre les actions de l’église et sa personne par cette Association des parents d’élèves.
La genèse du feuilleton remonte au 16 septembre 2019, lorsque l’APE de l’école Saint Paul garçon s’est réunie pour organiser une marche de protestation ponctuée par la remise d’un mémorandum aux autorités sous les caméras des journalistes, en l’absence du Cardinal au pays. « Cet exercice que j’ai souhaité faire à travers cette conférence de presse permettra d’éclairer l’opinion publique et de dissiper les graves malentendus et les préjudices que peuvent causer les allégations contenues dans ce document », a précisé l’homme de Dieu à l’entame de ses propos liminaires avant d’ajouter que « depuis la fondation de l’Etat centrafricain et de la Nation centrafricaine, l’église catholique a toujours œuvré aux côtés et au bénéficie des populations démunies, accompagnant l’Etat dans certains domaines d’activités, notamment dans le social, à savoir entre autres l’éducation, la santé la promotion collective, etc. Ceci s’inscrit dans sa mission d’évangélisation des peuples conformément à la doctrine sociale de l’église ».
Revenant aux quatre points soulignés dans le mémorandum de l’APE de l’école Saint Paul garçon, Dieudonné Nzapalainga a apporté des éclairages. D’abord, sur le renvoi au quartier des indigents de l’Ecole Saint Paul, c’était dans l’optique de rénover les lieux et qu’une alternative a d’ores et déjà été trouvée avec la construction de la maison des pauvres à juste à côté à Gbangouma. En ce qui concerne la confiscation et la vente du terrain de basket-ball du Lycée des Rapides, le Cardinal a fait savoir que la vente a eu lieu bien avant sa prise de fonction. Quant au point relatif à la rétrocession de l’école Saint Paul fille, il a répondu que la procédure a été régulièrement lancée le 4 janvier 2016 pour l’obtention de Arrêté n° 337/DIRCAB/19 y relatif le 11 juillet 2019. Enfin, sur la question du risque d’éjection de plus de 2500 élèves dudit établissement dans la rue, Cardinal Dieudonné Nzapalainga a répondu que les textes en vigueur en la matière sont respectés et la procédure est régulière ; il ne reste qu’à l’Etat de se charger de l’affectation des élèves conformément aux textes en vigueur.
Quelques contributions de l’église catholique dans le secteur de l’éducation ont été évoquées par le Prélat pour rassurer les uns et les autres que ce n’est pas aujourd’hui, que l’église catholique peut se déjuger pour se constituer en obstacle à l’épanouissement dudit secteur. « Jusqu’à l’ère de l’indépendance, l’église catholique disposait à travers tout le pays, parallèlement à l’Etat, de nombreuses infrastructures scolaires, avec des équipements et un personnel suffisant pour leur fonctionnement », a souligné le conférencier, ceci jusqu’à la décision de l’unification de l’enseignement prise par l’Etat en 1962. Mais suite aux états généraux de l’éducation de 1994, l’église catholique a repris ses activités éducatives d’où la création en 1997 de l’ECAC (Enseignement catholique de Centrafrique).